5. Conférence intergouvernementale (CIG) 1996 de l'Union européenne et conséquences pour l'Europe d'une union économique et monétaire - Interventions de M. Jean-Pierre MASSERET, sénateur (Soc), rapporteur, de MM. Jacques BAUMEL, député (RPR), Jean VALLEIX, député (RPR), Jean-François LE GRAND, sénateur (RPR) et de Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc) (Mardi 28 janvier)

Présentant son rapport (7721) M. Jean-Pierre MASSERET , sénateur (Soc), a formulé les observations suivantes :

" La Conférence intergouvernementale qui s'est ouverte il y a quelques mois concerne les Etats membres de l'Union européenne de sorte que nous sommes là en situation de spectateurs, mais de spectateurs intéressés parce que tout ce qui touche à la construction de l'Europe dans ses différents aspects, économiques, sociaux et culturels, ne peut pas laisser dans l'indifférence l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Nous avons déjà eu sur ce sujet un premier débat en présence d'un ministre espagnol à l'époque et je ne crois pas que la situation ait beaucoup changé depuis. Ce débat nous avait permis de marquer deux ou trois de nos priorités, notamment dans les domaines où nous exerçons une réelle compétence : les droits de l'homme, le suivi de la situation démocratique et de l'Etat de droit.

Nous approchons maintenant de la fin de la Conférence intergouvernementale, puisque les négociateurs ont marqué à Amsterdam, les 13 et 14 janvier 1997, leur volonté d'aboutir avant la fin de la présidence néerlandaise, c'est-à-dire avant le 30 juin 1997. Les questions en suspens dans cette négociation portent principalement sur les notions d'élargissement, sur la démocratisation des prises de décision - des questions se posent au sujet de la majorité qualifiée, de la co-décision, de la pondération des voix.

On a observé que l'axe franco-allemand continuait à fonctionner puisqu'une lettre commune signée par le Chancelier Kohl et le Président de la République française, M. Chirac, a été adressée aux différents partenaires, témoignant d'une certaine volonté politique pour cette Conférence intergouvernementale. Il est probable que l'accord se fera sur la base d'une synthèse entre le document irlandais et la lettre franco-allemande.

Le débat de ce jour doit nous permettre de rappeler quelques-unes de nos suggestions, de marquer quelques-unes de nos préoccupations. Mais il ne faut que nous nous fassions trop d'illusions en cette affaire. Les négociateurs de la CIG ne portent pas un réel intérêt aux observations ou aux réflexions de notre Assemblée parlementaire. Disons les choses comme elles sont. Soyons suffisamment lucides et réalistes pour bien comprendre que, selon l'expression française, " nous comptons pour du beurre ". On a beau avoir de bonnes intentions, de bonnes réflexions, de bonnes suggestions, encore faut-il que la réalité suive. Or la réalité est ce que je viens de dire : la CIG porte peu d'intérêt à ce que nous sommes capables de dire ou de produire.

Cela ne nous empêche pas, avec la lucidité et le réalisme nécessaires, de rappeler nos nécessités et nos préoccupations, de faire part de nos suggestions en espérant au bout du compte qu'il en sera malgré tout un tout petit peu tenu compte.

Quelles sont nos deux nécessités principales dans ce débat ? D'abord, la nécessité d'unifier les mécanismes de protection des droits de l'homme en Europe, ce qui est notre travail principal à nous depuis l'après-guerre. Nous avons mis en place un dispositif, la Convention européenne des Droits de l'Homme, pour intervenir dans ce domaine fort important. Nous souhaiterions qu'il y ait en quelque sorte unité de jurisprudence. On comprendrait mal qu'il y ait une approche des droits de l'homme par l'Union européenne et une autre approche par le Conseil de l'Europe. Sur ces questions fondamentales, qui organisent la vie quotidienne, nous devons avoir une approche commune, une unité de jurisprudence.

Nous rappelons ici régulièrement que nous sommes en faveur notamment de l'adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des Droits de l'Homme. Nous l'avons rappelé en plusieurs occasions. Mais les informations que l'on peut recueillir au sujet des négociations de la CIG manifestent les réticences d'un certain nombre d'Etats. Il en est de nombreux qui ne souhaitent pas l'adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des Droits de l'Homme. En effet, ils ne veulent pas subordonner la règle communautaire, la norme communautaire finalement, à une institution autre que l'Union européenne.

Sur ce point essentiel, nous rencontrons donc une difficulté majeure alors que logiquement ce point aurait dû être le plus apte à réunir la vocation du Conseil de l'Europe et la vocation de l'Union européenne, qui a une compétence très large dans tous les domaines. A l'évidence, l'élargissement de l'Union européenne à l'ensemble des Etats européens dans un délai à déterminer, l'évolution des prises de décision à l'intérieur de l'Union conduisent nécessairement l'Union à absorber l'ensemble des problèmes politiques posés au continent européen : politique générale, politique économique, politique sociale, compétence dans les droits de l'homme bien évidemment. Cela viendra également... On a vu quelques rapports de l'Union européenne venir contester le Conseil de l'Europe sur son proche champ de compétence.

