IV. LES PROPOSITIONS DE LA MISSION

Par les bouleversements qu'il introduit dans des matières touchant directement à la souveraineté nationale , le traité d'Amsterdam transforme les questions de coopération policière européenne en véritable enjeu pour la sécurité intérieure de la France . Les grandes orientations de la politique française dans ce domaine doivent être clairement déterminées au plus haut niveau. Le ministère de l'intérieur, en charge des questions de sécurité intérieure, doit impérativement jouer le rôle de premier plan qui lui revient. Ceci nécessitera de sa part une adaptation tant de ses structures que de sa culture interne.

A. DÉTERMINER CLAIREMENT LA POLITIQUE

L'affirmation d'une véritable volonté politique doit remédier à l'enlisement de la procédure de coordination interministérielle dans des compromis fragiles et essentiellement techniques. L'impulsion pourrait être donnée par le Conseil de sécurité intérieure, officiellement institué depuis une date récente. La mise en oeuvre de la politique reviendrait au ministère de l'intérieur. Ce dernier pourrait s'appuyer sur le SGCI pour l'exercice de la coordination interministérielle.

1. L'impulsion doit être donnée par le Conseil de sécurité intérieure

Le Conseil de sécurité intérieure, créé par le décret n° 97-1052 du 18 novembre 1997, est chargé de définir les orientations générales de la politique de sécurité intérieure de la France et de veiller à la coordination de l'action des ministres en la matière. Il a pris la suite de la structure informelle qui a été périodiquement réunie à partir de 1986 pour traiter principalement des questions de terrorisme.

Il comprend, sous la présidence du Premier ministre, les ministres de l'intérieur, de la défense, le garde des sceaux et le ministre chargé des douanes, d'autres ministres pouvant être appelés à y siéger en fonction de l'ordre du jour.

Les délibérations sont préparées par un groupe permanent présidé par le directeur de cabinet du Premier ministre, et composé des directeurs de cabinet des ministres composant le conseil ainsi que des directeurs d'administration centrale ayant des attributions en matière de sécurité intérieure.

Le secrétariat est assuré par le Secrétariat général du Gouvernement.

Depuis sa création, ce conseil s'est réuni régulièrement, tous les deux mois environ.

Les questions de coopération policière européenne ayant des implications directes sur la sécurité intérieure de la France , il reviendrait naturellement à ce conseil de déterminer les grandes orientations de la politique française en ce domaine.

L'administration française disposerait ainsi lors des négociations à Bruxelles de la ligne de conduite qui lui a souvent fait défaut.

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