B. LA PLACE DES FEMMES PARMI LES ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

La proportion des femmes diminue au fur et à mesure que l'on avance dans le cursus universitaire et cette diminution s'accentue encore au cours du déroulement de la carrière des enseignant-e-s - chercheurs-ses.

Les femmes, qui constituent en 2011 plus de 57 % de la population des étudiantes à l'université, ne représentent plus que 47 % des doctorants. Elles ne forment que 42,4 % des maîtres de conférences et 22,6 % des professeurs d'université. Enfin, seuls 15 % des postes de présidents d'université sont occupés par des femmes.

Cette décrue illustre la puissance d'un « plafond de verre » qui opère un filtrage sévère aux différents échelons de la carrière universitaire.

Les évolutions en ce domaine sont extrêmement lentes. D'après les données communiquées par la Mission pour la parité et la lutte contre les discriminations, la proportion des femmes parmi les maîtres de conférences qui était très exactement d'un tiers en 1993 (33,3 %), n'a dépassé les 40 % que douze ans plus tard, en 2005. Elle n'a progressé que d'un peu plus de deux points au cours des six dernières années.

La proportion de femmes parmi les présidents d'universités n'a, elle aussi, progressé que très lentement : d'à peine 14 % en 1992, elle a atteint péniblement les 17,4 % dix ans plus tard en 2002 et n'est, encore aujourd'hui, que de 22,5 %.

Un certain volontarisme dans ce domaine paraît donc nécessaire si l'on se fixe pour objectif d'atteindre une répartition plus équilibrée dans des délais raisonnables.

C. LA PLACE DES FEMMES DANS LA RECHERCHE

Les femmes restent globalement minoritaires au sein des chercheurs des établissements publics de recherche, parmi les chargés de recherche, et plus encore à l'échelon des directeurs de recherche.

D'après les données agrégées par la Mission pour la parité et la lutte contre les discriminations (MIPADI) du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, les femmes restent minoritaires parmi les chercheurs des établissements publics à caractère scientifique et technologique.

Part des femmes parmi les chargés de recherche et les directeurs de recherche des établissements publics à caractère scientifiques et technologiques

Chargés de recherche

Directeurs de recherche

Institut national d'études démographiques (INED)

66,7 %

42,8 %

Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM)

54 %

38,8 %

Institut national de recherche agronomique (INRA)

53,1 %

27,9 %

Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (IFSTTAR)

38,3 %

29,8 %

Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

37,1 %

25,5 %

Institut de recherche pour le développement (IRD)

34,5 %

15,9 %

Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA)

32 %

26,3 %

Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA)

17 %

14,5 %

Source : Mission pour la parité et lutte contre les discriminations (MIPADI)

Ces données qui ne portent pas sur l'ensemble des établissements publics à caractère scientifique et technologique, mais sur un échantillon significatif d'entre eux, sont porteuses d'un certain nombre d'enseignements.

En premier lieu, les femmes sont plus nombreuses dans les établissements publics de recherche actifs dans le domaine des sciences humaines (INED) et de la santé (INSERM) que dans le domaine des technologies de l'information et du numérique (INRIA).

En second lieu, la proportion des femmes parmi les directeurs de recherche est, d'une façon générale, inférieure à la proportion des chargées de recherche dans une proportion variable. Cet écart est particulièrement fort dans les établissements où les femmes sont nombreuses : il atteint 25 points à l'INRA, 15 points à l'INSERM et 24 points à l'INED. Il est en revanche resserré dans les établissements où les femmes sont, de toute façon, peu nombreuses, comme l'INRIA. Dans tous les autres établissements, il s'établit d'une façon générale au-dessus des dix points, témoignant de la force du « plafond de verre ».

On dispose d'éléments plus affinés pour le CNRS qui s'est doté d'une mission pour la place des femmes et publie un document détaillé sur la parité des métiers du CNRS.

Celui-ci confirme, à l'échelle du CNRS, les tendances que l'on a pu constater sur l'échantillon précité d'établissements publics scientifiques et techniques :

- un écart entre la proportion de femmes parmi les chargés de recherche et les directeurs de recherche qui s'accentue dans les disciplines où les femmes sont cependant les plus nombreuses, comme dans les sciences biologiques et les sciences humaines et sociales ;

- la faiblesse des effectifs féminins dans les sciences dites « dures ».

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