Audition de M. Guy Vasseur,
Président de la commission " Environnement " à l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture
(Mardi 25 février 1997)

M. Guy Vasseur a déclaré prendre acte de la période de gel intervenue en raison de l'échec de la première procédure de désignation des sites, qui s'est avérée catastrophique en termes de communication et de démocratie locale, et mis en avant l'attitude constructive de l'organisation qu'il représente pour faire aboutir la deuxième procédure relancée depuis février 1997, en raison des assurances qu'elle avait reçues.

Il s'est déclaré très attaché à la démarche consensuelle pour la désignation des zones éligibles au réseau Natura 2000, considérant qu'une première liste de sites correspondant en superficie à 1 % du territoire ne posait aucun problème, car ils faisaient déjà l'objet d'une protection au titre de la législation nationale. S'agissant des 1,5 % restant à désigner pour atteindre l'objectif fixé par le Premier ministre, il a jugé que l'absence de précisions concernant les modes de gestion applicables à l'intérieur des sites et le silence tant de la Commission que du Gouvernement français sur les moyens financiers affectés à la mise en oeuvre de la directive pèseraient sur l'issue des négociations.

Il a souligné également que des inquiétudes demeuraient sur la nature des activités en cours ou à venir qui pourraient, dans les sites retenus, faire l'objet de limitations afin d'atténuer les perturbations éventuelles sur les habitats sensibles. M. Guy Vasseur s'est également interrogé sur la valeur juridique donnée à la zone et à son périmètre et sur son insertion dans la hiérarchie des normes juridiques, notamment au regard d'un plan d'occupation des sols ou de tout autre document d'urbanisme. Il a enfin insisté sur la nécessité de dégager des moyens suffisants au niveau européen et national pour la mise en oeuvre de la directive et souhaité que l'organisation qu'il représentait soit associée à la gestion des 37 sites pilotes par l'intermédiaire des chambres d'agriculture.

Audition de M. Yves Tachker,
Directeur de la Recherche et du Développement
à l'Office national de la Chasse
(Jeudi 13 mars 1997)

M. Yves Tachker a tout d'abord souligné que la procédure initiale de désignation des sites était entachée de deux défauts qui expliquaient en partie son échec. D'une part, la désignation avait été faite sans le support préalable d'un véritable inventaire scientifique exhaustif, ce qui avait nui parfois à l'impartialité des critères de sélection des sites. D'autre part, il a souligné que la mise en place du dispositif Natura 2000, intégrant des mesures contraignantes en matière de gestion, devait s'accompagner de mesures de développement économique et recueillir l'accord préalable des élus locaux, et que tel n'avait pas été le cas.

Il a enfin déploré que la méthodologie retenue ait, à l'inverse, pu donner l'impression que les administrations en charge de l'environnement cherchent à asseoir leur autorité sur certains territoires, en occultant les différents ayants droit.

En ce qui concerne le déroulement de la deuxième phase, M. Yves Tachker a rappelé l'importance de la consultation des élus locaux et souhaité que la procédure de désignation prévoie le temps nécessaire à cette concertation.

En ce qui concerne les documents d'objectifs, futurs instruments de gestion pour les sites retenus dans le réseau Natura 2000, M. Yves Tachker, évoquant les deux programmes expérimentaux gérés par l'Office national de la Chasse, s'est inquiété du coût des études liés à ces documents, et sur un plan plus général, de l'absence de financements définis préalablement aux modes de gestion envisagés. Qui finance les mesures contractuelles et qui applique les éventuelles mesures réglementaires ? En pratique il faudra identifier un gestionnaire pour chaque site.

Il a reconnu, de plus, qu'il fallait s'attendre à un contentieux anti-chasse sans doute important dans les sites relevant du réseau Natura 2000, fondé sur une interprétation plus ou moins restrictive de la notion de perturbations visée à l'article 6 de la directive.

M. François Le Grand, rapporteur, a souligné tout l'intérêt qu'il y aurait à anticiper cette menace en mettant en place des outils de gestion concertée du gibier, tels que des plans de chasse élaborés au niveau local par l'ensemble des partenaires concernés et avec l'accord des élus locaux.

M. Yves Tachker , reconnaissant que ces actions pourraient être utilement diligentées par l'Office national de la chasse, a indiqué que les chasseurs à travers les réserves de chasse pour la faune sauvage, qui couvrent 2,5 millions d'hectares, offrent déjà des solutions qui compensent les perturbations liées à la chasse et il s'est interrogé sur les difficultés à mettre en place un système généralisé de mesures permettant de répondre de façon positive aux arguments des opposants à la chasse, compte tenu d'un contexte politique local parfois délicat.

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