La concurrence interne

Concurrencées dans leur activité de crédit, parfois ignorées par les meilleures entreprises, les banques se sont livrées à une guerre des prix sur les segments les plus risqués : les PME et l'immobilier. Cette guerre a été d'autant plus forte que, même sur ces segments, elles ont dû prendre en compte les prix de marché et consentir aux entreprises des conditions plus favorables que celles qui leur étaient antérieurement réservées.

Elles ont dû également adapter leur offre aux nouveaux besoins de leur clientèle en proposant de nouveaux produits. L'essor des billets de trésorerie a poussé les banques à multiplier les clauses d'indexation sur le taux du marché monétaire pour les crédits courts. De surcroît, le développement des marchés de capitaux nationaux et internationaux les a entraînées à accorder des taux voisins des taux des émissions obligataires pour les financements plus longs. Ce phénomène a pesé de façon non négligeable sur les marges bancaires, alors que de moins en moins de concours sont indexés sur le taux de base bancaire.

Parallèlement, les établissements de crédit ont subi une évolution défavorable de la structure de leurs ressources et, notamment, en ce qui concerne les dépôts à vue. Cette évolution résulte du changement de comportement des agents économiques qui ont partiellement délaissé les dépôts bancaires traditionnels au profit de placements plus rémunérateurs et aussi liquides, principalement les titres de Sicav monétaires, qui ont bénéficié d'évolutions de taux et de traitements fiscaux favorables.

La concurrence internationale

Une première mesure de la pression concurrentielle exercée par les banques étrangères sur le système bancaire français peut être effectuée à partir du taux d'internationalisation tel qu'il est mesuré par la Commission bancaire. Or ce taux est passé de 42,8 % à 67,7 % entre 1984 et 1993 pour les banques AFB qui assurent l'essentiel de l'activité internationale des établissements de crédit français. Cette internationalisation a été encore plus forte sur les activités de marché.

Par ailleurs, le nombre d'établissements étrangers exerçant en France a crû de façon considérable. Ainsi, la part des banques sous contrôle étranger, qu'il s'agisse de filiales de droit français d'établissements étrangers ou de succursales d'établissements de l'Espace économique européen exerçant en libre établissement est passée de 40 % à 46 %.

Cela ne signifie pas, comme on l'a vu, que les banques étrangères occupent 46 % des parts du marché français (elles ne réalisaient en 1995 que 3,4 % du PNB bancaire). Mais ce phénomène traduit néanmoins une augmentation de la pression concurrentielle.

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