Ensuite, la nécessité d'unifier les mécanismes d'appréciation sur le respect des principes démocratiques en Europe. Il s'agit du fonctionnement de l'Etat de droit, de ce que nous appelons dans notre Assemblée le monitoring. C'est tout le débat qui a été engagé hier au sujet de la commission du suivi des engagements. Dans ce domaine, il serait anormal que le Conseil de l'Europe ne joue pas un rôle essentiel compte tenu de sa compétence. Tout ce qui a été fait depuis une dizaine d'années pour faire évoluer l'Etat de droit en Europe et toutes les résolutions, les décisions, les contrôles qui ont été exercés à partir de cette Assemblée parlementaire ont fait évoluer positivement l'Etat de droit dans tout le continent européen à partir des adhésions des pays qui se sont libérés du modèle soviétique. De ce point de vue, l'apport de l'Assemblée parlementaire a été remarquable au cours des dernières années. Il serait dommage que l'on ne tienne pas le plus grand compte du travail fait par notre Assemblée et par le Conseil de l'Europe dans ce domaine. Telles sont les deux nécessités principales. Le projet de résolution évoque d'autres questions, l'Union économique monétaire, la monnaie unique pour se satisfaire des perspectives qu'elle ouvre mais en insistant bien sur le fait qu'elle doit concerner un grand nombre d'Etats, que sa mise en oeuvre unique ne doit pas servir de prétexte à la destruction de la cohésion sociale, des systèmes de protection sociale. Il faut au contraire inscrire cette politique dans le cadre de la Charte sociale européenne : on ne pourrait pas concevoir une monnaie unique, une évolution économique qui ne tiendraient pas compte des réalités sociales. Il ne faudrait pas que le mécanisme mette en cause finalement toute l'identité européenne affirmée dans la recherche d'une meilleure cohésion sociale et d'une meilleure protection sociale.

Est évoqué également le conflit en ex-Yougoslavie, mais de façon très modeste, pour démontrer la nécessité d'une intervention européenne, la nécessité de mettre en place demain une identité européenne de défense. Parce qu'après tout le premier bien dû à nos concitoyens, n'est-ce pas la paix et la sécurité ? Sans paix et sécurité, aucune autre politique n'est possible, ni économique, ni sociale, ni culturelle, ni des droits de l'homme. C'est bien la paix et la sécurité qui sont la base de toute l'évolution européenne depuis l'après-guerre et qui justifient notamment la construction de l'Europe aussi bien du Conseil de l'Europe, que de la CEE devenue Union européenne.

Tels sont les points sur lesquels la commission des questions politiques souhaite engager le débat, non sans rappeler que l'essentiel est la nécessité d'unifier, d'une part les mécanismes de protection des droits de l'homme, d'autre part les mécanismes de l'Etat de droit - du suivi de l'Etat de droit. J'espère que sur ces deux points l'Assemblée saura formuler les observations qui s'imposent et que ces observations seront entendues par les négociateurs de la CIG, avec la lucidité et le réalisme auxquels j'appelais tout à l'heure. Il faut toujours garder un peu d'espoir parce que les bonnes idées finissent toujours par triompher. "

M. Jacques BAUMEL, député (RPR), intervient dans le débat en ces termes :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, la révision du traité de Maastricht, qui était prévue, a naturellement suscité une certaine espérance. En effet, pour parler franchement, comment ne pas constater la faiblesse des progrès de la Conférence intergouvernementale et le peu de résultat qu'elle a obtenu jusqu'à maintenant ?

Pourtant, il s'agit d'une occasion exceptionnelle de réaffirmer un certain nombre de principes essentiels pour l'avenir de l'Europe, car le monde, tel qu'il est aujourd'hui, a plus que jamais besoin de l'Europe : d'une Europe réelle qui ne soit pas seulement une Europe des marchands, mais également une Europe des peuples ; d'une Europe de la puissance et non pas d'une Europe des mots.

Croyez-vous que l'Europe continuera à intéresser nos peuples si elle ne s'attache pas réellement aux problèmes essentiels qu'ils rencontrent, tels que le chômage, l'inquiétude de l'avenir, les difficultés de la vie quotidienne ou l'avenir des jeunes ?

Quels sont les véritables problèmes auxquels nous sommes confrontés ? Le débat de ce jour, qui vient à point, doit déboucher sur trois points précis comme l'a parfaitement réaffirmé notre rapporteur, M. Masseret.

