B. UNE LOGIQUE QUI N'A PAS ÉTÉ MENÉE À SON TERME

1. Une imparfaite prise en compte de la diversité agricole Européenne

a) La PAC : deux poids, deux mesures ?

La réforme de 1992 n'a pas permis de rééquilibrer la propension de la PAC à privilégier certains secteurs de production et certaines zones géographiques.

Par exemple, certains secteurs, dits " ouverts ", comme les fruits et légumes 12( * ) , ne bénéficient en effet, traditionnellement, que de garanties de prix, limitées, par le biais :

- de mécanismes de prélèvements et restitutions aux frontières ;

- de retraits, qui servent plus de " filet de sécurité " que de garantie de prix rémunérateurs.

Cette situation s'oppose à celle d'autres secteurs, bénéficiant soit de véritables garanties de prix (lait, betterave), soit d'aides à la production (oléagineux), les deux types d'outils se cumulant dans certains cas (céréales, viande bovine...). Ces secteurs sont de surcroît, encadrés dans certains cas, par des disciplines de production (quotas de surface, de production, d'animaux...).

En termes budgétaires, mais aussi en termes de réglementation et d'organisation, l'emprise de la PAC n'était donc pas proportionnelle au poids des produits dans la production agricole totale de la Communauté.

La réforme de 1992 n'a pas modifié cette donne ; elle a au contraire eu tendance à l'accentuer : le choix, dans certains secteurs, d'une baisse des prix d'intervention, compensée par des aides directes s'est, en effet, logiquement traduit par une réduction de la part relative des productions concernées dans la production agricole finale, et par un accroissement des flux budgétaires destinés à ces productions.

En conséquence, le " taux de retour " de certains Etats membres, en fonction de leur spécialisation, par types de produits, a été modifié : votre président et vos rapporteurs ont ainsi pu mesurer, en Italie, combien la réforme de 1992 avait été, pour cette raison, mal appréciée.

Force est de constater que la PAC tarde à prendre en compte certaines productions : des réformes d'organisations communes de marché (OCM) restent, surtout pour les productions méditerranéennes, encore " au milieu du gué ", même si certaines avancées timides, comme la réforme de l'OCM fruits et légumes en 1996, ont été réalisées.

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