III. ORGANISATION POUR LA SECURITE ET LA COOPERATION EN EUROPE (OSCE)

COMMUNICATION DE M. JACQUES GENTON SUR LA SESSION PARLEMENTAIRE DE L'OSCE DE VARSOVIE
ET SUR LA CONFÉRENCE DE MONACO

Le mardi 28 octobre 1997, la délégation a entendu une communication de M. Jacques GENTON sur la session de l'assemblée parlementaire de l'OSCE de Varsovie (juillet 1997) et sur la Conférence de Monaco sur les coopérations économiques sous-régionales (octobre 1997).

M. Jacques Genton évoque d'abord la session pleinière qui s'est tenue à Varsovie du 5 au 8 juillet, puis la conférence qui s'est tenue à Monaco du 7 au 10 octobre.

Il indique que, lors de la session de Varsovie , la délégation du Sénat était composée de MM. James Bordas, Guy Cabanel, Claude Estier et de moi-même.

M. Jacques Genton précise que les travaux de l'Assemblée -outre le dialogue avec l'Exécutif de l'OSCE- ont principalement porté sur l'application des engagements pris dans le cadre de l'OSCE.

Les principales orientations de la déclaration adoptée par l'Assemblée ( dont le texte figure en annexe du présent rapport p. 89 ), sur la base des travaux des trois commissions, sont les suivantes :

- en ce qui concerne les affaires politiques et de sécurité , la résolution met l'accent sur le projet de Charte de sécurité européenne, sur le développement du processus du Pacte de stabilité, et sur le renforcement de la portée contraignante des engagements pris dans le cadre de l'OSCE. La résolution exprime également l'attachement de l'Assemblée à la pleine application des accords de Dayton ; elle se termine par un appel à la poursuite des négociations de maîtrise des armements engagées sous l'égide de l'OSCE ;

- en ce qui concerne les affaires économiques , la résolution recommande aux pays en transition de " continuer d'axer leurs efforts sur la mise au point d'un système bancaire privé stable, sur la protection de la propriété et de l'environnement (...), sur le droit d'auteur et de propriété intellectuelle, ainsi que sur des codes des impôts objectifs, sûrs et équitables " ; la résolution demande par ailleurs aux pays occidentaux de concentrer leur aide " sur les domaines du renforcement des institutions, de la formation et de l'assistance technique afin d'améliorer la capacité des pays en transition de mener à bien des réformes du marché et des politiques de développement durable " ;

- en ce qui concerne les droits de l'homme , la résolution insiste principalement sur le respect des engagements de l'OSCE concernant la liberté des médias et sur la nécessité d'éviter une concentration excessive des entreprises de presse ; par ailleurs, tirant les enseignements de la guerre dans l'ex-Yougoslavie, elle appelle à considérer le viol systématique dans le cadre d'un conflit armé " comme une forme de torture entrant dans la définition donnée par la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ".

M. Jacques Genton s'interroge ensuite sur les enseignements qui peuvent être tirés de la session de Varsovie.

Tout d'abord, il souligne que l'Assemblée de l'OSCE a pris son rythme de croisière. Elle s'est bien intégrée à la vie de l'OSCE : la session annuelle de l'Assemblée est devenue le moment où les différentes institutions de l'OSCE font le point de leur action. Mais, en même temps, les limites que rencontre l'action de l'OSCE retentissent sur l'Assemblée, qui éprouve manifestement des difficultés à dégager des orientations claires et concrètes à l'intention des gouvernements des Etats participants.

Dans une Assemblée regroupant des délégués de 54 pays, il n'est pas toujours facile de se faire entendre. M. Jacques Genton indique que la délégation française est néanmoins parvenue à avoir une place significative dans les organes de l'Assemblée ; à l'issue du vote intervenu à Varsovie, la délégation française a conservé la présidence de la Commission des Affaires économiques en la personne de M. Jacques Floch, député de Loire-Atlantique. Elle conserve également un poste de vice-président de l'Assemblée, auquel M. Claude Estier a été élu pour deux ans.

La délégation française a cependant des difficultés à peser sur l'orientation des débats. Pour améliorer son influence, il serait sans doute nécessaire de préparer les sessions plus méthodiquement et plus longtemps à l'avance. C'est en tout cas l'objectif que s'est fixé le président de la délégation française, le député Michel Voisin.

M. Jacques Genton évoque ensuite la Conférence de Monaco sur les coopérations économiques sous-régionales en Europe.

Il souligne que l'objet de cette conférence peut paraître énigmatique : en réalité, il faut savoir que l'OSCE, bien que regroupant 54 Etats, est une " région " au sens de la Charte des Nations Unies. Lorsque des coopérations économiques privilégiées se mettent en place entre certains Etats de l'OSCE, ce sont donc des coopérations " sous-régionales ".

L'idée de cette conférence avait été lancée par le député Jacques Floch, qui préside la Commission économique de l'Assemblée de l'OSCE. Il avait observé que ces coopérations sous-régionales avaient tendance à se multiplier et à s'institutionnaliser, souvent en se dotant d'organes parlementaires, mais que jusqu'à présent il n'y avait pas eu de confrontation de ces expériences.

Le parlement monégasque s'est proposé pour organiser cette conférence, dans le cadre des manifestations du 700ème anniversaire de la principauté.

M. Jacques Genton précise ensuite les coopérations sous-régionales qui ont été évoquées à l'occasion de cette conférence.

Il souligne que certaines sont anciennes et bien connues, comme le Benelux ou le Conseil nordique ; d'autres le sont moins, comme la coopération de la mer baltique, celle de la mer de Barents, celle de la mer noire, ou encore l'initiative centre-européenne qui groupe 14 Etats de l'Italie à l'Ukraine

Il précise que l'intérêt de la conférence de Monaco a été de montrer l'importance méconnue de ces coopérations économiques sous-régionales ainsi que leur caractère durable : le représentant de la Commission européenne a notamment souligné que les coopérations privilégiées qui existent entre certains pays de l'Est de l'Europe sont appelées à se poursuivre même lorsque l'élargissement à l'Est de l'Union européenne sera réalisé. Pour cette raison, M. Jacques Genton indique qu'une réunion de suivi a été prévue, en principe en 1999 à Paris.

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