II. L'EFFET SUR LES MARCHÉS NATIONAUX DEVRAIT ÊTRE FONCTION DU DEGRÉ DE RÉGLEMENTATION DES PAYS AVANT 1994

Trois pays sont étudiés par Sigma, classés ici par degré décroissant de réglementation avant l'effet global de libéralisation lié au cumul des effets de déréglementation, d'ouverture du marché et d'intégration du marché par l'euro : l'Allemagne, l'Italie et la France.

A. L'EFFET DE LIBÉRALISATION LE PLUS IMPORTANT CONCERNE LE MARCHÉ ALLEMAND134( * )...

La réglementation et le contrôle national des contrats d'assurance remontent en Allemagne à la loi de 1901 régissant le contrôle des assurances. Depuis cette date, les tarifs, les produits, les conditions et critères de souscription ont été, en règle générale, soumis à l'agrément préalable des autorités de surveillance.

La troisième génération de directives européennes représente donc pour le marché allemand de l'assurance, premier marché européen, une rupture importante, qui devrait avoir des conséquences, notamment sur le niveau et la rentabilité des résultats des entreprises d'assurance allemandes qui, comme on l'a vu dans le chapitre précédent, sont assez exceptionnels.

La libéralisation des conditions contractuelles et des prix donneront plus de poids aux agents indépendants et ainsi tendra à lever les principales entraves à l'accès au marché, liées à un système de distribution cloisonné et très spécifique (80 % des contrats sont distribués par des agents exclusifs, 10 % par les courtiers et agents généraux indépendants, 5 % par les banques) contrôlé en droit et en fait par les agents exclusifs. Cette organisation fait que la pénétration d'un assureur étranger passe par des intermédiaires indépendants. Or ceux-ci couvraient en 1993 moins de 3 % du marché allemand de l'assurance.

Jusqu'à présent, la concentration de l'offre sur le marché est faible par rapport à la Grande-Bretagne, la France ou le Japon, mais cette structure de l'offre " est d'une stabilité frappante " (selon Sigma) depuis 1980.