UN ÉTAT DES LIEUX INQUIÉTANT : ENTRE TENSION EXTRÊME ET MONTÉE DES RADICALISMES, LE RISQUE D'UNE RUPTURE IRRÉVERSIBLE DU PROCESSUS DE PAIX

La délégation a été reçue à haut niveau par les deux parties, israélienne et palestinienne, lesquelles ont exprimé leurs positions sur la question du processus de paix.

À la Knesset, les priorités cardinales pour Israël, exprimées par Mickey Levi, Président, Ram Ben Barak, président de la commission des affaires étrangères et de la défense, mais aussi Alon Shuster, ministre adjoint de la défense, sont la sécurité et la lutte contre le terrorisme. De l'ensemble des échanges relatif à la sécurité globale d'Israël - c'est-à-dire son droit à exister depuis 74 ans comme État souverain et indépendant - la première des menaces exprimées est d'ordre existentiel et provient d'Iran aussi bien dans sa volonté de développer l'arme nucléaire, que de se doter de missiles balistiques capable d'atteindre le territoire israélien, et d'exercer une influence déstabilisatrice dans toute la région (Yémen, Syrie, Liban et Gaza).

Pour l'Autorité palestinienne, la reconnaissance de la souveraineté de la Palestine constitue toujours un objectif politique majeur. On perçoit toutefois chez de nombreux Palestiniens un découragement devant l'absence de perspective d'accession à l'indépendance et la dégradation généralisée de leur situation. Cette perte d'espoir et de perspectives est en soi un important facteur de risque. Il convient de souligner que la France est considérée comme un interlocuteur légitime, par son rôle et son influence dans la région, mais aussi par sa présence institutionnelle et historique, notamment au titre de ses domaines nationaux de Jérusalem et d'une antenne de l'Institut français à Gaza.

I. POUR LA SÉCURITÉ D'ISRAËL, LA MENACE IRANIENNE SUPPLANTE LA RÉSOLUTION DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN DANS L'ORDRE DES PRIORITÉS

A. LA SÉCURITÉ EST L'AXE PRINCIPAL DE TRAITEMENT DE LA QUESTION PALESTINIENNE SUR FOND DE RISQUE PERMANENT D'EXPLOSION DES TENSIONS

La principale préoccupation israélienne est sécuritaire : l'enjeu est l'existence même de l'État dans son environnement régional et la sécurité de ses citoyens au quotidien face aux attaques terroristes.

La crise de Gaza de mai 2021 entre le Hamas et Israël a mis en évidence l'exposition de tout le territoire aux tirs de roquettes provenant de la bande de Gaza (Hamas et Jihad islamique) mais aussi du Liban (Hezbollah). Ainsi plus de 4 000 roquettes ont été tirées depuis Gaza, faisant 12 morts et 355 blessés côté israélien. En représailles, les bombardements israéliens ont provoqué du côté palestinien 248 morts et 1 910 blessés.

Le système anti-missile « dôme de fer »

Outre un dispositif de défense passive matérialisé par des abris dans les résidences individuelles ou collectives (le temps imparti pour se rendre à un abri allant de quelques secondes à 3 minutes), l'armée israélienne a mis en place un système anti-missile dénommé dôme de fer dont le dispositif de détection et de calcul des trajectoires permet d'intercepter environ 90 % des roquettes tirées vers des zones habitées. La délégation a ainsi pu visiter une batterie du dôme de fer.