c) Réformer les aides à la production audiovisuelle

Les sociétés dont les programmes audiovisuels s'exportent devraient bénéficier en priorité des aides à la production ; ce qui serait nouveau en France ; la subvention au résultat et non la subvention à l'intention !

Cette nouvelle approche pourrait permettre de créer, sans augmentation de la dépense publique, un nouveau fonds d'aide à l'exportation de programmes audiovisuels , qui pourrait être financé dans le cadre de l'enveloppe actuelle du COSIP (compte de soutien de l'industrie cinématographique). Même si le marché audiovisuel asiatique n'est pas encore rentable (une fiction ou un documentaire se négocie en effet parfois à 10 000, 5 000, voire 2 500 francs...), nous ne pouvons nous permettre d'être absents. En refusant de vendre des productions amorties financièrement, les sociétés françaises de production manquent l'occasion de s'implanter sur un marché pourtant prometteur et, en tous cas, indispensable à la présence de la France, maintenant, certes, mais, encore plus, au siècle prochain.

La présentation de programmes audiovisuels français devrait être conçue dans une optique globale et l'audiovisuel devrait constituer un élément de stratégie économique nationale .

Les États-Unis l'ont parfaitement compris. Les chaînes privées transnationales américaines, comme CNN ou CNBC, servent de support et de relais aux produits américains, essentiellement à destination des hommes d'affaires : compagnies aériennes, chaînes d'hôtels...

De même, au Japon, les sociétés de commerce, les célèbres shosha, qui ont beaucoup contribué à la réussite économique japonaise, ont fait une entrée remarquée dans la télévision par satellite en multipliant les prises de participation, en créant des sociétés de diffusion et en constituant des catalogues de programmes.

Ainsi, quatre sociétés de commerce ont-elles partagé le capital de PerfecTV ! ; la maison de commerce Sumitomo s'est alliée avec le câblo-opérateur américain TCI afin de lancer une nouvelle chaîne de divertissement, Japan Entertainment Television, basée à Singapour et destinée à être diffusée par le satellite Panamsat 2 sur les réseaux câblés et les hôtels de l'Asie ; la maison de commerce Nissho Iwaï a créé une société chargée d'adapter des programmes étrangers de la BBC ou des télévisions brésiliennes au Japon ; enfin, la maison de commerce Mitsui s'est alliée, en novembre 1996, avec Bertelsmann.

La politique économique extérieure se devrait d'intégrer totalement l'audiovisuel.

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