E. DES DIPLOMATIES OUVERTES SUR LE MONDE ARABE ET L'AFRIQUE

1. Des modèles historiquement concurrents
a) Le Maroc : un allié traditionnel de l'Occident

Pour des raisons stratégiques, le Maroc s'est rapproché du camp occidental pendant la période de la guerre froide. Hassan II opte clairement au début des années 1960 pour le camp occidental, pour l'économie libérale et pour le pluralisme politique à l'inverse des autres Etats arabes (Egypte, Algérie, Syrie, Irak...). Il soutient en maintes occasions les positions françaises ou américaines. Cette politique lui a permis de maintenir des liens privilégiés avec les États-Unis .

Le Maroc entretient un dialogue politique régulier avec les Etats-Unis.

Un accord de libre-échange est entré en vigueur en 2006. Les Etats-Unis ont qualifié le Maroc « d'allié non-OTAN majeur » et lui apportent leur soutien dans le contexte saharo-sahélien soumis à la menace terroriste. Outre la fourniture d'équipements militaires, les États-Unis apportent au Maroc une aide au développement conséquente : mobilisation de 700M$ par le Millenium Challenge Corporation depuis 2007 pour la modernisation des structures économiques, l'amélioration de la gouvernance et la promotion du développement humain au Maroc.

Le Maroc a accueilli les première (2004) et cinquième (2009) éditions du Forum pour le Futur dans le cadre de initiative américaine du BMENA (the Broader Middle East and North Africa Initiative), modèle original de coopération entre le G8, les nations européennes et les gouvernements, entreprises et sociétés civiles de la région afin de renforcer les libertés, la démocratie et la prospérité lancée au sommet du G8 de Sea Island, Georgia, en juin 2004.

La première session du dialogue stratégique entre le Maroc et les Etats-Unis s'est tenue en septembre 2012.

Avec la France et avec l'Europe, il accède régulièrement et progressivement aux modes de coopération les plus étroits (voir infra p. 262) et joue un rôle très positif dans l'UpM (dont il assure le secrétariat général).

Sur la question du Proche-Orient, le Maroc soutient la cause arabe et palestinienne. Néanmoins il a essayé à plusieurs reprises d'être un interlocuteur dans le processus de paix au Proche-Orient. S'il n'entretient plus de relations diplomatiques avec Israël depuis 2000, il n'a pas fermé sa porte à un dialogue officieux avec certaines personnalités israéliennes.

Il est un acteur important au sein de la Ligue arabe et un interlocuteur des monarchies du Golfe.

Il entretient des relations courtoises avec la Turquie 197 ( * ) .

S'il ne participe plus aux travaux de l'Union africaine (ex OUA) depuis 1984 en raison du contentieux sur le Sahara occidental, il exerce une véritable influence en Afrique subsaharienne et bénéficie du soutien de nombreux États.

Le Maroc dispose d'une bonne crédibilité sur le plan international , ce qui lui a permis, malgré l'absence de soutien de l'UA, d'être élu le 21 octobre 2011 par l'Assemblée générale des Nations unies, membre non permanent du Conseil de sécurité pour biennum 2012-2013 . Il est reconnu pour sa contribution au maintien de la paix, notamment à travers sa participation constante et ancienne aux opérations de maintien de la paix en Afrique.

b) L'Algérie : un non-alignement traditionnel

Dans les années 1960 et 1970, l'Algérie a émergé comme puissance moyenne. Ses ressources pétrolières lui ont donné un poids dans les échanges internationaux.

L'Algérie a participé activement au mouvement des non-alignés en affirmant les principes de sa diplomatie (respect de la souveraineté politique et économique, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, lutte contre les inégalités et rejet du colonialisme et de l'impérialisme, promotion d'ordre économique international plus équilibré), ce qui a conforté son influence idéologique déjà portée par sa lutte pour l'indépendance.

Elle a bénéficié du soutien de l'URSS. La Russie lui fournit une grande partie de son arsenal militaire.

Minée par la crise intérieure des années 1990-2000, « affaiblie par l'échec d'un modèle de développement autocentré, puis engagée dans une transition politique chaotique, l'Algérie s'inscrit dans un isolationnisme d'abord voulu, puis subi » 198 ( * ) . Sa position extérieure se dégrade du fait de sa dépendance commerciale et technologique envers les pays de l'OCDE et de sa dépendance stratégique et militaire envers un partenaire historique, la Russie, elle-même en plein bouleversement.

À partir du début des années 2000, pour rompre avec la logique isolationniste, les autorités algériennes axent leur politique sur les bénéfices qu'ils peuvent tirer d'une rente pétrolière/gazière restaurée 199 ( * ) et d'une rente sécuritaire assise sur sa capacité à combattre le terrorisme islamiste.

