Remise du prix de la délégation à Édouard Durand

Cher Édouard Durand, chère Ernestine Ronai, nous avons tissé au cours des six dernières années, durant mes deux mandats de présidente de la délégation, une relation de confiance et d'amitié. Je vous remercie sincèrement tous les deux : j'ai eu de nombreux soutiens de la part des membres de la délégation et des sénatrices et sénateurs engagés pour les droits des femmes lorsque j'ai déposé une proposition de loi visant principalement à établir un seuil de non consentement, et vous aviez largement contribué à parfaire ce travail. Je vous en suis éternellement reconnaissante. (Applaudissements.)

Cher Édouard Durand, votre sincère et forte implication dans la lutte contre les violences intrafamiliales est ici connue de tous. Vous êtes un interlocuteur fidèle et incontournable de notre délégation sur tous les sujets concernant les violences faites aux femmes, les violences faites aux enfants et la protection de l'enfance. Votre expertise et votre humanité en tant que juge des enfants, notamment au tribunal de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, sont unanimement saluées.

Aux côtés d'Ernestine Ronai, avec qui vous formez un binôme emblématique, vous avez co-présidé la commission Violences du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) et également créé le diplôme universitaire « Violences faites aux femmes » à l'université Paris VIII. À ce titre, notre délégation vous a entendu à plusieurs reprises en audition afin de recueillir votre expertise et votre éclairage, ce qui nous a été extrêmement précieux.

En 2020, au lendemain du confinement, dont on sait combien il a été ravageur en matière de violences intrafamiliales, vous aviez une nouvelle fois mis l'accent sur ce qui est pour vous une conviction majeure : le lien entre les violences conjugales et les violences faites aux enfants. Vous l'expliquez régulièrement : il existe une corrélation entre les violences conjugales et les violences physiques, psychologiques et/ou sexuelles faites aux enfants, puisque 40 à 60 % des enfants témoins de violences conjugales en sont également directement victimes. En outre, même lorsque l'enfant n'est pas une victime directe, les violences subies par sa mère nuisent considérablement à son bien-être et à son développement. Nous nous rejoignons évidemment autour de cette conviction.

Depuis deux ans, et j'espère pour encore longtemps, vous co-présidez la Ciivise, la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Votre travail, jusqu'à présent, y a été titanesque et salvateur.

À titre personnel, je vous remercie des échanges que nous avons eus et de l'expertise que vous avez partagée avec les Vendéens en participant à une réunion que j'avais organisée à La-Roche-Sur-Yon avec le Zonta Club et sa gouverneure, Christine Mousset, que je salue.

Vous vivez, psychologiquement et physiquement, tous les sujets que vous portez avec une sincérité à toute épreuve, envers et contre tous. Compte tenu du nombre d'enfants concernés, j'espère que les travaux de la Ciivise pourront se poursuivre, pour que les parlementaires et le Gouvernement puissent accompagner la reconnaissance et la réparation, si cette dernière est possible, pour toutes ces victimes, bien plus nombreuses qu'on ne le croit.

C'est donc avec un immense plaisir et une profonde émotion que je vous remets aujourd'hui cette médaille consacrant votre indéfectible engagement pour la cause des femmes et de toutes les victimes de violences.

Au nom de l'ensemble de la délégation, je vous remercie très sincèrement de votre action et votre implication.

À l'issue de mon engagement politique, je pourrai dire que notre rencontre, avec Ernestine Ronai, aura véritablement marqué mon action.

Je vous remercie, Monsieur le juge, ainsi que votre binôme inséparable. (Applaudissements.)

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