CONCLUSION

La situation des banques françaises, malgré sa grande diversité, est préoccupante . Leur insuffisante rentabilité, non seulement porte atteinte à leur rang international, mais surtout les expose à un rachat, à tout moment, par des banques étrangères mieux capitalisées et plus profitables.

Cette situation résulte, notamment, d'une surbancarisation qui découle de l'augmentation du nombre des acteurs alors que la demande de crédit stagne voire diminue. De ce point de vue, une analyse plus fine que celle effectuée dans le présent rapport, aurait peut être permis de montrer que les établissements moyens à vocation générale sont les plus concernés par ces surcapacités.

L'État ne peut rester indifférent, car de la santé des banques , pourvoyeuses de crédit et gardiennes des systèmes de paiement, dépend, en partie, la santé de l'économie .

Pour autant, l'État doit cesser de considérer les banques comme des entreprises à part, ou comme un instrument de politique économique chargé de trop nombreuses missions d'intérêt général . C'est en dégageant des bénéfices que les banques sont utiles à l'économie. Ces bénéfices attestent qu'elles ont effectué, de façon économiquement efficace, le financement des investissements. Ils leur permettent de jouer pleinement leur rôle d'amortisseur conjoncturel.

Affirmer que les banques sont des entreprises comme les autres signifie qu'elles doivent être gérées comme les entreprises à part entière qu'elles sont . De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la banque française traditionnelle a eu, pendant longtemps, peu de ressemblance avec une entreprise concurrentielle. Elle était une sorte " d'annexe de l'administration ". Or, cette " gangue bureaucratique " est en train de voler en éclats. Les ajustements sont douloureux, mais nécessaires.

Mais dire que les banques sont des entreprises comme les autres signifie également qu'elles doivent naître et mourir comme les autres. Il est temps d'en finir avec le dogme de " l'immortalité bancaire " qui empêche les ajustements et provoque l'anémie de l'ensemble du secteur.

Les banques françaises conservent quelques beaux atouts pour affronter leurs concurrents étrangers et, notamment, une maîtrise des systèmes de paiement électroniques remarquable, une interbancarité unique au monde, des réseaux puissants et organisés, une présence à l'international encore cohérente et offensive. Il serait dommage de ne pas les utiliser pleinement.

Pour ce faire, ce n'est pas d'aides publiques qu'elles ont besoin, mais d'un signal fort. C'est tout l'objet de ce rapport.

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