Aujourd'hui, elle maintient ses relations traditionnelles (Russie), s'est rapprochée des BRICS et, notamment, sur le continent africain, de l'Afrique du sud . La présence des entreprises et d'un fort contingent de travailleurs chinois sur son territoire (30 000) lui permet d'entretenir de bonnes relations avec Pékin. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, elle a intensifié discrètement ses relations avec les États-Unis, qui n'ont jamais été écartés (position en faveur de la décolonisation, contrepoids dans la relation occidentale avec la France).

Cependant la politique étrangère de l'Algérie reste fondée sur de grands principes que M. Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, a tenu à rappeler :

• la non-ingérence dans les affaires intérieures,

• le respect de la souveraineté et la préservation de l'intégrité territoriale des pays en proie à une forte instabilité interne,

• le dialogue politique avec l'ensemble des parties concernées,

• la gestion des crises dans un contexte régional (avec la Ligue arabe ou l'Union africaine),

• l'interdiction « constitutionnelle » d'engager ses forces armées en dehors de son territoire 200 ( * ) .

En outre, si la diplomatie pétrolière lui a permis quelques générosités avec les pays africains et arabes, l'Algérie n'a pas constitué la base d'une puissance économique régionale fortement influente 201 ( * ) , alors que son action diplomatique est très active dans les instances internationales.

c) Le Tunisie : une diplomatie diversifiée

Si à l'époque Bourguiba, la Tunisie a été tentée par les positions panarabes et non alignées, elle s'est, compte tenu de son projet de développement économique et de son ouverture, plutôt tournée vers l'Occident et l'Europe, tout en étant extrêmement ferme sur la question palestinienne.

À la suite du changement de régime, en 2011, la Tunisie affiche la volonté de diversifier les approches : Maghreb, monde arabe, UE, États-Unis, Afrique et monde musulman, pays émergents (Turquie et Brésil) par ordre de préférence.

Les Turcs, dont la position dans le processus de paix en Palestine a été appréciée, et dont le modèle AKP a été mis en valeur dans les premières déclarations de Rached Ghannouchi à son retour d'exil, renforcent leur influence.

Visite à Ankara du ministre des affaires étrangères en janvier 2012 et du Premier ministre en janvier 2013. Tournée du Premier ministre turc Erdogan en juin 2013. La Turquie annonce un prêt de 500 M $ à la Tunisie.

d) La Libye : de l'activisme à l'effacement

Fondée sur sa richesse pétrolière, la diplomatie du colonel Kadhafi a été erratique et déstabilisante pour ses voisins, alternant un objectif panarabe avec la volonté de fusion avec l'Égypte avant de se tourner vers l'Afrique où elle est venue rivaliser avec l'Algérie.

Sa volonté de puissance l'a conduit à développer des programmes d'armement sophistiqué et à mener contre les intérêts occidentaux des entreprises terroristes qui ont suscité des réactions militaires (bombardement de site d'industrie d'armement par l'aviation américaine).

Aujourd'hui, préoccupée par sa situation intérieure, mais devant rassurer ses voisins sur sa capacité à contrôler ses frontières et à ne pas laisser se développer des entreprises terroristes susceptibles de les atteindre, la Libye mène une diplomatie discrète, plutôt en demande de soutien qu'en affirmation de son influence.

e) La Mauritanie : une diplomatie de compromis

Du fait de sa position au contact des mondes arabo-berbère et africain, la Mauritanie a vocation à mener une diplomatie de compromis. Malgré son retrait de la CEDEAO en 1999 et la poursuite de son intégration au sein de l'Union du Maghreb arabe (UMA), elle reste membre d'organisations spécifiques avec ses voisins du sud. Elle est membre de l'Union africaine et du CEN-SAD.

Elle a témoigné de sa volonté à participer aux instances euro-méditerranéennes.

La Chine occupe une place importante sur le plan économique en tant que premier acheteur des minerais, d'exploitant de permis de recherche pétrolière et à travers de nombreux contrats et dons dans le domaine du BTP dont l'extension du port de Nouakchott et la réfection du terminal pétrolier de Nouadibou.

2. Une insertion différente dans le monde arabe
a) L'Algérie : une voie originale

Le groupe des républiques « progressistes » constitué des régimes nassériens et baasistes, auxquels on peut rattacher l'Algérie s'est trouvé isolé sur la scène internationale par l'évolution politique de l'Egypte depuis l'accession d'Anouar al-Sadate puis d'Osni Moubarak qui vont conduire un processus de paix avec Israël sous l'égide des Etats-Unis (accords de Camp David, 17 septembre 1978), par le fractionnement des Palestiniens entre l'OLP et le Hamas et par la défection de ses membres, notamment de l'Irak après l'intervention américaine en 2004.

Ce groupe est fortement concurrencé par l'influence des Monarchies du Golfe, qui s'appuient en outre sur les réseaux de confréries religieuses.

Après une guerre civile (1991-1999) contre les terroristes issus de la mouvance islamiste, l'Algérie se trouve dans une relative position d'isolement au sein du monde arabe.

