2. Le système universitaire de documentation

Le système universitaire de documentation (SU ou SUD) permettra d'améliorer l'accès à l'information à travers un outil unique aisément consultable. En effet, il existe actuellement plusieurs outils collectifs dans le domaine documentaire :

le catalogue collectif national des publications en série (CCNPS) : il s'agit à la fois d'une base de données bibliographiques qui permet l'identification des publications en série (291.000 notices localisées), et d'une base de données factuelles qui fournit des informations sur les localisations, les états des collections consultables dans les 2.900 organismes documentaires participant au catalogue collectif et sur les caractéristiques de ces organismes ;

le Pancatalogue : il décrit et localise les livres possédés par les bibliothèques universitaires et bibliothèques des grands établissements ; il est également utilisé dans le système en ligne de prêt entre bibliothèques ; la base du Pancatalogue recense plus de 5.400.000 ouvrages localisés correspondant à plus de 3.200.000 titres, le catalogue étant alimenté de façon entièrement automatique par réutilisation des données créées par les catalogueurs dans les réseaux bibliographiques reconnus au niveau national : BN-OPALE, OCLC, SIBIL ;

Téléthèses : cette base de données bibliographiques recense les thèses soutenues en France dans les universités et les établissements habilités à délivrer le doctorat ; elle compte (en mai 1998) 335.000 références réparties en trois fichiers : lettres (25 %), sciences (30 %) et santé (45 %) ;

le prêt entre bibliothèques (voir ci-dessus).

Ces différents catalogues collectifs seront fusionnés dans le système universitaire auquel seront connectées toutes les bibliothèques universitaires, ce qui permettra de remédier aux dysfonctionnements actuels inhérents à la pluralité des outils collectifs : redondance des informations, rupture entre la recherche et l'accès final au document, obsolescence des logiciels...

Le système universitaire est le fruit d'une réflexion déjà vieille de plusieurs années.

En 1992, la Direction chargée des bibliothèques au sein du ministère chargé de l'enseignement supérieur lançait la réalisation du schéma directeur informatique du réseau des bibliothèques de l'enseignement supérieur, dont les conclusions mettaient en évidence la nécessité de développer et de moderniser l'ensemble des outils informatiques de coopération entre bibliothèques.

La réalisation du projet issu de ces conclusions a été confiée à l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur (ABES) , établissement public à caractère administratif, situé à Montpellier, et créé par le décret n° 94-921 du 24 octobre 1994. Ses missions sont définies par l'article 2 dudit décret (voir encadré ci-après).

Article 2 - L'agence recense et localise les fonds documentaires des bibliothèques de l'enseignement supérieur dans le but de faciliter l'accès aux catalogues bibliographiques, aux bases de données ainsi qu'aux documents.

Elle assure la coordination du traitement documentaire des collections et veille en particulier à la normalisation du catalogage et de l'indexation.

Elle assure la gestion et le développement des systèmes et des applications informatiques nécessaires à l'accomplissement de ces missions.

Elle édite sur tout type de support les produits dérivés des catalogues ou systèmes d'information dont elle assure la gestion.

Elle apporte son concours, en tant que de besoin, aux établissements d'enseignement supérieur dans le domaine de l'information bibliographique.

Elle coopère avec les organismes concourant aux mêmes fins, tant en France qu'à l'étranger.

En 1997, l'ABES disposait d'un budget de 27,76 millions de francs, les subventions s'élevant à 20 millions de francs. Elle employait 46 personnes : 19 ingénieurs et techniciens, 16 personnels de bibliothèques, dont une majorité de conservateurs, 5 personnels administratifs, 3 contractuels et 3 CES/CEC.

A l'issue d'une procédure d'appel d'offres sur performances, l'ABES a retenu l'offre présentée par PICA, organisme néerlandais ayant développé et gérant pour l'ensemble des bibliothèques des Pays-Bas un système répondant à 90 % des besoins définis dans le cahier des charges. La société Bull a été choisie par PICA comme sous-traitant.

Ce choix correspond à des orientations fondamentales de mise en oeuvre :

- s'appuyer sur un système existant, fonctionnant sur au moins un site de taille comparable afin de minimiser les risques liés en particulier aux développements spécifiques ;

- mettre en oeuvre un système capable de communiquer avec des systèmes documentaires hétérogènes, et respectant donc les normes internationales dans le domaine ;

- enfin disposer au minimum, de la part du fournisseur, d'un engagement d'évolution vers une plate-forme de type "système ouvert".