Il convient, en premier lieu de renforcer la légitimité démocratique de l'Union européenne. Aujourd'hui, quelles que soient les promesses de la campagne de Maastricht, il reste deux Europe ; non pas l'Europe occidentale et l'Europe orientale, mais l'Europe des puissants contre l'Europe des peuples. Il y a là une coupure, une véritable " fracture sociale " européenne, avec un certain nombre de responsables et d'institutions qui, vivant en vase clos, ont une existence complètement artificielle et ne tiennent pas réellement compte de la situation de la grande majorité des Européens. C'est la raison pour laquelle le rôle des parlements nationaux est essentiel et ne doit pas disparaître au profit du Parlement européen, qui a déçu.

Le rôle des opinions publiques nationales est important pour tenter d'impulser l'Europe des réalités par rapport à l'Europe des songes, notamment en ce qui concerne la mise au point de la monnaie unique.

Aujourd'hui, le problème est différent : il ne s'agit pas de se demander s'il faut ou non une monnaie unique, mais de savoir quand elle sera possible, comment on y arrivera et le pourquoi de cette monnaie unique. Il ne faut pas une monnaie unique pour M. Soros, mais une monnaie unique pour l'amélioration du sort des peuples ; pas une monnaie unique pour les marchés qui sont aujourd'hui les maîtres de la situation - au-dessus des gouvernements, mais une monnaie unique pour affirmer une puissance européenne dans la globalisation du monde, une monnaie mettant fondamentalement en question l'économie et les relations de l'Europe avec le monde.

Il faut donc renforcer, et c'est un point essentiel, la légitimité démocratique de l'Union. Il convient également de réaffirmer davantage son rôle en matière de politique étrangère et de sécurité. Comment n'avons-nous pas honte de l'impuissance de l'Europe devant les événements intervenus ces dernières années ? Comment ne voyons-nous pas que les divisions européennes ont permis d'abord la prolongation de l'affreuse tragédie de l'ex-Yougoslavie puis sa solution provisoire par l'intervention - au dernier moment et après trois ans de combats et d'assassinats - de la puissance américaine ?

Il n'y a pas d'Europe sans une Europe de la puissance, pas d'Europe sans une Europe de la défense. Aujourd'hui, la puissance n'existe pas !

Il n'y a pas non plus d'Europe sans politique étrangère commune. Or, il n'y a pas de politique étrangère commune européenne : c'est bien pourquoi nous devons insister sur cet aspect de l'avenir de la CIG.

Il me faut terminer, et rapidement, puisque, malheureusement, sur des sujets aussi importants, on nous mesure chichement quelques minutes, bien que je parle au nom d'un groupe important de cet Assemblée. Voilà d'ailleurs qui laisse à penser ce que nous représentons réellement : quelques bavardages et quelques écrits qui finiront dans les dossiers du Conseil de l'Europe !

Pour finir, je félicite M. Masseret, en espérant que le présent débat puisse inspirer plus profondément et plus sûrement la suite de la Conférence intergouvernementale, dont il est essentiel d'espérer le succès pour l'avenir même de notre continent. "

M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC), intervient à son tour :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, après avoir remercié le rapporteur, notre collègue, M. Masseret, j'annonce que j'adhère aux grandes orientations sur lesquelles il a fondé son intervention ainsi qu'aux grandes lignes de la résolution proposée. Elle recommande que l'élargissement de l'Union européenne préserve sa capacité de décision et son caractère démocratique.

Elle insiste également à juste titre sur le fait qu'il est indispensable que les relations entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe soient clarifiées et renforcées car ces relations doivent être fondées sur une étroite coopération et sur la complémentarité, gages d'efficacité. Nos concitoyens attendent cette efficacité pour que l'Europe puisse à la fois garantir notre sécurité intérieure et extérieure mais aussi préserver, restaurer ou renforcer sa capacité à lutter contre le chômage.

Ce sont ces objectifs que doit viser la Conférence intergouvernementale, laquelle doit respecter trois principes.

Premièrement, elle doit veiller à ce que soient respectés les engagements et les calendriers fixés par le Traité de Maastricht. Je pense particulièrement à l'Union monétaire.

Deuxièmement, elle doit affirmer la primauté du politique sur le monétaire et sur l'économique qui ne doivent pas oublier le social, point qui a été rappelé ce matin. Une volonté politique forte est indispensable à l'efficacité de l'Europe.

Enfin, c'est une Europe qui, en s'élargissant, doit être fondée sur une politique véritablement communautaire qui ne saurait se réduire au plus petit dénominateur commun d'un vague consensus intergouvernemental.

Quatre exigences de réforme s'en dégagent.

Il faut d'abord un exécutif politique visible et des procédures simplifiées.

Il convient ensuite que le contrôle démocratique soit exercé par le Parlement européen et que les parlements nationaux soient et restent associés à ce contrôle démocratique.

