Le développement de l'épargne populaire.

C'est historiquement la première mission assignée à la distribution de livrets de caisse d'épargne. Elle consiste à favoriser la diffusion des comportements d'épargne dans les couches modestes de la population.

Cette mission reste d'actualité dans la mesure où ces livrets demeurent l'instrument d'épargne le plus utilisé par les ménages les plus modestes, ce non seulement parce que les revenus qu'ils produisent sont défiscalisés, mais aussi parce qu'ils constituent souvent le seul moyen d'obtenir une domiciliation bancaire.

Pour autant cette mission n'est reconnue par aucun texte, et le Conseil en déduit que, " dans ces conditions, le rôle social attribué au livret A ne saurait en principe justifier le maintien de restrictions de concurrence ."

Poursuivant sa réflexion, le Conseil envisage le cas où l'Etat confirmerait, expressément, cette mission par un acte de puissance publique . Dans ce cas, la question serait de savoir si la mission ainsi confirmée pourrait être réalisée dans des conditions financièrement équilibrées en l'absence de droits exclusifs.

Dans cette perspective, le risque est que les banques commerciales récupèrent la clientèle la plus rentable, laissant à La Poste et aux caisses d'épargne la clientèle disposant de livrets de faibles montants dont le coût de gestion deviendrait vite insupportable en l'absence de péréquation actuelle entre " petits " et " gros " livrets.

Le Conseil n'exclut pas une telle évolution. Mais, d'une part, elle résulterait selon lui davantage des spécificités du réseau des caisses d'épargne et de La Poste (implantation très dense sur l'ensemble du territoire et notamment dans les zones rurales et les banlieues difficiles) que d'une politique commerciale sélective menée par les banques. D'autre part et surtout, cette mission pourrait être assurée à condition que l'Etat reconnaisse l'existence de contraintes particulières et en assure la compensation financière . Le Conseil semble même esquisser une piste, inspirée de la réalité actuelle : faire varier le taux de commissionnement en fonction des réseaux.

On peut en déduire que cette mission d'intérêt général ne justifierait pas les restrictions de concurrence actuelles.

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