B. UN THÈME RÉCURRENT : DES DIFFICULTÉS DE COMPRÉHENSION ENTRE ÉLUS ET COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE (ENSEIGNANTS ET PARENTS D'ÉLÈVES)

On relève tout d'abord des remarques sur un comportement jugé insuffisamment économe des enseignants par rapport à des dépenses d'énergie en forte augmentation : « Les enseignants ont été peu sensibles jusques là aux dépenses d'énergie. L'annonce de la température des classe à 19° a failli provoquer un "clash" » ; « Nous lançons des campagnes de sensibilisation à la sobriété énergétique, mais ce public ne semble pas très réceptif » ; « En deux ans les factures ont doublés, malgré une baisse des consommations. Le kWh est devenu très cher. Le personnel éducatif n'est parfois pas totalement volontariste pour réduire les consommations ».

Un témoignage éclairant illustre la difficile conciliation du point de vue des enseignants et des élus : « Je suis personnel de l'Éducation Nationale depuis 25 ans (...) et élue (municipale + communautaire) : 1- Du point de vue de l'éducation nationale : des bâtiments non adaptés (très forte chaleur en été dans les salles jusqu'à 40° et températures très basses en hiver jusqu'à 15°), qui offrent des conditions d'enseignement-apprentissage difficiles. Les bâtiments anciens sont peu, voire pas isolés, mal pensés en terme d'orientation (pas de brise-soleil pour l'été, de longs couloirs vitrés au nord...). 2- Du point de vue de l'élue : au vu des budgets dont dispose l'EPCI, comment procéder, définir les priorités, trouver les fonds pour rénover ? L'envie et la volonté sont là, mais... »

Si certaines réponses font état de l'adhésion des enseignants à l'égard des projets de travaux de rénovation énergétique, d'autres se plaignent de leur éloignement des préoccupations financières des élus : « Beaucoup de critiques de la part du corps enseignant, qui pense que nous pourrions faire des travaux pour améliorer leur quotidien plutôt que des travaux de rénovation énergétique, mais ils sont moins intéressés par les économies engendrées, puisqu'ils ne paient pas les charges de fonctionnement. Malgré de la pédagogie et la répétition de nos objectifs, ils sont frustrés, car ils pensent que nous ne les écoutons pas (nous avons dû en effet refuser certaines de leurs demandes, car le budget n'est pas extensible, et nous avons dû prioriser les travaux "énergie") » ; « Les enseignants sont de plus en plus exigeants envers les communes, qui ne peuvent pas répondre à toutes les demandes et nous avons l'impression que cela va se compliquer ».

Divers témoignages relèvent les plaintes exprimées par des parents concernant la « mise du chauffage tardive » au cours de l'hiver 2022-2023.

Ces relations problématiques ne sont toutefois pas sans solution. Parmi les bonnes pratiques partagées par les répondants, on peut citer la mise en place d'une « charte avec les enseignants pour une meilleure utilisation des locaux afin d'économiser sur les fluides (éclairage, chauffage, aération des locaux etc.) ».