D. UNE RÉGLEMENTATION DATANT DES ANNÉES 1960, MODIFIÉE SUR DES POINTS MINEURS EN 1989 ET 1992, NE CORRESPONDANT PLUS AU MARCHÉ

• Le développement des coproductions internationales a rendu complexe la procédure d'agrément.

- Le pourcentage de coproductions, par rapport au total des films agréés, est passé de 28% en 1986 à 47% en 1995, partagé à égalité entre majoritaire et minoritaire française.

- Cette politique d'européanisation de la production a été encouragée par les pouvoirs publics avec en particulier, la création du fonds ECO à destination de l'Europe orientale et centrale, du fonds européen Eurimages (dont la France est le principal contributeur), par la signature avec l'Angleterre, l'Italie et l'Espagne d'accords de coproduction financière qui ouvre l'accès aux aides françaises sans contraintes d'apport artistique et technique mais sous réserve de réciprocité.

- Le développement des accords de coproduction a permis à des films majoritairement italiens un cumul des aides italiennes et françaises.

- La complexité des coproductions internationales et leur importance en nombre ont rendu opaque la jurisprudence de la commission d'agrément et de l'administration." Chaque coproduction posant un problème nouveau, il faut perpétuellement interpréter les textes pour essayer de les faire coller au réel " 5( * ) .

• Le contrôle sur les devis est resté de pure forme.

- Le devis n'est pas souvent fiable, en particulier parce que les producteurs sont tentés de les " augmenter artificiellement " afin d'accroître l'effort des diffuseurs en pré-achat ou investissement.

- Dans le cadre de coproductions, l'" abondance " des financements disponibles en France confrontée à la " rareté " des financements disponibles dans certains pays oblige les producteurs français à accroître artificiellement la part des coproducteurs étrangers afin d'atteindre les 20% exigés par les traités dans le cas de coproductions majoritaires françaises. Par exemple, le producteur français " oublie " de mentionner les pré-achats de Canal+ dans le plan de financement.

- Les apports des coproducteurs étrangers sont difficilement vérifiables.

- Il s'ensuit que la fiabilité financière des films est purement fictive, même si l'administration du CNC dépense une énergie considérable à obtenir du producteur délégué le maximum d'éléments d'appréciation.

• Le nombre des bénéficiaires du soutien à la production s'est concentré

- Une dizaine de sociétés, Gaumont, UGC Images, Téléma, Studio Canal+, Films A. Sarde, Productions Lazennec, MK2 Production, TF1 films production, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, ont mobilisé 63% du soutien automatique à la production.

- Une trentaine de sociétés ont mobilisé 30% du montant du soutien et 60 sociétés les 7% restant.

• L'absence de définition et de reconnaissance du rôle de producteur délégué favorise les producteurs " financiers ".

- En effet, c'est le producteur délégué qui assume la réalité de l'oeuvre ainsi que la réalité du montage juridique et financier souvent complexe de la production, tandis que les textes actuels de l'agrément ne lui réservent aucun avantage spécifique.

- Ainsi comme tout producteur, les filiales cinéma des diffuseurs peuvent bénéficier des majorations de réinvestissement en France et des majorations studio au même titre que le producteur délégué.

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