III. LES PARTENARIATS

Cette démarche suppose une volonté politique d' intégration , mais aussi de « décloisonnement Sud-Sud », notamment par le règlement du conflit du Sahara Occidental dont le statu quo est préjudiciable au Maghreb.

Et la priorité est donc à l'intégration des économies des pays de la rive Sud entre eux.

Cette dynamique d'intégration est difficile, mais c'est le rôle de l'Europe et de la France que de l'impulser, de créer une nouvelle stratégie de voisinage et un nouveau modèle de relations dépassant les vieux systèmes.

L'Europe ne peut pas se désintéresser de ce grand projet méditerranéen, mobilisateur.

• Les principes et la méthode de ce partenariat :

- Partenariat d'égal à égal sur la base du dialogue et de la concertation.

- Réciprocité et co-localisation des activités économiques, notamment industrielles.

- Coopération économique et projets communs , il faudrait aussi pouvoir créer les conditions de rapprochement des normes

- Lien avec les sociétés « on ne fera pas la Méditerranée sans les Méditerranéens ». L'implication des peuples et des sociétés civiles est essentielle. La mobilisation autour de projets pour la jeunesse comme le propose Michel Vauzelle est une vision d'avenir. L'avenir s'écrit au présent.

- Mobilité et circulation des professionnels, des chercheurs et des étudiants . Le desserrement des contraintes est indispensable à la mise en oeuvre des projets communs de co-développement. Des partenariats pour la mobilité doivent réorienter les politiques migratoires.

- Identité et modernité : les nouvelles technologies de l'information et de la communication permettent les échanges par-delà les frontières. Le co-développement peut s'appuyer, à moindre coût, sur ces technologies.

• Les outils de ce partenariat doivent être définis et articulés :

Aujourd'hui, dans une Europe où les niveaux de compétence sont multiples, il est vain de faire cavalier seul ou de récréer des institutions nouvelles. Pour autant, les pays de la Méditerranée occidentale plus impliqués par leur proximité doivent être actifs, non seulement dans leurs relations avec les pays du Maghreb, mais aussi au sein de l'Union européenne pour sensibiliser, informer et convaincre leurs partenaires que l'avenir de l'Europe se joue en Méditerranée.

• Le partenariat 5+5 s'inclut dans le grand projet UpM qui a une relative flexibilité. Il a l'avantage de la proximité et d'un cadre sous régional pertinent.

Il s'appuie sur :

le secrétariat de l'UpM dont les efforts sont grands. Il oeuvre pour la promotion des réseaux, des structures et des coopérations au niveau régional ou sous régional. Son rôle est d'identifier les projets et de les labelliser.

• Les réseaux intermédiaires .

Un partenariat viable à l'heure de la mondialisation n'implique pas que les Etats. Il doit impliquer les sociétés elles-mêmes à travers tous les réseaux intermédiaires :

• les collectivités territoriales (Régions, Départements, Métropoles et Villes), et la coopération décentralisée,

• la diplomatie économique,

• les entreprises avec intégration des PME , c'est l'enjeu de la diplomatie économique,

• les associations, la société civile, la jeunesse,

• et les femmes dont « l'entreprenariat » est une force, c'est l'enjeu des nouvelles formes de la diplomatie à expérimenter et à développer dans les pays du Maghreb,

• l'Europe et ses structures à mieux orienter.

La France a une vocation européenne et méditerranéenne. Ces deux approches, comme aime à le rappeler avec conviction le professeur Henry Laurens, sont indissociables. Elle se doit de les exprimer aussi à Bruxelles en éveillant ses partenaires au sein de l'Union aux enjeux du Maghreb et en pesant de tout son poids dans les processus de décisions engageant la politique de voisinage.

• La France : sa place et son action. La France connait la Méditerranée. Son rôle doit être majeur avec une « vision  lucide et pragmatique » (Sijilmassi) au service d'un Grand Dessein qui devrait fédérer les pays du Maghreb.

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