B. L'ISOLEMENT ET LA DIVERSITÉ DES ARCHIPELS

D'un point de vue géographique, la Polynésie française est composée de cinq archipels distants de plusieurs centaines de kilomètres : l'archipel de la Société qui regroupe les Iles du Vent et les Iles Sous-le-Vent, les Tuamotu, les Gambier, les Marquises et les Australes. Bien que constituant un ensemble cohérent au milieu de l'océan pacifique avec quelques 118 îles principales dont environ 70 sont habitées, ces archipels se caractérisent par une grande diversité à la fois climatique, géographique, économique et culturelle. Les quatre archipels « satellites » ont cependant un point commun : l'enclavement et un développement économique balbutiant.

1. L'isolement des archipels

L'isolement des archipels résulte de l'éparpillement des îles et de la faiblesse des infrastructures et moyens de communication.

Les liaisons inter-îles s'effectuent soit par voie aérienne, soit le plus souvent par bateau, mais elles sont rares et coûteuses. Les distances entre la commune principale et les communes associées situées sur des îles différentes représentent fréquemment plusieurs heures, parfois une journée entière de navigation. Ainsi, dans les Tuamotu, l'atoll de Ahe se trouve-t-il à deux heures de navigation de l'atoll de Manihi. L'atoll de Rangiroa est également situé à plusieurs heures des communes associées de Mataiva, Tikehau et Makatea (plus d'une demi-journée). La desserte inter-îles s'améliore toutefois progressivement. Ainsi, hormis l'aéroport international de Tahiti Faa'a, on dénombre 36 aérodromes civils, le trafic intérieur étant assuré par trois compagnies (Air Tahiti, Air Moorea et Tahiti Conquest Airlines).

Aux Marquises, aux difficultés de communication entre les îles s'ajoutent les problèmes de liaison à l'intérieur même de chaque île. Le relief escarpé complique la création de routes permettant la communication entre les différentes vallées habitées, pour lesquelles la compétence appartient au territoire. Leur mauvais entretien les rend difficilement carrossables car ces pistes ne sont cimentées que sur de faibles tronçons. Ainsi, à Nuku Hiva, l'île la plus peuplée des Marquises (plus de 2 000 habitants), le trajet séparant la piste d'atterrissage située au lieu-dit Terre-Déserte de la principale commune, Taiohae, nécessite-t-il trois heures de cheminement chaotique. Depuis le mois d'avril 1992 toutefois, un hélicoptère assure cette desserte intérieure, mais le coût élevé d'un tel moyen de transport en interdit l'utilisation régulière.

Le développement des vecteurs de communication audiovisuelle contribue, depuis quelques années, à réduire l'isolement des archipels éloignés. Ainsi, les émissions de Radio-France outre-mer (RFO) sont captées dans les îles de la Société et, grâce au satellite INTELSAT, dans les îles Marquises et certains secteurs des îles Tuamotu et des Australes.

La radiodiffusion demeure un moyen privilégié de communication, même si le confort d'écoute n'est pas toujours satisfaisant. C'est un vecteur très utilisé lors de la mise en oeuvre des plans ORSEC en cas de cyclone et un moyen pour les familles dispersées de diffuser des messages personnels.

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