C. AU NIVEAU DE L'OTAN

Tous les Etats membres de l'OTAN estiment que le changement climatique peut avoir des implications pour la sécurité internationale. La Déclaration du Sommet du pays de Galles de 2014 stipule que le changement climatique entraîne des contraintes majeures en termes d'environnement et de ressources qui "contribueront aussi à dessiner l'environnement de sécurité futur dans des régions d'intérêt pour l'Alliance et pourraient affecter considérablement la planification et les opérations de l'OTAN,". En 2013, l'OTAN a adopté un Cadre pour la défense verte destiné à améliorer l'efficacité opérationnelle, la protection de l'environnement et l'efficacité énergétique, et qui est la contribution - « quoique limitée » -, indique notre collègue député Philippe Vitel, dans son rapport au nom de la commission des sciences et des technologies de l'Assemblée parlementaire 129 ( * ) - de l'OTAN à l'atténuation du changement climatique. « Ce chapitre explique la manière dont les effets négatifs du changement climatique peuvent avoir une incidence sur la sécurité internationale et étudie la position des grands pays de l'Alliance sur la question ».

Il note ainsi que « la plupart des pays considèrent le changement climatique comme un multiplicateur de menaces ou un catalyseur de crises . S'agissant de la sécurité euro-atlantique, les impacts liés au climat pouvant entraîner des menaces directes ou indirectes pour la sécurité seront de plus en plus marqués dans des régions telles que l'Arctique, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, et l'Asie centrale, parce que ces régions sont vulnérables et/ou exposées à la montée des risques qu'elles courent du fait du changement climatique ».

Il préconise que l'Assemblée parlementaire poursuive ses démarches pour que l'OTAN accorde davantage de visibilité au changement climatique dans son programme politique : « rien n'empêche l'Alliance de porter plus d'attention aux impacts du changement climatique sur la sécurité alliée, sur ses opérations de gestion de crise et la coopération en matière d'efforts de sécurité (en particulier avec les partenaires de l'OTAN vulnérables et exposés aux risques du changement climatique) ». (...) Les consultations entre experts des questions militaires et politiques devraient par conséquent se faire plus fréquentes au sein des structures de l'OTAN. Les Alliés devraient en particulier échanger leurs vues sur le type d'impact que pourrait avoir le changement climatique et dans quelles proportions, ou sur la manière d'intégrer les objectifs climatiques dans leurs politiques extérieures et de sécurité. En outre, les dirigeants alliés devraient accorder une plus grande place aux effets du changement climatique liés à la sécurité lors des sommets de l'OTAN. Enfin, l'OTAN devrait poursuivre et approfondir son programme "Énergie intelligente", faisant suite à l'engagement pris au sommet du pays de Galles de « nous employer encore à améliorer de manière significative l'efficacité énergétique de nos forces armées »".

La sensibilisation autour des enjeux climatiques

Le député Philippe Vitel soumet un projet de résolution dans lequel il propose à l'Assemblée parlementaire :

(...) 7. Reconnaissant que les risques liés au changement climatique sont d'importants multiplicateurs de menace qui dessineront l'environnement de sécurité dans des régions d'intérêt pour l'Alliance et pourraient affecter considérablement la planification et les opérations de l'OTAN ;

(...) D'inviter instamment les gouvernements membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord, notamment :

c. à reconnaître pleinement, dans leurs politiques étrangères et de sécurité, que les risques liés au changement climatique sont d'importants multiplicateurs de menace ;

d. à accroître par conséquent la fréquence des consultations militaires et politiques sur le changement climatique au sein de l'OTAN, y compris lors des sommets de l'OTAN ;

e. à examiner la manière dont la coopération de l'OTAN en matière d'efforts de sécurité peut prendre en compte les risques liés au changement climatique, notamment avec les partenaires de l'OTAN particulièrement vulnérables et exposés au changement climatique ;

f. à soutenir sans réserve et à renforcer le Cadre pour la défense verte et le programme Énergie intelligente de l'OTAN.

Proposition n° 29 : La France devrait encourager au sein de l'OTAN le développement de la réflexion sur l'analyse des conséquences géopolitiques du changement climatique afin de les prendre en compte dans l'appréciation des risques et menaces ainsi que dans les perspectives de transformation de l'organisation des forces.


* 129 Philippe Vitel - Changement climatique et sécurité internationale : vers Paris 2015 rapport soumis à la commission des sciences et des technologies de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN - 9  septembre 2015 http://www.nato-pa.int/default.asp?SHORTCUT=3932

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