On doit par ailleurs élargir les compétences de l'Union européenne à la sécurité et à la politique étrangères mais dans le strict respect du principe de subsidiarité, laissant aux Etats mais aussi aux collectivités territoriales le soin de traiter les problèmes parce qu'ils sont plus proches du terrain.

Enfin, il faut que l'Europe avance au rythme de ceux qui ont la volonté de la faire avancer car le temps presse.

Dans un tel contexte, il convient de ne pas oublier qu'il est fondamental que cette Europe, quel que soit l'aspect institutionnel, ne saurait s'imposer que dans le respect de valeurs morales, culturelles et spirituelles. C'est là que le rôle du Conseil de l'Europe est fondamental. Il incarne en effet le respect des droits de l'homme, le respect de la primauté du droit, le respect des règles démocratiques. Comme le rappelait le Président Santer, il exerce un véritable magistère démocratique - et telle est bien la mission qui lui incombe.

En cette période de Conférence intergouvernementale, il faut que le Conseil de l'Europe s'affirme ainsi sans complexe pour que sa voix se fasse entendre et soit entendue. "

M. Jean VALLEIX, député (RPR), prend également la parole :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, je voudrais d'abord exprimer un regret, celui qu'à l'occasion de cette session ne soit pas prévue du tout une réflexion sur la préparation du deuxième sommet du Conseil de l'Europe même si, ce matin et cet après-midi, nous avons eu l'occasion d'aborder des problèmes touchant à cette question. Ce sommet doit se dérouler dans huit mois. Nous n'avons pratiquement plus qu'une session, celle d'avril, pour nous y pencher de plus près.

J'en viens aux deux rapports dont l'Assemblée est saisie.

D'abord, en ce qui concerne la Conférence intergouvernementale, je partage les analyses du rapporteur, mon collègue et ami M. Masseret. Je renforcerai ses analyses par les observations que vient de faire à l'instant Lord Mackie et celles que M. Jacques Baumel a présentées ce matin, relatives à la nécessité que s'accélère la réflexion pour en arriver à une réelle avancée en matière de défense et de diplomatie. L'Europe n'est pas qu'une Europe de marchands, cela a été dit. Elle doit avoir une personnalité, une identité ; l'une et l'autre se défendant et s'organisant de la diplomatie pour l'organiser ; des structures militaires pour la défendre. Il est vrai sur ce dernier point que nous passons le relais plus spécialement à l'UEO.

Cela dit, je m'étonne, et nous nous étonnons tous, que la Conférence intergouvernementale avance petitement, dans l'attente, vraisemblablement, du renouvellement de la représentation parlementaire d'un de nos partenaires importants, je pense à la Grande-Bretagne. C'est un vrai handicap. On se demande comment, en si peu de temps - avril, mai, juin - tout sera résolu à Amsterdam.

Il ne faudrait surtout pas qu'il s'agisse seulement d'une grande et nouvelle fuite en avant qui conduirait à bondir vers l'élargissement sans avoir réglé les problèmes, problèmes institutionnels et difficultés de l'approfondissement.

Notre collègue M. Masseret, a élaboré, en notre nom à tous, une série de propositions à l'intention de la CIG. Elles concernent d'une part, la révision de l'article 230 du Traité de Rome pour faire reconnaître le rôle du Conseil de l'Europe, notamment dans des domaines couverts par le troisième pilier de l'Union - sécurité intérieure et justice, d'autre part, l'articulation entre le dialogue politique au sein du Conseil de l'Europe et la PESC.

Qu'est-il advenu de nos propositions ? Rien ! Dans l'intervention de M. Santer, ce matin, nous avons pu relever, sans aucune satisfaction, qu'il n'y avait pas davantage de réponses. Voilà qui me paraît préoccupant.

Mme Halonen, en revanche, a fort bien posé le problème en soulignant que le Conseil de l'Europe disposait d'une expérience dont l'Union européenne pourrait profiter dans le cadre de son propre élargissement. De tels propos me paraissent beaucoup plus constructifs, davantage que ceux qui nous invitent à vouloir apporter notre concours à je ne sais quel " modèle de sécurité intégré pour le XXIe siècle ", concept qui est l'apanage de l'OSCE. Le Conseil de l'Europe doit donc se faire mieux entendre. Notre inquiétude doit être celle de ne pas être assez écoutés.

Le second rapport complète celui de nos deux rapporteurs, qui ont conjugué leurs actions très complémentaires dans la présentation de leur document.

Notre collègue M. Hoeffel a parlé de la volonté politique qui paraît échapper à l'Union européenne : cette volonté politique est autre chose qu'une simple volonté économique financière, monétaire ou bancaire. Nous préférons, au Conseil de l'Europe, que tous les dispositifs, monétaire, bancaire et financier, soient au service de l'homme. Nous préférons servir l'homme au lieu que les hommes, notamment les Européens, soient gentiment invités à prendre le train de l'Union européenne et monétaire, sans savoir très bien dans quel état ils arriveront, le conducteur du train se préoccupant peu apparemment de ses voyageurs.

