B. DES POSITIONS ÉCONOMIQUES QUI DOIVENT ÊTRE AMÉLIORÉES

1. La faiblesse des échanges commerciaux

Le commerce franco-indonésien se caractérise d'abord par la modestie des échanges entre nos deux pays.

La France n'occupe que le neuvième rang dans la hiérarchie des fournisseurs de l'Indonésie et satisfait une faible part de la demande adressée par l'Indonésie à l'extérieur : entre 3 et 2 % selon les années.

Cette situation est la conséquence des positions importantes détenues par les fournisseurs régionaux, le Japon au premier chef - le quart environ des importations indonésiennes étant assuré par ce pays -mais aussi la Corée du sud, Singapour et Taïwan ainsi que l'Australie. Mais elle résulte aussi du dynamisme particulier des exportateurs américain et allemand vers l'Indonésie.

Comme le démontre le tableau ci-dessus le commerce franco-indonésien se caractérise en second lieu par une situation d'équilibre de moyen terme. Si l'on excepte l'année 1992 marquée par des exportations aéronautiques exceptionnelles, le solde des échanges dégage, le plus souvent, un déficit peu significatif et, certaines années, des excédents qui, eux-mêmes, n'affectent pas l'impression d'échanges globalement équilibrés.

La composition des exportations françaises vers l'Indonésie - voir tableau ci-dessous - traduit notre vocation de fournisseur de biens d'équipement professionnel.

Avec 2,6 milliards de francs et 62 % du total de nos exportations, ces produits constituent la seule branche d'activités à entretenir un courant d'échanges atteignant un volume significatif.

Au sein d'une rubrique regroupant des productions variées, le matériel électrique, l'électronique professionnelle et les machines spécialisées représentent l'essentiel des ventes à l'Indonésie.

Les échanges concernant les autres biens atteignent une taille encore très étroite. Seules les exportations de produits chimiques semblent, avec 570 millions de francs en 1994, réellement dynamiques.

En revanche, les autres biens échangés ne représentent que des fractions très modestes du vaste marché intérieur indonésien. Il en va ainsi des ventes de voitures particulières et d'équipements automobiles - 86 millions de francs -, des exportations de biens de consommation non alimentaires - 47 millions de francs de produits pharmaceutiques ; 54 millions de produits phytosanitaires et de parfumerie ; 36 millions de francs de produits para-chimiques industriels - et de produits agro-alimentaires avec 128 millions de francs.

D'un volume également modeste, nos importations en provenance d'Indonésie consacrent cependant les succès obtenus par le pays en matière de diversification de sa production.

Longtemps marqués par la part importante prise dans les ventes à l'extérieur par les produits énergétiques, les exportations indonésiennes vers la France se composent, pour près de la moitié, des produits des branches "textile-habillement" et "cuirs et chaussures". Industries de main d'oeuvre par excellence, leurs succès à l'exportation sont, avant tout, le reflet de différences de coûts salariaux qui en assurent la compétitivité. Mais ils sont aussi, compte tenu de la concurrence des autres pays exportateurs à faible coût de main d'oeuvre, le signe d'une capacité à satisfaire les exigences de qualité des produits.

L'ampleur relative des importations de produits agro-alimentaires indonésiens mérite d'être notée. Elle contraste avec la faiblesse de nos exportations en ce domaine. Dans ce secteur, le commerce extérieur indonésien se trouve placé sous le contrôle du Bureau national des logistiques (BULOG), créé en 1967 pour assurer la sécurité alimentaire de l'Indonésie.

Malgré les annonces de mesures de déréglementation ou d'abandon de certaines subventions, l'Indonésie mène encore une politique très interventionniste dans le secteur agricole pour maintenir l'autosuffisance alimentaire acquise en 1984.

Le BULOG détient le monopole d'importation et d'exportation d'un certain nombre de denrées dont le riz, le soja, le blé, la farine de blé, le sucre et l'huile alimentaire.

Ses interventions sont destinées à assurer un prix théoriquement rémunérateur aux paysans. Elles sont aussi destinées, en l'absence, en général, de droits de douane, à favoriser la production intérieure. Cet objectif se manifeste avec une particulière acuité pour la filière laitière.

Le contrôle du commerce des produits laitiers

La consommation de lait et de produits laitiers en Indonésie a dépassé le million de tonnes en 1994, en croissance d'environ 5 % par rapport à l'année précédente.

L'amélioration de la production laitière, enjeu stratégique pour le gouvernement indonésien, est un objectif qui résulte d'un constat de dépendance vis-à-vis des importations, des pays limitrophes principalement. L'Etat intervient dans le processus de fabrication des produits laitiers à tous les niveaux. Il maîtrise le flux des importations de matière première en provenance de l'étranger et réglemente les volumes importés.

L'importation d'un certain nombre de produits laitiers tels que le lait liquide entier et en poudre ou les matières premières à base de lait destinées aux industries alimentaires doit suivre une réglementation bien particulière :

- demande préalable auprès du ministère de la santé d'un enregistrement d'importation par un distributeur ;

- celui-ci doit recourir aux services d'une des deux sociétés de commerce désignées par l'Etat (PT Kerta Niaga et PT Pantja Niaga) ;

- demande d'autorisation d'importation de la société de commerce auprès du ministère du commerce ;

- remise par la société de commerce du produit importé à l'entreprise de distribution.

Certains produits comme le fromage, le beurre, le yaourt destinés au marché au détail peuvent être importés directement par les importateurs ayant des licences d'importation du ministère du commerce.

L'importation de beurre est frappée par 30 % de droits de douane. Les droits d'importation des différents autres produits laitiers varient entre 5 % et 40 %.

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