Ses positions traditionnelles à l'aune des révolutions arabes et des espoirs qu'elles ont suscités, notamment auprès de puissances occidentales, ont affaibli son crédit 202 ( * ) dans la mesure où elles ont été comprises comme étant motivées par des considérations de politique intérieure et par une hostilité à l'intervention occidentale en Libye. Au demeurant elles s'appuyaient aussi sur la crainte d'une déstabilisation à ses frontières et ont été néanmoins partagées par l'Union africaine, le Brésil et l'Inde.

L'Algérie observe, en revanche, une grande prudence 203 ( * ) sur le dossier syrien avec une position en retrait de celle de la Ligue arabe, mais plus solidement fondée sur ses principes traditionnels (voir supra p. 180) et sur l'appartenance ancienne au même clan « moderniste ». L'Algérie a tenté de promouvoir une solution au sein de la Ligue arabe qui puisse éviter l'internationalisation, mais avec un écho relativement faible.

b) Le Maroc : une relation étroite avec les monarchies du Golfe

Au sein de la Ligue arabe, le Maroc s'est trouvé conforté par l'affaiblissement du camp « progressiste » et le renforcement des pro-occidentaux, et notamment des pays du Golfe avec lesquels il entretient des relations fructueuses. Outre la sécurisation de ses approvisionnements énergétiques 204 ( * ) , ces pays lui apportent régulièrement une aide pour le financement de ses projets d'investissement 205 ( * ) .

Cette proximité est allée jusqu'à une proposition faite au Maroc d'adhérer au Conseil de coopération du Golfe (CCG), au lendemain des révolutions arabes, en mai 2011.

Les deux parties semblent d'accord sur un processus graduel avec comme première étape l'instauration d'un partenariat avancé dans trois domaines : économie, sécurité et culture. Parallèlement, un fonds de soutien au projet de développement au Maroc a été créé. On peut imaginer que ce rapprochement renforce le poids du CCG et que l'inclusion du Maroc et de la Jordanie permet de combler le vide laissé par l'incertitude sur la position de l'Égypte aussi bien dans la stratégie d'endiguement de la menace iranienne, qu'au sein de la Ligue arabe et sur la scène internationale.

Pour le Maroc, les inconvénients (conciliation d'un partenariat trop étroit avec les clauses de conditionnalité du statut avancé reconnu par l'Union européenne, perte d'autonomie) et les avantages (capacité de développement d'une coopération trilatérale mettant en correspondance les intérêts convergents du Maroc, du CCG et de l'Union européenne en Méditerranée et en Afrique, cohérence avec le rapprochement de ces pays et de l'OTAN) 206 ( * ) , s'équilibrent.

Membre du groupe des amis du peuple syrien et du « core group », le Maroc a coparrainé toutes les résolutions sur la Syrie présentées par l'Assemblée générale des Nations unies, puis présenté le 31 janvier 2012 un projet de résolution au Conseil de sécurité au nom de la Ligue arabe. Il a accueilli, le 12 décembre 2012, à Marrakech, la quatrième réunion du groupe des amis.

c) La Tunisie : un État présent au sein de la Ligue arabe

La Tunisie entretient de bonnes relations avec ses voisins et avec les pays arabes.

La cause palestinienne bénéficie d'un fort soutien . La Tunisie a accueilli le siège de l'OLP de 1982 à la signature des accords d'Oslo en septembre 1993. Cependant, sous l'ancien régime, la Tunisie n'a pas pris de véritable initiative dans le processus de paix au Proche-Orient. La période de transition actuelle rend toute initiative en la matière limitée 207 ( * ) .

Avec l'arrivée des gouvernements dirigés par Ennahdha, la relation avec le Qatar s'est, dans un premier temps, renforcée . Le premier déplacement à l'étranger, après le scrutin du 23 octobre, de Rached Ghannouchi au Qatar n'est pas passé inaperçu. L'émirat est également un soutien économique et a effectué des investissements importants en Tunisie. Enfin, il affichait une proximité forte avec les dirigeants de la mouvance frériste. Avec le changement de souverain et les changements politiques en Egypte, ce soutien se fait plus discret.

La Tunisie a soutenu la cause des rebelles syriens au sein de la Ligue arabe . Le Conseil national syrien s'est réuni en décembre 2012 à Tunis. La Tunisie a annoncé qu'elle allait cesser de reconnaître le gouvernement de Bachar Al Assad comme l'autorité légitime en Syrie, elle a appelé tous les pays à expulser les ambassadeurs syriens pour protester contre la répression sanglante. La Tunisie est néanmoins très inquiète de l'enrôlement dans les rangs djihadistes de nombre de ces ressortissants et s'inquiète pour le sort de ceux qui ont été faits prisonniers par les troupes fidèles à Bachar Al Assad. L'évolution de sa situation politique intérieure, les changements politiques intervenus en Egypte et l'évolution de ce pays sur la question syrienne, ont rendu la Tunisie moins engagée sur ce dossier, notamment à l'occasion de la position à adopter au sein de la Ligue arabe à la suite de l'utilisation d'armes chimiques.

d) La Libye : le risque d'une marginalisation progressive

Après quelques tentatives pour unifier les Etats arabes « modernistes » sous une bannière commune, la Libye du colonel Kadhafi a été rapidement marginalisée au sein du monde arabe, même si elle s'est livrée sans beaucoup de succès à une certaine surenchère sur la question israélo-palestinienne et a même tenté de déstabiliser son voisin égyptien.