Dans cette affaire je veux mettre en évidence un projet resté en rade, celui des grands travaux européens. J'aimerais savoir - nous aimerions savoir - où ils en sont !

Il est important aussi que nous traitions des problèmes relatifs à l'avancée technologique et aux modifications que ce progrès va entraîner sur l'emploi.

Il n'est ni honteux, ni sot, de penser que de grands travaux traditionnels d'infrastructure dans les pays de l'Est et - pourquoi pas -dans certains des nôtres, je pense à ma région Aquitaine, gagneraient fort à une volonté un peu plus affirmée d'aménagement du territoire, au niveau tant français qu'européen. Ces grands travaux font partie de ces relances possibles et nous ferions bien d'y songer.

S'agissant des amendements relatifs à la monnaie unique européenne, je voudrais dire combien je les soutiens car ils sont indispensables à une approche plus parlementaire, et plus populaire. Je soutiens également l'amendement, en forme de considérants, de M. Atkinson.

Mes chers collègues, je souhaite que le Conseil de l'Europe se rende indispensable dans sa mission humaine. "

M. Jean-François LE GRAND, sénateur (RPR), s'exprime alors en ces termes :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, qu'à mon tour il me soit permis de féliciter le rapporteur pour la qualité de son travail ainsi que pour la pertinence de ses observations. C'est une redite pour nous, membres du Sénat, puisque nous avons le bénéfice des observations de M. Masseret assez régulièrement.

Il ne faut pas que la Conférence intergouvernementale, une fois de plus, paraisse trop étrangère aux préoccupations des citoyens de l'Europe communautaire comme de la grande Europe, bref, que l'Union européenne n'apparaisse pas toujours aussi technocratique, malgré les efforts des gouvernements, dont le Gouvernement français qui fait de l'Europe un enjeu citoyen et humaniste. Un orateur précédent déclarait : " Ils doivent se demander s'il s'agit d'un point final ". Souhaitons qu'il s'agisse d'un point d'exclamation suivi d'effets !

Il faut des réformes institutionnelles, personne ne le conteste.

Il faut plus d'égalité dans les représentations des pays membres, des institutions plus conformes aux règles démocratiques. L'extension du vote à la majorité qualifiée ne peut se faire sans cette indispensable réforme de la pondération des votes au Conseil et des sièges au Parlement européen.

Une association réelle des parlements nationaux au processus de décision communautaire est nécessaire, en particulier pour éviter les dérives de compétences et veiller à une réelle subsidiarité.

De même, la Conférence intergouvernementale doit organiser une réelle coopération avec le Conseil de l'Europe. Il est déraisonnable de dupliquer les institutions d'assistance démocratique ou encore de lutte contre le racisme et autres actions diverses et variées. Cela constitue des sources de gaspillage de crédits publics que nos concitoyens admettront de moins en moins, en même temps qu'une sous-utilisation de capacités d'ingénierie dans les domaines du Conseil de l'Europe.

Il convient également de rappeler le rôle de la Cour de justice qui ne doit pas constituer une sorte de gouvernement des juges, privé de toute légitimité démocratique.

Il faut affirmer le caractère politique de la PESC avec la création d'un secrétariat spécifique confié à une personnalité nommée par les chefs d'Etat et de gouvernement.

Bien plus encore, les réformes institutionnelles, quelles qu'elles soient, doivent être au service des attentes de nos concitoyens, qui vont d'abord vers la préservation des modèles socio-économiques européens, au lieu de privilégier un marché incontrôlé ou les grands financiers mondialistes.

L'Europe technocratique, dans ses comportements actuels, prend un très grand risque quand elle aboutit d'abord, au démantèlement des services publics, principal instrument d'un développement harmonieux du territoire alors que toutes les régions doivent bénéficier de l'égalité d'accès aux grands services publics, notamment les transports, la poste et les télécommunications ; ensuite, à ouvrir sans contrôle un grand marché unifié de 350 millions de consommateurs à une concurrence mondiale faussée par le non-respect de normes minimum en diverses matières : dans le domaine social, où la globalisation doit respecter les normes de l'OIT, en matière environnementale, où le dumping écologique menace tous les équilibres de la planète, à long terme ; en matière de protection des consommateurs, menacés par des contrefaçons dangereuses ; enfin, en matière de propriété intellectuelle, sous peine de tuer la recherche, et donc le progrès pour tous.

