B. DES INÉGALITÉS DANS L'ACCOMPAGNEMENT À L'ORIENTATION QUI S'EXPRIMENT PLUS FORTEMENT AVEC PARCOURSUP ET LA RÉFORME DU LYCÉE

Ces inégalités ne sont certes pas nouvelles, mais elles apparaissent plus distinctement depuis la mise en place de Parcoursup. L'usage de la plate-forme nécessite en effet de comprendre et de savoir traiter la quantité d'informations disponibles, de saisir les subtilités des différents critères d'examen des candidatures, d'être en capacité de rédiger des lettres de motivation, de faire des choix stratégiques au moment de l'expression des voeux, autant d'aspects que le lycéen, seul, ne peut pas entièrement maîtriser. Parcoursup rend donc encore plus nécessaires le conseil et l'accompagnement à l'orientation.

Cette nécessité ne s'exprime pas que pour le choix des études supérieures, mais aussi pour le déroulement de la scolarité au lycée. La réforme du baccalauréat et du lycée, avec notamment la nouvelle organisation des enseignements de spécialité, ont rendu les choix d'orientation plus précoces - la détermination des spécialités s'effectuant dès la classe de seconde - et plus décisifs - les spécialités suivies en première et en terminale conditionnant largement l'orientation post-baccalauréat.

C. L'URGENCE À OFFRIR UN MEILLEUR SERVICE PUBLIC D'ACCOMPAGNEMENT À L'ORIENTATION AU LYCÉE

Au regard de ces constats, le rapporteur estime urgent que l'État revoie les modalités et les moyens du service public d'accompagnement à l'orientation au lycée, condition sine qua non à une mise en oeuvre plus cohérente de la réforme du lycée et du baccalauréat, à une réduction des inégalités entre lycéens dans l'accès à un accompagnement de qualité, et à une meilleure efficience du continuum bac -3/bac + 3, à laquelle appelle régulièrement la commission dans le cadre de ses travaux.

Recommandation n° 8 : Assurer un service public d'accompagnement à l'orientation adapté à la nouvelle organisation du lycée et à la maîtrise de Parcoursup, afin de répondre à l'évolution des besoins des lycéens, réduire les inégalités dans l'accès à l'accompagnement et améliorer le continuum bac -3/bac +3 :

- Mieux former, outiller et doter les professeurs principaux pour accomplir leur mission d'orientation ;

- Sanctuariser les 54 heures annuelles dédiées à l'accompagnement à l'orientation au lycée ;

- Reconsidérer, au regard des besoins, les effectifs des autres professionnels intervenant dans l'orientation (conseillers d'orientation, psychologues de l'éducation nationale, personnels des centres d'information et d'orientation ...) ;

- Revoir l'organisation et la gestion du service public de l'orientation, en retravaillant sa dimension territoriale - notamment le rôle des différents acteurs locaux (région, rectorat, lycées, établissements d'enseignement supérieur...) -, la plus à même de répondre au plus près des attentes et des besoins ;

- Mettre à profit la période de latence de trois mois entre les épreuves de spécialité du baccalauréat et les épreuves finales pour préparer les lycéens à leur arrivée dans l'enseignement supérieur.

Les thèmes associés à ce dossier