4. Organiser au niveau régional les épreuves classantes en fonction des besoins de chaque région

La répartition des étudiants en médecine entre les différentes spécialités repose sur des épreuves classantes nationales, qui se sont substituées au concours de « l'internat ». Un rang de classement est attribué au niveau national à chaque candidat, et chacun choisit à son tour selon cet ordre une affectation, c'est-à-dire un lieu de formation et une spécialité. Or, ce système ne permet pas de maîtriser l'effectif des généralistes formés.

En effet, la spécialité de médecine générale est quasiment la seule à ne pas pourvoir la totalité de ses postes. Ce phénomène est constant, et se reproduit chaque année dans des proportions proches de 20 %. Ainsi, en 2010, sur un total de 3 632 postes en médecine générale ouverts aux épreuves classantes nationales, seuls 2 964 ont été pourvus, soit un écart de 668. Pourtant, le nombre de postes ouverts correspondant strictement au nombre de candidats reçus, il ne peut pas y avoir théoriquement de postes laissés vacants.

L'écart résulte du choix fait par certains étudiants de ne pas valider leur dernier semestre de deuxième cycle afin de tenter d'obtenir un meilleur classement aux épreuves nationales de l'année suivante, dans l'espoir de pouvoir choisir une autre spécialité que celle qui leur est proposée parmi les postes restants, le plus souvent lorsque celle-ci est la médecine générale. Les deux seules autres spécialités à ne pas faire le plein des postes ouverts sont la santé publique et la médecine du travail.

Une solution simple consiste à limiter les possibilités de redoublement volontaire des étudiants reçus aux épreuves classantes nationales, afin de réduire ce « taux d'inadéquation » entre postes ouverts et postes pourvus. C'est la voie choisie par le décret du 10 août 2011 qui n'autorise à redoubler qu'une seule fois et, surtout, qui a limité le total des redoublements à 3 % des effectifs des candidats. Mais seule une évolution en profondeur de la perception de la médecine générale par les étudiants peut aboutir à ce que celle-ci ne soit plus choisie uniquement par défaut, par ceux qui ne sont pas suffisamment bien classés pour choisir une spécialité jugée plus « prestigieuse ». La revalorisation du rôle du médecin généraliste est donc indispensable.

Par ailleurs, le choix exercé par l'étudiant, en fonction de son rang de classement, détermine non seulement sa spécialité, mais en même temps la région où il effectuera son troisième cycle. Or, on observe une propension des médecins à s'installer dans la région où ils ont fait leurs études, dans une proportion de 80 %. Ce phénomène renforce la nécessité d'adapter aux besoins la répartition régionale des étudiants en médecine.

Il paraît donc nécessaire de régionaliser les épreuves classantes, en ouvrant dans chaque région un quota de postes qui soit en adéquation, tant dans son effectif global que dans sa répartition entre les différentes spécialités, avec les particularités de la région en termes de démographie médicale.

Bien sûr, la régionalisation des épreuves classantes nationales ne pourra aboutir à une meilleure adéquation des flux de formation des médecins aux besoins locaux que si les capacités d'accueil des facultés de médecine sont parallèlement rééquilibrées, pour être adaptées aux besoins des territoires. Actuellement, les facultés de médecine parisiennes apparaissent nettement surdimensionnées par rapport aux besoins de la région Île-de-France.

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