B. UN ALLIÉ QUI REVENDIQUE SON AUTONOMIE DE DÉCISION : CONVERGENCE N'EST PAS IDENTITÉ

La convergence entre les intérêts français et américains ne signifie pas un alignement des positions françaises sur les positions des États-Unis. La France garde toute entière son autonomie de décision. Les États-Unis comprennent cette attitude . Le cas de l'intervention au Mali est exemplaire, Paris a informé Washington, mais n'a pas suspendu son action à son appui, dès lors qu'elle était en mesure de mener à bien l'opération seule.

C. UN ALLIÉ QUI EXPRIME PARFOIS DES DIVERGENCES

Ce faisant, cette convergence n'a rien d'automatique et des divergences peuvent survenir régulièrement et encore récemment sur les frappes ciblées en Syrie, les négociations bilatérales secrètes entre les États-Unis et l'Iran, les hésitations s'agissant de l'appui logistique à l'opération Serval au Mali, les révélations sur les activités d'espionnage de la NSA contre ses intérêts, la capacité des États-Unis à infliger des sanctions à des banques européennes à raison de leurs activités dès lors qu'elles ont été réalisées en dollars, la vente de deux BPC à la Marine russe...

Les relations internationales restent des relations d'intérêts, il faut conserver un affect suffisamment solide entre partenaires et alliés, mais cela n'empêche pas les tensions. Convergence n'est pas synonyme d'alignement .

Aujourd'hui, il y a une assez grande complémentarité entre la stratégie américaine d'action en retrait avec recherche d'alliances et de partenariats, et une stratégie française qui développe, entretient et met en oeuvre une capacité d'opération à l'extérieur pour résoudre des crises. Toutefois, cette coïncidence n'est pas nécessairement inscrite dans la durée.

Les orientations et les politiques des États-Unis peuvent varier dans des proportions considérables, tous les deux ou quatre ans ce qui peut placer la France en opposition, en conséquence sa politique étrangère doit être suffisamment réactive.

D. UN ALLIÉ QUI DOIT MAINTENIR SES CAPACITÉS ET REDRESSER SON ÉCONOMIE POUR CONFORTER LE CRÉDIT DONT IL JOUIT

La principale interrogation des Américains concerne la capacité de la France, compte tenu de sa situation économique à tenir sur le long terme, ses engagements en matière de défense. Le vote d'une loi de programmation militaire 2014-2019 apporte une certaine garantie sur la volonté de maintenir cet effort. Les débats récurrents autour de son exécution ont pu être source d'inquiétude, la façon dont ils se sont déroulés avec un soutien ferme des commissions parlementaires à la sanctuarisation des crédits de la défense et à une application rigoureuse de la LPM sont source d'assurance.

Mais il est, on ne peut plus clair, que pour les États-Unis et les alliés, le retour de la croissance et l'amélioration de l'économie française seront la meilleure des garanties.

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