Elle s'est davantage tournée vers l'Afrique qui a constitué sa profondeur stratégique et une part non négligeable de son réservoir de main d'oeuvre y compris militaire.

e) La Mauritanie : le rapprochement avec le monde arabo-musulman

Depuis la fin des années 1990, la Mauritanie affiche sa volonté de jouer davantage la carte d'un rapprochement avec le monde arabo-musulman, part importante de son identité.

Elle a poursuivi son rapprochement avec l'Union du Maghreb arabe et les instances euro-méditerranéennes. Elle est également membre de la Capacité régionale de l'Afrique du nord (NARC) créée pour permettre aux pays d'Afrique du Nord de contribuer à la Force africaine en attente de l'UA.

En revanche, elle n'est pas partie à l'accord sur la Grande zone arabe de libre-échange mis en place en 1997 auquel sont parties les autres membres de l'UMA.

La rupture des relations avec Israël en mars 2010 et les visites du président Aziz en Libye, dans les pays du Golfe, au Soudan et en Syrie en témoignent, tout comme le rapprochement avec l'Iran (visite réciproque en 2010 et 2011).

Sur la question syrienne, la Mauritanie a demandé le départ de Bachar El Assad, elle a réprouvé l'utilisation des armes chimiques, mais s'inquiète du développement des groupes armés djihadistes et des risques de déstabilisation qu'ils pourraient faire courir à l'avenir dans les pays du Golfe et en Arabie saoudite.

S'agissant des révolutions arabes, le régime mauritanien s'est montré circonspect. Il doute de la capacité des dirigeants islamistes à assurer la stabilité des pays. Il s'inquiète de la situation sécuritaire en Libye.

Carte n° 69 : Les Etats du Maghreb dans les organisations internationales

3. Une certaine concurrence en Afrique
a) Algérie : une diplomatie active

L'Algérie a toujours voulu jouer un rôle de puissance régionale dans la zone sahélo-saharienne 208 ( * ) .

Au moment de l'indépendance, elle disposait d'une influence idéologique prestigieuse confortée par son soutien actif aux mouvements de libération (Sahara occidental, Afrique australe, soutien à la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud).

La fin de la guerre froide, l'ouverture de l'économie internationale l'obligeront à redéfinir sa politique africaine, notamment au sortir de l'isolement auquel elle est contrainte durant sa crise intérieure des années 1990. Elle va s'efforcer de se positionner comme un interlocuteur de premier rang en Afrique, notamment au sein de l'UA.

Une forte position au sein de l'Union africaine

L'Algérie doit cette position au retrait du Maroc de l'organisation en 1984 (suite à la reconnaissance par cette dernière de la RASD), à son poids militaire, à ses positions idéologiques, à sa capacité à tenir des postes-clefs au sein de l'organisation et à sa participation à la résolution des conflits et à la gestion de la sécurité africaine 209 ( * ) .

Il convient de remarquer l'établissement d'un partenariat stratégique entre l'Algérie et l'Afrique du Sud 210 ( * ) , ancré sur la relation ancienne entre le FLN et l'ANC, mais aussi sur l'inimitié avec le Maroc découlant de la position sud-africaine sur le Sahara. Cette coopération s'étend à de nombreux domaines et s'exerce également au sein des organisations comme le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) 211 ( * ) et l'UA.

Parallèlement, elle conduit un effort exceptionnel de renforcement de sa puissance militaire (voir infra p. 200). De 2007 à 2011, la part des achats algériens d'armes conventionnelles représentait 43% du commerce légal vers l'Afrique devant le Maroc (17%) et l'Afrique du Sud (16%).

Ce changement se manifeste dans trois directions : la coopération interafricaine, l'aide au développement et son expertise en matière de sécurité.

Pour autant, l'Algérie ne s'est pas dotée d'un outil d'influence, l'impliquant dans des projets de développement importants.

Le commerce extérieur de l'Algérie vers l'Afrique (hors Maghreb) reste faible : 1,9% des importations et 1,2% des exportations en 2011, tourné essentiellement vers l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique du Sud. Les projets de route transsaharienne et de gazoduc reliant le Nigeria à l'Algérie ont peu de chance de se réaliser à court terme compte tenu de la situation d'insécurité des zones traversées 212 ( * ) .

Sa politique se limite à des aides financières aux pays les plus pauvres .

Elle a annulé, en mars 2012, près d'un milliard de dollars de dettes à plusieurs pays (dont le Mali, la Mauritanie et Madagascar). Alors même que ces opérations s'accompagnent, le plus souvent, d'opérations de conversion de dettes en investissements - pour exercer un levier économique et financier - ou d'un partenariat privilégié, elles reposent ici davantage sur une redevabilité tacite (et hypothétique) sans contrepartie économique et politique explicite.

