2. Mieux associer le Parlement à la révision du Livre blanc et organiser un débat parlementaire sur la DAMB

Il nous paraît indispensable que dans le cadre de la prochaine révision du Livre blanc qui aura lieu en 2012-2013, les réflexions sur la stratégie de la France en matière de DAMB ne se limitent pas à un cercle restreint d'experts gouvernementaux, si compétents soient-ils.

Rien ne se fera en matière de défense antimissile sans que le Parlement ne soit consulté. Si un consensus doit naître - et c'est notre voeu- il doit émerger d'un débat dans lequel toutes les opinions pourront librement s'exprimer. Une telle décision ne peut être prise dans le secret par un petit nombre de personnes au sein de l'appareil d'Etat.

C'est une exigence minimale de démocratie. Compte tenu de l'importance du sujet, il semblerait normal que le Gouvernement engage sa responsabilité sur cette question.

Rappelons qu'aux Etats-Unis ce sont les parlementaires du Congrès qui ont imposé la Missile Defense à une administration Clinton plus que réticente.

3. Demander à l'AED d'organiser une conférence européenne - envisager une coopération structurée ?

La DAMB est un défi stratégique lancé à l'Europe. Est-ce que les Européens auront le courage de le relever ? Personne ne le sait, mais si personne n'essaie, alors le résultat sera forcément négatif.

Il serait souhaitable qu'une telle discussion ne soit pas le fruit de discussions bilatérales « behind close doors » (derrière des portes fermées) mais d'une franche discussion. Les nations souhaitant participer à une défense antimissile autrement qu'en finançant en espèces des achats d'armements américains pourraient y envisager des solutions, cartes sur tables. A l'issue de cette conférence, en cas de succès, une coopération structurée pourrait être envisagée.

Plusieurs pistes de coopération existent.

La première est celle la DAMB navale qui est une voie que de nombreux pays européens ont prise pour des raisons faciles à comprendre. Cette piste n'a sans doute pas été suffisamment considérée par notre pays. Or, au moins une coopération existe, puisque la contribution italienne à travers les deux frégates Horizon que ce pays possède n'a de chance d'être recevable que si les sous-systèmes en sont développés ( Aster naval ; radar Empar ; radar LRR et C2 associé). Cette piste concerne également le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne.

Quant à la piste terrestre, consistant à doter le SAMP/T d'une capacité autonome de conduite de tir, c'est sans doute une des pistes où la coopération devrait être logiquement la plus prometteuse et la moins onéreuse.

Enfin, deux autres coopérations nous semblent à portée de main.

La première concerne l' Aster Block II et la seconde les drones HALE allemands, qui pourraient être dotés, dans des conditions financièrement raisonnables, d'une capacité DAMB déployable en cas de crise.

La seconde, commercialement et militairement la plus intéressante est celle de la construction de l' Aster Block II .

Ces collaborations pourraient nous permettre de placer collectivement les Européens à un niveau d'ambition commercial raisonnable.

Militairement, elles constitueraient la réponse la plus adaptée, pour ne pas dire la seule, à la menace balistique telle qu'on peut la préfigurer aujourd'hui pour dans cinq ans.

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