Tels sont les vrais enjeux de la réforme de l'Union européenne. En disant cela, je pense non seulement aux actuels Etats membres, mais aussi à ceux d'Europe centrale et orientale qui ne se sont pas libérés d'un certain nombre de jougs pour goûter à des normes sociales rétrogrades.

Nous devons imposer les vraies réformes qu'attendent tous les citoyens de l'Europe. Ils ne peuvent se réunir qu'autour d'un modèle de civilisation, adapté sans doute, mais renforcé et non démantelé. Méfions-nous des technocrates et des idéologues qui font bon marché de toutes les règles qui sont à la source de l'harmonie sociale. D'une part, nos plus grands partenaires, les Etats-Unis ou le Japon, savent parfaitement protéger leurs économies. D'autre part, ces idéologues, politiquement irresponsables, ignorent les risques d'explosion sociale d'une Europe communautaire comportant vingt millions de chômeurs et d'une Europe centrale abandonnée à la misère et aux spéculations mafieuses.

Telles sont les réalités politiques qu'il convient de rappeler aux négociateurs de la réforme du Traité de Maastricht. Donnons-leur mandat impératif de ne pas manquer une deuxième fois le rendez-vous exaltant de l'Europe avec elle-même, avec les peuples qui la composent, avec les citoyens européens. Ne pas le faire engagerait notre responsabilité devant les générations futures.

En espérant que l'Assemblée adoptera les amendements qui ont été déposés au nom de la commission des questions économiques et du développement, je voterai ce rapport. "

Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc), s'exprime en ces termes :

" Nous sommes partisans de l'euro mais nous voyons certaines conditions à sa réussite : une monnaie unique pour l'Europe, oui, mais le système monétaire européen a démontré ses carences. Les Américains ont une monnaie, le dollar, et non pas cinquante-deux, une par Etat. L'euro doit être un instrument de puissance. Il doit renforcer le poids économique et politique de l'Europe.

Le rééquilibrage du rôle des monnaies est nécessaire alors que 60 % des échanges dans le monde se font en dollars, bien que le PIB des Etats-Unis ne représente que 23 % de la masse mondiale.

Le dollar fluctue et se dévalue. En quinze ans, de 1980 à 1995, il a perdu les deux tiers de sa valeur par rapport au Deutsche Mark, ce qui a causé des préjudices économiques et industriels.

L'euro ne doit pas être surévalué mais le dollar ne doit pas être sous-évalué ! L'euro pourra opposer une meilleure résistance aux chocs et aux spéculations ; il peut favoriser une réforme du système monétaire international.

Un pacte de croissance et de stabilité, pourquoi pas ? Mais le pacte qui a été adopté à Dublin par les Quinze ne vas pas dans le bon sens. Oui, l'euro doit être crédible, l'euro doit être un succès durable et les politiques de tous les gouvernements doivent converger vers plus de rigueur. L'euro doit optimiser le marché unique et favoriser les investissements, la croissance, les échanges par la réduction du coût des transactions. L'euro doit contribuer aussi à harmoniser les systèmes sociaux et surtout il faudra bien élaborer un protocole social établissant les normes communes essentielles, à inclure cette fois-ci dans le traité.

Un Gouvernement européen ? La vraie question est là. Comment faire émerger la volonté politique afin de ne pas laisser à une banque centrale, fut-elle " un organe démocratique responsable ", le pouvoir ou plutôt le monopole du pilotage des économies européennes ?

Il faut à l'Europe une plus grande intégration politique. Il faut renforcer l'Union européenne avant de l'élargir. Sinon, dans une simple zone de libre-échange, elle se désintégrera. "

M. Jean-Claude MIGNON, député (RPR), intervient dans le débat :

" Monsieur le Président, mes chers collègues, je suis heureux de poursuivre aujourd'hui, avec vous, la réflexion sur la mise en place d'une union économique et monétaire que nous avons engagée lors de la dernière session de l'Assemblée du Conseil de l'Europe en décembre dernier. Depuis, j'ai réfléchi aux questions que nous nous étions alors posées et auxquelles nous avions tenté de répondre. Je souhaiterais, avec votre accord, vous exposer mon opinion sur ce que seront les conséquences d'une union économique et monétaire.

" Nul ne veut l'Europe plus que moi " a récemment déclaré Philippe Séguin, Président de l'Assemblée nationale française. Permettez-moi de reprendre cette affirmation. Si j'ai fait campagne contre le Traité de Maastricht, j'ai toujours été un fervent défenseur de l'Europe. Ce traité a été voté par les Français et ratifié par les pays membres de l'Union européenne ; il ne s'agit plus de savoir s'il faut ou non faire l'UEM, mais d'en cerner les conséquences, d'en déceler les dangers afin que chaque pays puisse en tirer le meilleur parti.

Le temps de parole imparti pour ce type d'allocution étant relativement court, j'insisterai de façon plus approfondie sur quelques thèmes relatifs à l'union économique et monétaire qui me tiennent à coeur.