Enfin, sa politique d'influence est limitée par son faible investissement dans le « soft power » (influence culturelle, accueil d'étudiants subsahariens, politique migratoire et notamment d'asile...).

L'influence politique et diplomatique de l'Algérie repose en grande partie sur la présence active dans le Sahel qui constitue sa profondeur stratégique, en s'appuyant sur son expérience dans la lutte anti-terroriste . Elle agit dans le cadre de l'UA pour faire adopter une loi criminalisant le terrorisme et le paiement de rançons, elle héberge le Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) 213 ( * ) , financé par l'UA et les Etats-Unis, et le siège logistique de la North African Regional Capability (NARC), antenne locale de la Force africaine en attente (FAA).

Cette position préférentielle va connaître des limites à l'occasion de la crise malienne.

Traditionnellement, l'Algérie s'est affirmée comme la principale puissance médiatrice entre les groupes touaregs et le pouvoir à Bamako (accord de Tamanrasset en 1991) parfois en liaison avec les pays voisins comme la Mauritanie, la Libye et le Niger (accords d'Alger en 2006), même si certaines initiatives de Kadhafi ont pu à certaines périodes contrarier son influence.

Plus récemment, face à l'aggravation du terrorisme, elle a tenté d'assumer un rôle de leader en construisant la notion de « pays du champ » (Algérie, Mali, Niger, Mauritanie) comme cadre de la lutte anti-terroriste et participant à la mise en place en 2010 à Tamanrasset du CEMOC (Centre d'état-major opérationnel conjoint) sous le patronage des États-Unis, mais cette instance n'a pas jusqu'à maintenant prouvé son caractère opérationnel. Avec le lancement de la rébellion du MNLA en janvier 2012, elle s'est vue contester ce rôle par la CEDAO 214 ( * ) . L'Algérie s'est adaptée à la dimension multilatérale du conflit, tout en profitant de ses contacts avec l'ensemble des parties pour appeler à une solution politique.

Elle a accueilli l'intervention française avec réalisme , acceptant le survol de son territoire et bouclant sa frontière 215 ( * ) , tirant les conséquences de la situation, comme a pu l'expliquer M. Messahel, ministre algérien chargé des affaires maghrébines et africaines. Sans doute, cette décision a-t-elle été difficile à prendre au sein de l'appareil d'Etat 216 ( * ) .

Elle a exprimé son accord pour le déploiement d'une force de maintien de la paix de l'ONU, même si, pour le moment, elle ne souhaite pas y participer, ni permettre le transit des moyens qui lui sont destinés par ses ports et son territoire.

Alger a suivi la mise en oeuvre du processus électoral malien et le déploiement de MINUSMA pour assurer la sécurité. Elle reste cependant convaincue que seule une solution négociée permettra un apaisement durable dans le cadre régional.

Comme l'ont montré dans leur deuxième rapport sur le Sahel 217 ( * ) nos collègues Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, pour des raisons géographiques, par son expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste, sa connaissance du terrain et sa contribution discrète mais concrète au déroulement de l'opération Serval, l'Algérie est un partenaire incontournable pour assurer la sécurité du Sahel.

La préoccupation de sa sécurité intérieure, surtout après l'opération d'In Amenas, domine dans la détermination de ces options . En témoigne l'insertion de l'Algérie dans les dispositifs sécuritaires sahélo-maghrébins 218 ( * ) .

b) Maroc : une diplomatie d'influence

Au lendemain de son indépendance, le Maroc s'est engagé en faveur de la décolonisation en Afrique, notamment dans le cadre du « groupe de Casablanca », puis de l'OUA, mais il s'est très vite trouvé en porte-à-faux sur la question des frontières avec sa revendication sur la Mauritanie et le conflit armé de 1963 avec l'Algérie (« guerre des sables »). Proche du camp occidental pendant la période de la guerre froide, il n'hésite pas à intervenir militairement (guerre du Shaba en 1977 et 1978) ou indirectement (soutien à l'UNITA de Jonas Savimbi) en Angola lors de l'intervention soviéto-cubaine.

Le Maroc a quitté l'OUA en 1984 en raison du soutien de cette organisation à la RASD (République arabe sahraouie démocratique) émanation du Front Polisario . Ce retrait n'a pas empêché la diplomatie marocaine de mener une politique africaine ouverte et dynamique, avec pour objectif la consolidation des liens unissant le Maroc à ses alliés traditionnels et le développement des relations avec certains pays d'Afrique orientale et australe. Depuis le début du règne de Mohamed VI, une nouvelle approche vise à inscrire dans les faits les principes de solidarité et met l'accent sur les nouveaux défis d'ordre socio-économique et sécuritaire en Afrique 219 ( * ) .

