d. En Afrique du Sud

Biovax est le symbole de la difficulté à produire des vaccins nationaux dans un pays du Sud.

Biovax, compagnie sud-africaine produit des vaccins en accord avec Sanofi. Mais elle ne participe qu'à une étape du processus (le remplissage des contenants de vaccins). Le transfert de technologie n'est pas important, même si cette coopération a un grand intérêt, puisqu'elle vise à produire des vaccins pour l'Afrique du sud et l'ensemble de l'Afrique.

Or il existait jusqu'aux années 90 une production locale de vaccins, qui a depuis disparu, ce qui est source de nombreux problèmes. Le pouvoir politique en est en partie responsable, comme il est responsable du développement catastrophique du sida, dont la réalité a été non seulement méconnue, non seulement ignorée, mais encore niée par le Président Tabo Mbeki, quelles que soient ses qualités par ailleurs.

Des recherches sont actuellement menées contre la forme sud-africaine du virus du Sida afin d'élaborer un vaccin. Mais elles ne dépassent pas actuellement le niveau 2 des essais, par manque de capacité de production industrielle.

e. Aux Etats-Unis

(i) Au National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS), en Caroline du Nord : les effets de l'environnement et du changement climatique sur la santé.

L'un des 27 instituts du NIH, situé dans le Research Triangle, le NIEHS étudie la manière dont l'environnement influence le développement et la progression des maladies et les différences de réactions des individus exposés au même environnement. Il cherche quels sont les composants dans l'environnement (produits chimiques, pesticides, plastiques) qui vont avoir des conséquences sur la santé, conséquences qu'il faut prévenir, notamment par des mesures réglementaires (pour réduire la pollution de l'air ou améliorer la qualité de l'eau).

Ses chercheurs soulignent que l'on a compris que le cancer, l'autisme, les maladies pulmonaires, la puberté précoce, ont des causes liées à l'environnement, mais que le développement de la maladie est lié à des causes génétiques. C'est la raison pour laquelle ils recherchent les gènes et la combinaison de ces gênes qui permettraient de comprendre le mécanisme de développement de cette maladie.

Ils étudient plus particulièrement l'asthme, le cancer du sein, mais aussi l'exposition à des nouveaux matériaux, et notamment les nanomatériaux. Ils s'interrogent sur la fiabilité des tests de nouveaux produits. Ils s'intéressent à des méthodes alternatives d'élaboration des tests afin de savoir si elles peuvent être acceptées par les régulateurs.

Le NIH étudie également les conséquences sur la santé du changement climatique. Ses études sur ce thème portent sur l'asthme, le cancer, les maladies cardiovasculaires, le rôle de l'alimentation et de la chaleur, mais aussi sur le développement de l'embryon et du bébé, les désordres mentaux ou neurologiques, les maladies concernant les animaux et leurs conséquences sur l'homme, les effets du climat sur la mortalité et la morbidité.

(ii) Aux CDC d'Atlanta : l'intérêt et l'importance de nouvelles formes de communication

Deux éléments des nombreuses facettes de l'activité des Centers for Disesase Control concernent plus particulièrement l'innovation : la mise en place d'un projet particulièrement original d'information des femmes enceintes, Text4baby ; une approche novatrice et volontariste de la communication.

Text4baby

Text4baby est un service particulièrement original que les CDC proposent aux femmes enceintes et aux jeunes mères qui ont peu de contacts avec les services sanitaires (leur nombre est élevé aux Etats-Unis), en leur envoyant des informations par téléphone portable.

La valeur ajoutée des CDC vient de leur capacité à vérifier la qualité scientifique des informations proposées par plus de 600 partenaires qui sont maintenant associés à ce programme. 220 000 femmes reçoivent actuellement ces messages, mais les CDC estiment qu'elles seront bientôt un million, fin 2012, sur les 4 millions de femmes qui vont accoucher.

Ces messages sont très divers : Ils portent sur la planification familiale, la violence, la sécurité en voiture, l'allaitement, le diabète, le tabac, les vaccins et les soins dentaires.

Ce service résulte d'une approche totalement nouvelle, commençant par la définition du nombre et de la nature des messages à envoyer, se poursuivant par une réflexion sur leur contenu. Elle repose sur une approche innovatrice des organismes de télécommunications pour que ces messages soient envoyés gratuitement.

Cet exemple montre l'originalité et le professionnalisme des CDC en matière de communication sur la santé aux Etats-Unis.

C'est aujourd'hui l'agence publique américaine la plus crédible. Cette crédibilité vient de la manière dont les CDC présentent leurs informations, en se basant sur des faits. Quand les CDC ne peuvent pas répondre, quand ils ne savent pas, ils le disent. Cela a eu un impact considérable lors de la pandémie A(H1N1), ou lors des catastrophes naturelles récentes. Les CDC ne font pas seulement des recommandations. Ils alertent.

Mais surtout, les CDC ont développé de nouveaux outils pour suivre les medias sociaux (utilisation de mots clés, de synonymes pour sentir ce que pensent les internautes, pour avoir conscience des questions que se pose le public, afin de pouvoir y répondre). La France ferait bien de s'en inspirer en prévoyant la mise en place d'une équipe chargée de cette tâche.

Pour ce faire, ils étudient différents groupes : ceux qui font confiance, mais aussi ceux qui sont plus réticents, en essayant de déterminer comment les approcher. Leur approche dépasse l'information scientifique, en s'intéressant aux valeurs (les parents demandent que l'on s'occupe d'abord de leurs enfants). Ils étudient aussi le profil des personnes qui contactent leur site ce qui leur permet de nombreux contacts avec les étudiants et les médecins qui acceptent d'indiquer qui ils sont.

Les CDC travaillent également avec les créateurs de séries télévisées sur la santé. Ses experts servent de consultants pour les réalisateurs. Ils mènent des actions spécifiques à destination des journalistes.

Ils suivent sur les réseaux sociaux les controverses en matière de santé, notamment celles qui portent sur les liens entre vaccins et autisme, ou sur les effets secondaires des nanotechnologies sur la santé. Plutôt que de répondre directement sur chaque blog, ils définissent des messages qui rappellent les faits avérés.

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