II. L'INTERNATIONALISATION DES OEUVRES ET DES ENTREPRISES : UNE CONTRAINTE ET UNE OPPORTUNITÉ

A. UN BESOIN D'INTERNATIONALISATION ACCRU

• Nous avons souligné les évolutions récentes dans l'économie générale du secteur du cinéma, en France et en Europe.

• En particulier, les modalités de financement et d'amortissement de la production reposent sur une ouverture croissante au niveau international :

- internationalisation des investisseurs

- internationalisation de la distribution et de la diffusion.

• Nous verrons que le système de soutien français repose sur des principes et des outils qui répondent mal au besoin d'internationalisation du secteur. A titre d'illustration, il repose sur des critères de nationalité des oeuvres qui sont de moins en moins univoques et qui deviennent contestables.

• L'évolution de la réglementation internationale en matière de commerce et d'investissement souligne les besoins d'adaptation, comme en témoignent les débats récents sur l'AMI.

- Le projet d'accord multilatéral sur les investissements (AMI) vise à libéraliser les investissements internationaux, comme l'OMC, après le GATT, a codifié la libéralisation des échanges. En principe, il interdit toute discrimination dans le traitement des investissements entre investisseurs domestiques et étrangers. Le projet définit deux modes de traitement des investissements, susceptibles d'avoir un impact sur les modes de régulation de l'économie du cinéma en France :

• le traitement national : chaque partie accorde aux investisseurs étrangers un traitement non moins favorable que celui qu'elle accorde à ses propres investisseurs et à leurs investissements. Ce principe aurait pour conséquence d'ouvrir les mécanismes d'aide et de soutien aux cinéma des pays contractants. En particulier, le fond de soutien et les aides à la production et à l'exploitation seraient concernés.

• le traitement de la nation la plus favorisée : chaque partie accorde aux investisseurs d'une autre partie un traitement non moins favorable que celui qu'elle accorde aux investisseurs d'une autre partie (contractante ou non). Ce principe revient à étendre à tous les pays signataires les accords spécifiques, éventuellement bilatéraux, conclus entre certains pays. Il concerne notamment les aides aux coproductions internationales et les accords de réciprocité.

• C'est dans ce contexte qu'il faut apprécier d'une part la capacité du système de soutien à s'adapter à ces mutations et d'autre part sa capacité à accompagner les entreprises françaises dans le mouvement d'internationalisation.

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