Cette politique repose au premier chef sur des relations bilatérales. Les rapports personnels entre les rois du Maroc et les chefs d'État africains continuent à jouer un rôle important, notamment en Afrique occidentale (Sénégal, notamment) et centrale (Gabon notamment). Elles sont consolidées par une approche sociale (financement d'infrastructures de santé, de logements, dons...), éducative (accueil de nombreux étudiants africains dans les universités publiques et privées marocaines 220 ( * ) ), par l'aide humanitaire, et l'aide au développement (à travers l'Agence marocaine de coopération internationale- AMCI - conçue sur le modèle français de l'AFD), ainsi que par l'influence religieuse à travers les confréries soufies de la Tidjanya 221 ( * ) .

Elle se construit aussi sur des liens économiques 222 ( * ) .

Le commerce extérieur du Maroc vers l'Afrique (hors Maghreb) reste faible : 1,7% des importations et 1,7% des exportations en 2011, tourné essentiellement vers l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.

Plusieurs projets structurants ont été initiés : l'axe routier Tanger-Dakar, les investissements dans les infrastructures de télécommunications liant le Maroc à l'Afrique de l'Ouest, le port de Tanger-Med qui témoignent avec l'implantation des banques marocaines d'un intérêt marqué pour le développement des échanges avec ces pays.

La position du Maroc sur la façade atlantique et donc sur les voies maritimes reliant une grande partie de l'Afrique à l'Europe, lui donne un avantage comparatif évident par rapport à ses voisins.

C'est dans le secteur des télécoms, de la banque et de l'assurance que les résultats les plus importants ont été obtenus avec la perspective de faire de Casablanca l'une des places financières de l'Afrique.

« Conceptualisée formellement au début des années 2000 après une phase de gestation durant les années 1990, la stratégie dite des « champions nationaux » consiste à soutenir et accompagner au niveau politique les stratégies d'expansion de grands groupes marocains arrivés à maturité, c'est-à-dire ayant réussi leur transformation en opérateurs normés aux standards internationaux, en situation de porter leur développement en dehors des frontières » 223 ( * ) .

Les relations demeurent plus tendues avec l'Afrique du Sud en raison de sa position en 2004 sur le Sahara occidental.

Isolé au sein de l'Union africaine sur cette question , (mais on notera que 35 pays ont gelé ou retiré leur reconnaissance de la RASD), le Maroc a réinvesti le cadre multilatéral à travers les programmes des Nations unies et des institutions comme la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD). Il est également très présent dans le domaine sécuritaire 224 ( * ) . Il agit par voie diplomatique et coopère régulièrement aux opérations de maintien de la paix des Nations unies 225 ( * ) .

Il a soutenu l'intervention française au Mali , dans les enceintes internationales, notamment aux Nations unies et en ouvrant son espace aérien. Il est inquiet de la présence de Sahraouis parmi les combattants des groupes terroristes au Sahel, sans qu'aucun lien ne puisse être établi d'une collusion entre le Front Polisario et ces groupes et de la fragilité de certains Etats africains qui pourraient être touchés du fait de la dissémination des groupes terroristes dans la région.

Enfin, le Maroc, très impliqué comme pays de transit dans le développement de l'immigration illégale vers l'Europe en provenance d'Afrique subsaharienne, joue le jeu de la coopération bilatérale, notamment avec l'Espagne. Devenu un pays d'accueil, il promeut un dialogue entre les pays de départ, de transit et de destination pour mettre en place des solutions communes à travers des conférences interministérielles dont la première s'est tenue à Rabat en 2006. A l'occasion de la dernière conférence tenue à Dakar, il plaide pour un renforcement de la coopération Nord-Sud afin de promouvoir la migration légale et le développement local.

c) Tunisie : une présence modeste

Sans frontière directe avec l'Afrique subsaharienne et de puissance modeste, la Tunisie n'a pas développé de relations diplomatiques intenses avec les pays d'Afrique hormis les pays arabes.

Elle est cependant appréciée au sein de l'Union africaine comme en témoigne le choix de la Banque Africaine de Développement, en raison de l'instabilité politique en Côte d'Ivoire, d'établir provisoirement son siège à Tunis.

Ses relations économiques avec ces pays sont limitées 226 ( * ).

Le commerce extérieur de la Tunisie vers l'Afrique (hors Maghreb) reste faible : 1% des importations et 1,6% des exportations en 2011, tourné essentiellement vers l'Afrique de l'Ouest.

d) Libye : une source d'inquiétude

Sous la férule du colonel Khadafi, la Libye a développé une politique africaine et sahélienne aussi active qu'erratique, contribuant tout à la fois à aider financièrement certains Etats voisins grâce aux richesses pétrolières et à leur déstabilisation, notamment en appuyant des rebellions armées (parfois à partir des tribus cohabitant sur le sol libyen et sur celui de ses voisins). Elle s'est heurtée régulièrement à l'influence française dans ces États, et tout particulièrement au Tchad.

