b) Une amélioration de la gouvernance politique

Ensuite, même si la situation du Sahel nous rappelle que la situation politique est loin d'être stable partout, des progrès notables doivent être notés.

Le nombre de conflits, avec plus d'un millier de morts, a presque baissé de moitié (4,8 par an pour les années 1990 contre 2,6 pour les années 2000). Même si des progrès sont encore attendus pour les Africains, la démocratie s'étend et se renforce. En 1990, année du discours de La Baule, on comptait seulement trois présidents élus.

Depuis, 36 pays ont évolué de la dictature militaire ou de systèmes à parti unique vers des formes de multipartisme et de démocratie.

Les pays africains continuent de progresser dans la voie de l'ouverture politique et les taux de participation électorale ainsi que la participation de la société civile à la vie politique ont connu une constante évolution. La situation n'est toutefois pas idyllique. Il reste à institutionnaliser la culture de la démocratie - notamment par le développement de contre-pouvoirs - et à renforcer I'État de droit, étant donné que les vestiges de l'autoritarisme menacent les processus démocratiques, que la démocratie consensuelle n'est pas encore ancrée au sein de la classe politique et que des législations restreignant l'espace de participation politique de la société civile ont été adoptées dans plusieurs pays. De ce fait, les tensions, les conflits et les crises politiques y sont fréquents.

Des progrès remarquables dans la création et le renforcement d'institutions et de programmes régionaux de gouvernance politique.

Entre 2000 et 2011, l'Afrique a connu des progrès remarquables dans la création d'institutions et de programmes régionaux de gouvernance politique. On peut citer entre autres le Nouveau partenariat économique pour le développement (NEPAD/NPCA), le mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), le Conseil économique, social et culturel de l'Union africaine (ECOSOCC), le Parlement panafricain (PAP), la Cour de Justice des Droits de I'Homme et des Peuples (CJDHP), la création et la montée en puissance de l'action de cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (CGLUA), le lancement de la conférence africaine des ministres de la décentralisation (CADDEL) en tant que structure permanente. On peut aussi noter la reconnaissance par l'Union africaine du rôle joué par les communautés économiques régionales (CEEAC, CEDEAO, EAC, SADC, COMESA, IGAD, CEN-SAD) de pilier de son action et de son développement.

Sur un autre plan, il y a désormais 32 pays africains qui participent de manière volontaire au processus du Mécanisme d'évaluation par les pairs (MAEP). Il s'agit d'un dispositif participatif unique dans le monde permettant aux pays africains et à leurs sociétés civiles d'auto-évaluer les progrès qu'ils réalisent.

Les changements réalisés vers la mise en place d'un environnement porteur pour le développement du secteur privé sont restés lents. Les privatisations des entreprises étatiques se sont progressivement ralenties, peut-être parce que la plupart des entreprises rentables ont été privatisées. Peu de pays disposent d'un régime anti-monopole bien développé. La réduction des pesanteurs administratives jouant contre les entreprises a été notable, mais le coût des transactions est resté élevé et les faiblesses dans l'exécution des contrats, la protection des droits de propriété et la gestion des entreprises ont été des difficultés récurrentes dans la plupart des pays.

De façon générale, le contexte institutionnel global s'est aussi largement amélioré : l'indice CPIA (Country Policy and Institutional Assessment) de la Banque mondiale à travers lequel elle mesure l'évolution de la qualité de la gouvernance est passé de 2,6 en 1995, en moyenne, à 3,4 en 2011, et, sur la même période, le nombre de pays considérés comme ayant des bonnes performances est passé de 5 en 1997 à 21 en 2011 (CPIA>3,5).

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