Tout d'abord l'indépendance de la future banque centrale européenne et le rôle qui lui est dévolu sont des sujets qui, je dois le reconnaître, me préoccupent.

Cette indépendance de la banque centrale européenne est, à l'origine, une idée défendue par l'Allemagne, nos voisins d'outre-Rhin ayant une banque centrale, la Bundesbank, en principe indépendante. Je tiens toutefois à faire remarquer que, dans les faits, il n'en a pas toujours été de même. Ainsi, lors de la réunification, sous la pression politique de Bonn, la Bundesbank n'a pas réussi à imposer un taux de conversion de un Deutsche Mark ouest-allemand pour deux Marks est-allemands. Faut-il se trouver face à un événement de cette importance pour que le pouvoir politique puisse faire entendre sa voix et participer à la prise de décision dont les conséquences concernent l'ensemble des citoyens ? Ma réponse est claire : non !

Le rôle dévolu à la banque centrale européenne est un problème crucial. Peut-on accepter que la politique monétaire soit décidée par un organisme unique, technique, aux attributions encore plus étendues que la Federal Reserve Bank aux Etats-Unis ? La politique monétaire est un instrument autant politique qu'économique : elle doit être en priorité au service de la croissance et de l'emploi. Il serait donc, à cet égard, logique d'entreprendre une redistribution des responsabilités en rendant au politique, seule expression légitime de la volonté des peuples, sa juste place. La politique ne doit pas découler du monétaire comme cela est prévu. Ce raisonnement est dangereux ; il risque d'enfermer le projet d'union économique et monétaire dans une mécanique trop abstraite où l'autorité légitimement investie n'aurait plus place.

Il convient aujourd'hui de parvenir à un équilibre entre l'indépendance et les compétences dévolues à la banque centrale européenne et la responsabilité de cette institution devant les citoyens. On ne peut pas construire l'Europe monétaire sans légitimité politique. C'est pour cela que je réaffirme ma volonté de voir les gouvernements des pays participants à l'UEM exercer un contrôle politique sur les activités de la banque centrale européenne.

Je me réjouis de remarquer que certaines dispositions ont déjà été prises. Ainsi, le président et les membres du comité de direction de la banque centrale européenne seront nommés par les chefs d'Etat et de gouvernement des pays participant à l'union économique et monétaire, après consultation du Parlement européen, ce qui constitue à mon avis, déjà une certaine garantie. De même, le fait que ce président devra rendre compte des actions de la banque centrale européenne et présenter sa politique monétaire devant le Parlement européen va dans le sens d'un contrôle démocratique des activités de la banque centrale européenne.

Ces dispositions déjà prises sont-elles suffisantes ? Les gouvernements ne pourront certainement, dans les faits, n'exercer qu'une représentativité limitée. Et le Parlement européen, certes démocratiquement élu mais trop éloigné des préoccupations quotidiennes des citoyens, ne dispose d'aucun pouvoir législatif. Je souhaite donc que des dispositions supplémentaires soient décidées afin que les citoyens, par la voix des représentants politiques qu'ils ont désignés, puissent se faire entendre.

Je veux ensuite appeler votre attention sur les délais de mise en place d'une union économique et monétaire et sur ce que cela suppose quant à l'acceptation de la monnaie unique par les citoyens.

N'oublions pas que les critères de Maastricht ont été fixés à un moment où la conjoncture économique était plus favorable qu'elle ne l'est maintenant. N'oublions pas également que l'euro sera la première réalisation de l'Union européenne qui concernera les citoyens dans leur vie de tous les jours. De plus, comme l'a déclaré M. Dehaene, Premier ministre du Royaume de Belgique, lors de la table ronde sur l'euro de janvier 1996, " l'obstacle majeur pourrait bien ne pas être les critères de Maastricht en tant que tels, mais bien l'opinion publique ".

Si l'on confisque au peuple son droit naturel de participer à la prise de décision, si nos concitoyens ont l'impression que cette union monétaire se fait dans la précipitation, un vent de mécontentement social risque de se lever et le projet peut ainsi échouer. N'entraînons pas le peuple dans une fuite en avant, vers un inconnu qui lui fait peur. Les échecs de l'histoire européenne ont été les tentatives de fédérer par la force. Ne lui imposons pas, par simple souci de respect du calendrier, une union économique et monétaire tant que nous n'en avons pas cerné les conséquences. " On ne fera pas l'Europe si on ne la fait pas avec les peuples et en les y associant " déclarait, il y a vingt-cinq ans, le général de Gaulle. Ses propos sont, aujourd'hui plus que jamais, d'actualité.