Aujourd'hui, c'est l'absence d'un Etat libyen susceptible de contrôler ses frontières qui est la principale source d'inquiétude de ses voisins , qui craignent que le sud du pays ne soit devenu un refuge et une base-arrière pour les groupes opérant dans la région. Les attaques d'In Amenas (Algérie) en janvier 2013 puis contre les sites d'Arlit et d'Agadès (Niger) en mai de la même année le laissent fortement supposer (voir supra p. 114).

La Libye a développé des échanges commerciaux avec les pays d'Afrique subsaharienne mais ils demeurent très modestes 227 ( * ) .

Le commerce extérieur de la Libye vers l'Afrique (hors Maghreb) reste faible : 6,2% des importations et 0,9% des exportations en 2010, tourné essentiellement vers l'Afrique de l'Est et l'Afrique du Sud. La Libye a investi par l`intermédiaire d'un fonds souverains en Afrique notamment dans la location de terres agricoles mais également dans le secteur des industries et des services.

e) Mauritanie : un détachement progressif de l'Afrique de l'Ouest

Compte tenu de l'orientation arabo-musulmane de sa diplomatie, la Mauritanie s'est détachée progressivement de la sphère ouest-africaine héritage de la période coloniale. Elle a quitté la CEDEAO en 1999.

Elle n'en conserve pas moins des relations fortes, ne serait-ce sur le plan économique avec ses voisins, notamment le Sénégal et plus au sud la Côte d'Ivoire.

Avec le Sénégal, après la reprise des relations diplomatiques en 1992, le règlement des contentieux subsistants a connu une évolution satisfaisante, notamment s'agissant du rapatriement des réfugiés négro-mauritaniens établis dans ce pays.

La Mauritanie participe à des instances régionales comme l'organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et le comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel.


* 197 Rabat était une étape de la tournée du Premier ministre turc Erdogan dans les pays du Maghreb en juin 2013.

* 198 Mizoub Mezouaghi, économiste à l'AFD « Algérie : une trajectoire de puissance régionale incertaine » Actuelles de l'IFRI - décembre 2012

* 199 En devenant l'un des marchés africains les plus convoités par les multinationales, l'Algérie a rétabli progressivement un dialogue politique avec ses principaux partenaires internationaux.

* 200 On notera toutefois le précédent de l'engagement effectif et bien plus que symbolique de forces terrestres et aériennes aux côtés de l'Égypte lors de la guerre israélo-arabe d'octobre 1973.

* 201 À l'exception de la Sonatrach et certaines de ses filiales dans le secteur énergétique (présentes en Afrique, notamment en Libye et en Mauritanie), les entreprises publiques algériennes sont orientées exclusivement vers le marché domestique. Les contraintes administratives et financières (notamment en matière de contrôle de change), l'absence d'une culture d'exportation ou d'investissement international et la faible densité du secteur privé renforcent le caractère faiblement internationalisé des forces économiques et leur difficulté à exister sur les marchés régionaux et africains

* 202 Louisa Aït-Hammadouche propose une réflexion plus approfondie de cette perte de crédit sur la scène internationale liée à la faiblesse de son fonctionnement démocratique à l'aune des suites la révolution libyenne et de la guerre civile en Syrie : « Aussi ce qui ressemble à une reconnaissance a postériori des arguments défendus depuis le début des révoltes tend à conforter l'hypothèse selon laquelle ce n'est pas tant le fond de la position algérienne qui aurait dû être mis en cause, que sa forme. Ainsi la centralisation de la prise de décision, les lacunes en termes de communication, le caractère illisible, réactif et défensif de la politique algérienne sont clairement problématiques. Il est donc légitime de supposer que si l'Algérie avait achevé sa transition démocratique, ses positions sur la situation libyenne (et syrienne) auraient été discutées et jugées en fonction de l'évolution du terrain et des risques sur sa sécurité nationale, au lieu d'être simplement rejetées, comme alibis d'un régime sur la défensive. » in « L'Algérie face au printemps arabe : pressions diffuses et résilience entretenue » -Observatoire des politiques euro-méditerranéenne - avril 2012 http://www.iemed.org/observatori-fr/arees-danalisi/arxius-adjunts/anuari/med.2012/hamadouche_fr.pdf/view?set_language=fr

* 203 Parfois justifiée par la mission conduite au nom du secrétaire général des Nations unies par l'un de ses ressortissants M. Lakhdar Brahimi.

* 204 Les importations en provenance d'Arabie Saoudite représentent 6,2% (4 ème rang) des importations marocaines.

* 205 Un mémorandum d'entente a été signé mardi à Rabat entre le Maroc et le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement en vue de débloquer un don de 1,25Md$ pour le financement de projets de développement au Maroc. Ce don s'inscrit dans le cadre des 5Mds$ de promesses de dons du CCEAG pour le Maroc.

* 206 Rachid El Houdaigui « Le Maroc et la proposition d'adhésion au Conseil de coopération du Golfe » Revue Défense Nationale mars 2012 n°748 p117 et suiv.

