Réponse d'Oxfam France

Sandra Lhote-Fernandes . - Merci beaucoup. Au nom d' Oxfam France , nous sommes très honorés de recevoir ce prix. Vous l'avez très justement décrit, nous sommes dans une année particulière. Nous avons tous été frappés par la pandémie. C'est aussi une année d'aggravation profonde des inégalités entre les femmes et les hommes. Nous risquons d'assister à un vrai recul en matière de droits des femmes à l'échelle mondiale. Nous avons perdu plusieurs décennies de progrès. Les droits des femmes sont en danger. Plus de 47 millions de femmes, à l'échelle de la planète, ont basculé dans l'extrême pauvreté à cause de cette pandémie. Pour éviter tout recul après des années de lutte des associations féministes, nous sommes mobilisés pour un plan de relance féministe.

Malgré ce tableau très pessimiste des risques que nous encourons en matière de droit des femmes, il y a des lueurs d'espoir. Nous souhaitons vraiment vous remercier, et je parle au nom de nombreux collègues ONG, pour les travaux réalisés par la délégation aux droits des femmes du Sénat. Celle-ci s'est très fortement mobilisée au moment de la loi sur le développement. Merci d'avoir entendu l'appel de la société civile de faire des droits des femmes une priorité de la politique de développement française. Il est vrai que la France a une diplomatie féministe, mais parfois les actes et les financements manquent à l'appel. Nous vous remercions de cette mobilisation. Nous sommes très honorés. La lutte contre les inégalités fait partie de l'ADN d' Oxfam . Nous ne pouvons pas avoir de justice sociale sans égalité entre les femmes et les hommes. Nous continuerons à nous mobiliser. Nous savons que nous avons de précieux alliés au Sénat.

Merci beaucoup.

Louis-Nicolas Jandeaux . - Merci beaucoup. En effet, nous sommes très heureux et honorés. Madame la Sénatrice Cohen parlait du mouvement des organisations de la société civile et des parlementaires qui font avancer ces sujets. Nous voyons un exemple criant dans cette loi contre les inégalités mondiales, qui a été un très gros sujet. C'est plus de trois ans d'investissement pour Oxfam France . C'est une belle loi, avec de beaux engagements et de grands progrès. Je tiens à remercier spécifiquement Madame la Sénatrice Lepage pour son travail d'une grande qualité. Son rapport sur l'égalité femmes-hommes dans l'aide au développement a, je pense, été décisif d'une certaine façon, y compris grâce au calendrier. Ce travail est arrivé en amont de la loi, ce qui a permis de prioriser de fait ces sujets et a ainsi permis à la France de se replacer, au moins législativement, sur la scène internationale sur ce sujet.

Le travail n'est pas terminé pour autant. C'est désormais à vous, parlementaires du Sénat et de l'Assemblée nationale, de veiller à ce que cette loi ait une existence, et qu'elle soit porteuse de tous les progrès qu'elle décrit en filigrane.

Merci beaucoup, au nom d' Oxfam France . Nous savons maintenant que la délégation aux droits des femmes du Sénat est un allié précieux sur le sujet.

Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Merci à tous. Merci à toi, Claudine, d'avoir été présente ce soir. J'associe à ces remerciements la délégation et toutes les personnes qui travaillent à nos côtés. Je souhaite les remercier pour le travail qu'ils réalisent.

Chère Marie-Jo, tout à l'heure, vous me souhaitiez de rester dix ans à cette place. Il y a désormais des règles au Sénat. Nous ne devons pas cumuler les mandats dans le temps ! Nous travaillerons demain en séance publique sur la proposition de loi sur l'égalité économique et professionnelle. Si on ne libère pas de place pour les femmes, il n'y en aura pas. Je pense aux mandats d'administrateurs : s'il y a trop de cumul, il n'y aura pas de place pour les femmes.

Nous avons limité le cumul des mandats pour les politiques. On peut aussi limiter le cumul des mandats d'administrateurs, pour libérer des places pour les femmes. C'est aussi important.

Chère Françoise Brié, lorsque nous avons pris connaissance du projet d'appel d'offres pour le 3919 , nous avons souhaité nous engager. Nous avons communiqué, posé des questions écrites en quantité. Vous avez développé une expertise. Elle devait rester votre propriété pour garantir la continuité de ce service et de ce professionnalisme. Cette cause a été consensuelle.

Les rapports de la délégation aux droits des femmes sont bien souvent votés à l'unanimité. En général, lorsqu'il s'agit de lutte contre les violences ou d'égalité professionnelle, nous réussissons en effet à obtenir une belle unanimité.

Merci à toutes les personnes venues assister à cette remise de prix. Dans notre délégation siègent des femmes mais aussi des hommes qui défendent le droit des femmes. Je vois par exemple que Bruno Belin ou Jean-Michel Arnaud, rapporteurs sur le rapport « Femmes et ruralité » sont présents. La ministre Laurence Rossignol est également présente. Elle aurait pu, elle aussi, témoigner de la difficulté d'avancer sur la loi anti-prostitution. Marie-Pierre Monier était également présente.

Laurence Rossignol . - Je remercie la délégation aux droits des femmes, et félicite les primés de cette édition. Les choix révèlent une belle cohérence du travail de la délégation.

Je remercie cette dernière ainsi que sa présidente pour leur engagement constant en faveur de l'application de la loi de 2016 sur le système prostitutionnel. Ce n'était pas évident. Ce débat est souvent compliqué. Nous nous opposons à des résistances passives, à des représentations archaïques sur ce débat. Je suis très heureuse et très fière de ton engagement, Annick. C'est un point d'appui formidable pour les années à venir.

Nous nous battons. Maud Olivier, l'une des initiatrices de la proposition de loi à l'Assemblée nationale, sait combien il est encore difficile d'obtenir son application.

Merci également à Oxfam pour le travail réalisé. La question spécifique de la pauvreté des femmes est un sujet constant qu'il faut toujours objectiver. C'est ce que vous faites.

Chère Françoise Brié, votre nomination était évidente cette année, avec le beau combat que vous avez mené et que vous nous avez incités à mener contre l'appel d'offres du numéro d'écoute sur les violences faites aux femmes, pour que le 3919 conserve la compétence, l'expertise et l'expérience que lui apporte la FNSF.

C'est un beau moment, féministe, d'engagement et de sororité, qu'il faut saluer. Merci.

Annick Billon, présidente de la délégation aux droits des femmes . - Merci. Je suis sensible à tes mots de soutien. Nous avons organisé énormément de réunions, de tables rondes. Il a fallu faire un choix, à un moment donné. Laurence Rossignol le soulignait, les personnes nous ayant aidé dans notre travail sont nombreuses. L'égalité professionnelle et économique n'était pas un sujet évident il y a dix ans. La loi contre la prostitution a quant à elle représenté un changement de paradigme total. Il a fallu beaucoup de courage et d'endurance de la part des parlementaires.

Je laisse la parole à notre président. Je le remercie sincèrement. À chaque sollicitation de la délégation, il répond présent.

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