Le marché a été notifié par l'ABES le 23 septembre 1997 : le projet est donc entré depuis cette date en phase de réalisation, dont les principales étapes sont les suivantes :

- 1997-1998 installation du prototype sur plate-forme expérimentale

- 1998-1999 mise en oeuvre du système opérationnel sur la plate-forme d'exploitation

- 1999 expérimentation en grandeur réelle sur 7 sites pilotes (Lille III, Nice-Sophia Antipolis, Lyon II, Rennes II, Grenoble II, Perpignan, Le Mans)

- 2000 déploiement sur l'ensemble des sites (110 bibliothèques réparties en 330 sites géographiques distincts) ; accès à 4,5 millions de données bibliographiques.

Accessible via Renater et Internet, et appliquant les normes et standards les plus avancés en matière documentaire, le SU se veut avant tout un outil ouvert et au service de ses utilisateurs. La convivialité des interfaces d'accès, la robustesse des fonctionnalités et la fiabilité du dispositif technique sont donc au centre du projet.

Le système repose sur quatre grands blocs de fonctionnalités , étroitement articulés entre eux.

a) Un catalogue collectif unique , regroupant la description bibliographique de tous les documents conservés dans les bibliothèques de l'enseignement supérieur, quels que soient la nature ou le support de ces documents (documents papier, audiovisuels, informatiques), et fournissant également la localisation de ces documents.

Il s'agit là du coeur du système : le catalogue collectif de localisation est en effet le seul outil permettant d'identifier et de localiser les documents ; il est donc l'outil de base de la mutualisation des ressources ; il participe aussi à la visibilité du patrimoine documentaire des universités.

Ce catalogue est également un élément clé de la coopération :

- au plan national, il sera en effet, avec celui de la Bibliothèque nationale de France et le catalogue de fonds patrimoniaux des grandes bibliothèques publiques, l'un des trois grands ensembles de données bibliographiques auxquels le Catalogue collectif de France donnera accès,

- au plan international, il permettra d'échanger des données bibliographiques avec d'autres grands réseaux documentaires.

b) Un système de gestion des demandes de fourniture à distance des documents : associé au catalogue collectif, il permettra, à l'issue d'une recherche, de sélectionner un document pour en commander la fourniture à distance. Le système offrira en outre des facilités de gestion (circulation automatique des demandes de fourniture, gestion des comptes des utilisateurs, facturation et suivi). Ce système participe donc à la fois de la mutualisation des ressources documentaires et de la recherche de gains de productivité, par l'allégement de certaines tâches de gestion.

c) Un système de fourniture électronique des documents : Webdoc. Ce système, particulièrement novateur, permettra d'obtenir en ligne le texte complet d'un document électronique. Il s'agit là d'une évolution majeure de la fonction de fourniture à distance des documents, qui répond à une attente très forte des utilisateurs et placera les universités françaises parmi les plus avancées au monde en matière de nouvelles technologies documentaires.

d) Des fonctionnalités de catalogage partagé : le catalogage partagé permet à toute bibliothèque de récupérer pour ses besoins propres les notices bibliographiques existant dans le catalogue collectif en n'ayant à ajouter à une notice existante que peu d'éléments spécifiques (cote, numéro d'inventaire par exemple). Le catalogage représentant une importante charge de travail dans les bibliothèques, il s'agit là d'un dispositif particulièrement efficace pour réaliser des gains de productivité.

Par ailleurs, le SU se fournira lui-même en notices déjà cataloguées auprès de divers fournisseurs (et notamment auprès de la Bibliothèque nationale de France), de façon à diminuer encore la part de catalogage original des bibliothèques universitaires ainsi que les coûts d'achat des notices bibliographiques : ces notices seront en effet achetées une seule fois par l'ABES pour le SU (qui les redistribuera aux organismes participants), et non de multiples fois par les différentes bibliothèques.

Plus largement, le système universitaire s'intégrera au Catalogue collectif de France qui doit donner accès à environ 15 millions de notices bibliographiques stockées dans trois catalogues : celui du système universitaire, celui de la Bibliothèque nationale de France et celui constitué à partir de la conversion rétrospective de certains fichiers des catalogues d'une cinquantaine de bibliothèques municipales rétroconverties.

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