* 207 L'invitation du chef du gouvernement Hamas de Gaza par le premier ministre en janvier 2012 a tendu les relations de la diplomatie tunisienne avec l'autorité palestinienne.

* 208 On trouvera une analyse détaillée et pertinente des forces et faiblesses de la diplomatie algérienne en Afrique dans Salim Chena « L'Algérie : de la puissance idéologique à l'hégémonie sécuritaire » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Editions décembre 2012.

* 209 Burundi 2003-2004, Somalie 2007 : mission de transports de troupes engagées dans des missions de l'Union africaine et des Nations unies.

* 210 Le Président sud-africain Zuma a effectué une visite officielle à Alger en avril 2013.

* 211 Avec l'Afrique du Sud, le Sénégal, le Nigéria et l'Égypte.

* 212 Mansouria Mokhefi « Les échanges Maghreb-Afrique subsaharienne : des opportunités commerciales inexploitées » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Editions décembre 2012.

* 213 Visité par la délégation de votre groupe de travail lors de son déplacement à Alger.

* 214 La CEDAO a mandaté le Burkina Faso pour restaurer l'état de droit au Mali suite au coup d'état du 22 mars 2012.

* 215 Après le retournement d'Ansar Eddine avec lequel elle continuait de négocier et la participation de ce mouvement avec AQMI et le MUJAO à l'offensive en direction de Bamako.

* 216 Il est probable que l'apaisement des tensions récurrentes entre la France et l'Algérie depuis la visite d'État du président Hollande en décembre 2012 a facilité cette prise de décision.

* 217 « Sahel : Pour une approche globale » Rapport d'information de MM. Jean-Pierre Chevènement et Gérard Larcher, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées n° 720 (2012-2013) - 3 juillet 2013 p. 158 et suivantes. http://www.senat.fr/rap/r12-720/r12-720.html

* 218 L'Algérie adhère également au Forum mondial de lutte anti-terroriste (Global Counter-Terrorism Forum) lancé à New York en septembre 2011. Les 16 et 17 novembre 2011, Alger a organisé un groupe de travail régional sur le renforcement des capacités au Sahel. Les 18 et 19 avril 2012 s'est d'ailleurs tenue à Alger une réunion consacrée à la problématique du paiement des rançons aux groupes terroristes contre libération d'otages, et en juin 2012, à Istanbul, l'Algérie a co-présidé avec le Canada la réunion du Groupe de Travail sur le Sahel au niveau ministériel. Elle accueille également à Alger le Centre Africain d'Études et de Recherche sur le Terrorisme (CAERT), organisme mis en place par l'OUA, visité par la délégation de votre groupe de travail.

* 219 Abdelaziz Barre « Les nouveaux axes de la diplomatie marocaine » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés » sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Éditions décembre 2012.

* 220 Selon Campus France, le Maroc se positionne de plus en plus comme un pays d'accueil pour les étudiants originaires d'Afrique subsaharienne. Il est à présent considéré comme un « hub » vers une poursuite d'études en France ou en Europe. Voir Johara Berriane « La formation des élites subsahariennes au Maroc » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés » sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Éditions décembre 2012.

* 221 Bakary Sambe « Le Maroc au sud du Sahara : une stratégie d'influence à l'épreuve des mutations géopolitiques » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés » sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Éditions décembre 2012. Ismaïl Regragui, doctorant à Science Po développe, dans un travail d'étude publié en 2013 (L'Harmattan ed.) à propos de la diplomatie publique marocaine, le concept de « stratégie de marque religieuse ».

* 222 « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés » sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Editions décembre 2012.

* 223 Abdelmalek Alaoui « La projection africaine du Maroc entre enjeux économiques, stratégies politiques et périls verts » in « L'exception marocaine » sous la direction de Charles Saint-Prot et Frédéric Rouvilllois Ellipses mars 2013.

* 224 Il estime nécessaire de consolider la sécurité régionale dans le cadre des coopérations engagées avec les pays du Sahel et du Sahara et les États d'Afrique atlantique (création en 2004 du Conseil de concertation des pays africains du Nord atlantique). Dans la lutte contre le terrorisme, il participe aux différentes initiatives américaines dans la région (Pan Sahel initiative en 2001, Trans-sahara Counterterrorism Initiative en 2005, Forum global contre le terrorisme en 2011).

* 225 Congo 1960, Somalie 1993  République démocratique du Congo depuis 2001 avec un contingent d'environ 800 éléments et Côte d'ivoire en 2004 avec 700 éléments stationnés à Bouaké.

* 226 Mansouria Mokhefi « Les échanges Maghreb-Afrique subsaharienne : des opportunités commerciales inexploitées » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés sous la direction » de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Editions décembre 2012.

* 227 Mansouria Mokhefi « Les échanges Maghreb-Afrique subsaharienne : des opportunités commerciales inexploitées » in « Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés sous la direction de Mansouria Mokhefi et Alain Antil IFRI-CNRD Editions décembre 2012.

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