Il est nécessaire d'ouvrir un débat, véritable forum démocratique, dans lequel nous prendrons le temps de réfléchir et de repenser, en toute sérénité, les conditions de réalisation de l'UEM. " La monnaie unique doit être au moins aussi bonne que la meilleure des monnaies européennes ", selon l'avis du commissaire européen Yves-Thibault de Silguy. Pour que l'euro remplisse ces conditions, je vous invite aujourd'hui non pas à remettre en question le processus d'UEM engagé - qui a été démocratiquement décidé - mais à faire attention à ne pas entraîner nos concitoyens dans une entreprise aux résultats incertains et à analyser comment nos pays peuvent aborder ce tournant de la construction européenne.

Enfin, je tiens à vous faire partager mon inquiétude sur la question du taux d'entrée de nos différentes monnaies nationales dans le système de l'euro. Je rejoins ici les déclarations récentes de Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République française, lui aussi Européen convaincu. Il ne faut pas rater l'entrée de nos devises dans ce processus, ce dernier étant définitif, irréversible : nous n'avons pas droit à l'erreur ! Là encore, je désire ouvrir un dialogue et débattre sur cette question.

Enfin, je souhaiterais conclure mon intervention en essayant de répondre à cette question : l'Europe, qualifiée à juste titre par Jacques Delors d' " objet politique non identifié ", est-elle suffisamment unie du point de vue politique pour assurer la réussite du projet d'union économique et monétaire ?

A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas dire que l'Union européenne est réellement unifiée au plan politique. Les pays membres ne disposent d'aucune représentation démocratique : la Commission européenne est composée de bureaucrates et de commissaires nommés et non élus. Insuffisamment visibles, jugées trop lointaines, les institutions européennes apparaissent au fur et à mesure que les transferts de souveraineté se réalisent comme peu démocratiques. Ce déficit de démocratie tient tout à la fois au rôle insuffisant du Parlement européen, à la parcellisation des responsabilités politiques au Conseil des ministres et à l'insuffisance assise politique de la Commission.

Avec l'Union économique et monétaire, ce déficit démocratique se renforcera certainement. Actuellement, les parlements nationaux voient, entre autres, leur politique économique et étrangère se décider à Bruxelles par la Commission. Avec l'union économique et monétaire, leur politique monétaire sera menée depuis Francfort par la banque centrale européenne. Voulons-nous vraiment qu'un tel scénario se déroule sous nos yeux ?

L'Europe monétaire exige un contrepoids politique, c'est à nous, au sein de cette Assemblée parlementaire, de faire entendre la voix de nos citoyens afin de parvenir à une union économique et monétaire réussie. "

M. Jean-Pierre MASSERET, sénateur (Soc), reprend la parole en ces termes :

" A mon tour, je veux remercier les différents orateurs. Leurs interventions ont permis d'approfondir la réflexion, notamment sur les changements institutionnels nécessaires dès lors que l'on envisage l'élargissement de l'Union européenne.

Sur cette question, les intervenants ont souligné les points qui leur paraissent devoir être approfondis lors de la Conférence intergouvernementale, en particulier le besoin de démocratie, de prise de décisions démocratiques, pour une meilleure adhésion des citoyens européens.

La lutte contre le chômage est un sujet qui est revenu très souvent et, il est vrai, cette question sociale est au coeur des préoccupations de nos sociétés. Tous les orateurs y ont porté un grand intérêt.

A été également soulignée la nécessité de faire prévaloir la question de la sécurité en Europe.

Enfin, confirmation de ce que nous avions indiqué ce matin en préliminaire, a été mise en avant la défense des points forts du Conseil de l'Europe dans le cadre des relations entre notre Organisation et l'Union européenne, à savoir les droits de l'homme et le suivi de l'Etat de droit dans les divers pays membres de la Communauté européenne.

Sur ces deux derniers points, je ne suis pas sûr que nous aurons obtenu de M. Santer toutes les garanties. En particulier, l'adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des Droits de l'Homme ne paraît pas quelque chose d'acquis. J'aurais même tendance à penser que la Conférence intergouvernementale n'aboutira pas sur ce point pourtant élémentaire et que l'adhésion ne se produira pas. Un enfant de l'école maternelle comprendrait aisément la nécessité de ne pas avoir de différences dans les normes juridiques ou dans les jurisprudences relatives aux droits de l'homme. Il y a donc incompréhension totale de la part de l'Union européenne vis-à-vis de la revendication simple que nous avons avancée.

Nous avons essayé de nous faire entendre, tout au long de cette journée : y sommes-nous parvenus  ? L'avenir qui le dira. En tout cas, merci à celles et à ceux qui ont appuyé le projet de résolution et le rapport que j'ai présenté au nom de la commission des questions politiques. "

A la suite de ce débat, sont adoptées la résolution 1108 contenue dans le rapport 7721, amendée, ainsi que la résolution 1109 contenue dans le rapport 7711 également amendée.

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