SECTION III : L'UEO, ORGANISATION OPÉRATIONNELLE

I. POUR UN SYSTÈME EUROPÉEN D'OBSERVATION SPATIALE

Ce fut le thème du rapport (doc 1454 et amendements) présenté devant l'Assemblée le 20 juin 1995 au nom de la commission technique et aérospatiale par MM VALLEIX, député (RPR) et LENZER (Allemagne, CDU) Co-rapporteurs.

Le rapport de la commission technique et aérospatiale tirait les conclusions du colloque organisé par l'Assemblée de l'UEO en mars 1995 sur la question de l'observation spatiale européenne. Dans la présentation du rapport, M. LENZER Co-rapporteur, a indiqué qu'un système européen d'observation spatiale était une priorité et rappelé que les questions concernant l'espace sont "l'un des points forts du travail de l'UEO". Les travaux de l'Assemblée de l'UEO sur la coopération spatiale européenne depuis 1988 ont en effet été à l'origine de la création du centre satellitaire de Torrejon. Pour M LENZER, les thèmes abordés "n'ont pas uniquement un intérêt technique et scientifique, mais sont aussi de la plus haute importance en matière de politique étrangère." Le rapporteur a plaidé pour que s'engage "un débat de fond sur les différents programmes techniques et le contexte stratégique qui en est le fondement global."

Deux options sont aujourd'hui ouvertes :

- soit l'Europe se dote d'un système indépendant intégré à la structure de l'UEO, mais le rapporteur juge cette option peu réaliste pour des raisons tenant au financement,

- soit l'Europe prend appui sur les initiatives déjà prises par la France à travers le développement du satellite de reconnaissance Hélios I, cette démarche étant appelée à se développer dans le cadre du programme Hélios II.

La dernière option envisagée consisterait à acquérir, sur le marché international, les différentes données pour les traiter ensuite au centre d'interprétation et de traitement satellitaire de Torrejon, près de Madrid Mais une telle option rendrai l'UEO dépendante de sources d'informations étrangères

C'est la raison pour laquelle le projet de recommandation donne très clairement la préférence à la deuxième solution, qui consiste à s'appuyer sur les activités françaises déjà bien avancées, dans le cadre d'une coopération internationale.

Le rapporteur a ensuite souligné les progrès accomplis et rappelé la décision du Conseil des ministres de l'UEO prise le 5 mai 1995 à Lisbonne, de faire du centre de Torrejon un organisme permanent de l'UEO.

Suivant les conclusions des rapporteurs, l'Assemblée a également recommandé d'entreprendre des études sur les systèmes européens d'alerte rapide et les systèmes de défense antimissile Elle a souhaité que des discussions soient engagées avec les États-Unis et d'autres partenaires ayant des objectifs similaires à ceux de l'UEO. Il est nécessaire de coopérer avec les États-Unis et la Russie, souligne le rapport, car il importe d'assurer la complémentarité des différents systèmes satellitaires

Répondant à une question de M ALEXANDER (Royaume-Uni, conservateur) qui insistait sur le fait que son pays souhaite pouvoir mesurer en toute connaissance de cause les avantages du système par rapport à son coût, M. Jean VALLEIX, Co-rapporteur, a insisté sur le fait que c'était précisément la possibilité d'associer un plus grand nombre de pays à la mise en oeuvre de ces programmes qui permettrait d'en partager à la fois les coûts et les avantages.

M Jean VALLEIX a également tenu à rappeler aux membres de l'Assemblée qu'en ce domaine de haute technologie, nous vivons une année de pointe. En effet, il y a les satellites mais il y a aussi les lanceurs et l'Europe, avec Arianespace, met en oeuvre Ariane 5 qui constitue un événement de taille à une époque où la concurrence en matière de lanceurs tend à se réactiver singulièrement. Le rapporteur a insisté sur le fait que la Chine est à cet égard techniquement capable, même si elle n'a pas un gros marché car elle n'est pas encore très fiable Les Japonais et les Américains se remettent également en piste II y a là des perspectives auxquelles l'Europe doit être attentive, a conclu M Jean VALLEIX

A l'issue de ce débat, l'Assemblée à adopté une recommandation (n° 576)

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