3. Les contraintes d'une extension de la gamme d'activité d'Airbus illustrent les enjeux du changement de statut

La gamme des produits commerciaux du consortium doit être étendue.

Longtemps absent du segment inférieur des avions petits-porteurs, Airbus avait entrepris de pallier cette lacune à travers le lancement de l'A-319 mais aussi à travers le projet de développer un avion de 100 places sino-européen l'AE-31X devant combler le manque existant entre les appareils du consortium ATR et le bas de la gamme Airbus.

Le programme AE-31 X

Compte tenu de ses potentialités, le marché asiatique et plus particulièrement sa composante chinoise, constitue un enjeu primordial pour les constructeurs aéronautiques.

Dans ce contexte, la conclusion d'un accord portant création d'une co-entreprise sino-européenne afin de développer un avion de 100 places a représenté une importante victoire des constructeurs européens dans la compétition qui les opposait à leurs concurrents américains.

Cette co-entreprise, qui devait regrouper AVIC, l'entreprise chinoise (pour 46 % des droits), les partenaires de Singapour (pour 15 % des droits) et un consortium européen (pour 39 % des droits) constitué à 62 % d'Airbus et à 38 % d'Alénia.

Ce programme impliquait un certain nombre de transferts de technologie et devrait être le prélude à des coopérations portant sur d'autres projets aéronautiques. Après avoir pris quelques retards, il a finalement été abandonné, les industriels concluant au défaut de viabilité économique d'une telle entreprise.

Le programme A-318 a alors pris la suite du programme AE-100.

Cet appareil qui sera dérivé de l'A319 est censé concurrencer le Boeing 737-600 et l'éventuel futur B717, successeur du MD-95. Son coût de développement serait avec 1,8 milliards bien inférieur à celui occasionné par l'AE31X qui était évalué à 12 milliards. La validité de ces estimations reste toutefois à démontrer, compte tenu des adaptations techniques nécessaires (touchant en particulier le train d'atterrissage) aux exigences de l'exploitation commerciale d'un tel appareil destiné aux compagnies régionales agissant à partir d'aéroports parfois sommairement équipés.

Alors qu'Airbus entreprend de combler les insuffisances de sa gamme sur le segment inférieur du marché, les initiatives pour rivaliser avec le très gros porteur de Boeing, le 747, sont plus hésitantes.

Si, en la matière, les tergiversations ne sont pas l'apanage d'Airbus puisque Boeing fait preuve d'une grande hésitation, il n'en reste pas moins vrai que le GIE semble comme paralysé devant une décision certes lourde de conséquences, mais qui paraît inéluctable.

Ce dossier est évidemment la grande affaire de la construction aéronautique depuis déjà quelques années.

Les coûts de développement d'un futur  A3XX sont considérables, entre 40 et 60 milliards de francs selon les sources. L'appareil engagera donc les entreprises qui le produiront pour plusieurs dizaines d'années.

En tout état de cause, elles devront être en mesure d'emprunter sur les marchés financiers dans des conditions optimales.

Par ailleurs, les soutiens publics nécessaires à un tel projet devront être calibrés au mieux et éviter en particulier toute redondance.

Enfin, l'organisation industrielle de la production et, plus en amont, de la recherche-développement supposée par ce sujet devront être entièrement rationalisées.


Remplir ces conditions, cruciales dans le cadre du lancement du programme A3XX, suppose de transformer le GIE en société de plein exercice.

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