B. UNE POLITIQUE VOLONTARISTE D'AUTOSUFFISANCE

Au vu des statistiques officielles, l'Ouzbékistan a atteint l'autosuffisance énergétique et alimentaire.

1. Sur le plan agricole

Outre la culture du coton , qui représenterait environ 70 % de l'activité économique du pays , l'agriculture ouzbèke est potentiellement riche grâce au loess qui constitue les surfaces cultivables, spécialement dans la vallée du Ferghana, autour de Tachkent et Samarcande ainsi que dans le Sud.

L'Ouzbékistan importait, au début des années 90, les deux tiers de sa consommation de céréales, soit 4 millions de tonnes. Depuis, les autorités ont entrepris d'affranchir leur pays de cette dépendance alimentaire et d'augmenter rapidement le volume de production : la superficie emblavée a été portée de 300.000 hectares en 1993 à 750.000 hectares en 1994, puis à près d'un million d'hectares en 1995, la production ayant crû de 2,1 millions de tonnes en 1993 à 2,7 millions de tonnes en 1995.

L'année 1996, à cause de conditions climatiques défavorables, a vu la récolte céréalière chuter substantiellement ; les besoins nationaux n'ont été couverts qu'à 59,7 %.

Si les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des efforts et des investissements consentis, l'Ouzbékistan a néanmoins considérablement diminué sa dépendance alimentaire, notamment par la diversification de ses cultures.

2. Sur le plan énergétique

Depuis la proclamation de l'indépendance, les autorités ont privilégié le développement de l'exploitation pétrolière et de la production de produits pétroliers dérivés pour ne plus dépendre, sur ce plan, de la Russie.

Elles ont remporté dans ce domaine un indéniable succès
: en 1993, l'Ouzbékistan importait encore 4 millions de tonnes de pétrole brut de Russie, mais n'en importait que 750.000 tonnes en 1994. Le pays est devenu, depuis 1995, exportateur net de pétrole et ses importations d'énergie, qui représentaient encore 20 % de sa consommation intérieure en 1994, n'intervenaient plus qu'à hauteur de 2 % dans les importations en 1995.

Ces résultats procèdent, certes, d'une réduction sensible de la consommation nationale du fait de la récession économique, mais aussi du développement de la production nationale de 3,4 millions de tonnes en 1992 à 5,5 millions de tonnes en 1994, 7,7 millions de tonnes en 1995 et 8,1 millions de tonnes en 1996.

C'est surtout le développement du gisement de Kokdoumalak (dans la région de Boukhara) qui a permis une augmentation du volume de la production nationale d'hydrocarbures. Un contrat entre un consortium composé de Kellog's, Nissho Iwai et Ouzneftegaz, pour la construction d'une station de compression, devrait encore augmenter les performances de ce gisement dans les mois à venir.

En matière de produits pétroliers , l'Ouzbékistan satisfait déjà l'essentiel de sa consommation et importe seulement de Russie et du Kazakhstan quelques centaines de milliers de tonnes de produits raffinés. L'essentiel de sa consommation est assuré par la raffinerie de Fergana, d'une capacité de raffinage de l'ordre de 8,6 millions de tonnes par an.

Parallèlement au développement du gisement de Kokdoumalah, les autorités ont entrepris, en 1995, de doter leur pays d'une réelle capacité de raffinage.

Les projets d'investissement dans le domaine énergétique visent avant tout à permettre à l'Ouzbékistan de raffiner les huiles provenant d'Asie centrale, riches en paraffine et en soufre. Cette politique d'indépendance se trouve confortée par la construction de la raffinerie de Boukhara, dont la première phase a été terminée en 1997 -les travaux de supervision étant conduits par le français Technip-, la modernisation de la raffinerie de Fergana (le début des travaux est prévu à partir de l'automne 1997 sous le contrôle de Mitsui), la construction du complexe pétrochimique à Tchourtan pour la production du polyéthylène et de gaz liquéfié (les négociations sont en cours entre le gouvernement ouzbèk et le consortium composé de Abb Lummus Global, Mitsui et Nissho Iwai) et enfin le développement du gisement de Kokdoumalak.

Par ailleurs, l'Ouzbékistan produit désormais plus de gaz naturel que le Turkménistan, vers qui il a exporté 580.000 tonnes d'huiles en 1996, et en exporte une dizaine de milliards de m3 dans les Etats voisins. Le pays souffre néanmoins de l'attraction qu'exercent ses voisins Kazakhstanais, Azerbaïdjanais et Turkmène, dans le secteur énergétique.

Les perspectives commerciales sont encore considérables pour l'Ouzbékistan tant dans le domaine de l'extraction (les réserves prouvées sont de 527 millions de tonnes de pétrole, de 200 millions de tonnes de condensât et de 2.007 milliards de m3 de gaz) que dans celui de la transformation du gaz.

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