16. Exposé de M. Hans VAN DEN BROEK, membre de la Commission européenne - Question de M. Jacques BAUMEL, député (RPR) (Jeudi 29 janvier)

M. Hans VAN DEN BROEK, membre de la Commission européenne, souligne que dans sa résolution 1347 adoptée en novembre 1997, l'Assemblée demande à l'Union européenne de veiller à ce que les procédures choisies pour venir à bout de l'immense défi que représente son élargissement ne créent pas de nouvelles divisions en Europe, ni entre les candidats eux-mêmes, ni entre ceux-ci et ses partenaires plus éloignés d'Europe orientale.

Tel est le sujet que développe M. Hans VAN DEN BROEK devant les parlementaires et aux questions desquels il se prête.

M. Jacques BAUMEL, député (RPR) pose la question suivante :

" Le Traité d'Amsterdam a prévu de privilégier l'élargissement avant l'approfondissement des institutions. Il est évident qu'on ne peut pas gouverner l'Europe à trente ou à vingt-cinq avec les mêmes institutions qu'à quinze. On n'imagine pas le lancement d'Ariane 5 avec le matériel d'Ariane 3 ou d'Ariane 4. Comment est-il envisagé de rattraper d'urgence cette lacune en réexaminant les problèmes du rôle et du nombre des commissaires. de la pondération des voix et, d'une façon plus précise, de l'équilibre des pouvoirs afin de renforcer les institutions européennes dans le cadre de l'élargissement ? "

M. Hans VAN DEN BROEK, commissaire européen, lui répond en ces termes :

" Le débat sur l'élargissement, mais avant tout sur le renforcement, de l'Union européenne n'est pas nouveau. Ces questions ont été longuement examinées lors des discussions préalables au Traité d'Amsterdam qui se sont terminées en juin dernier. Mais à trois heures et demie du matin, les chefs de gouvernement ont constaté qu'il n'avaient pas achevé le travail de réforme qui avait pour objet de préparer l'Union européenne à son élargissement. Ils s'étaient probablement laissé aller à l'idée confortable qu'il se passerait encore quelques années avant l'adhésion du premier pays associé et que d'autres occasions ne manqueraient pas de se présenter pour réexaminer la question. Ce genre d'attitude n'est pas une exception en politique. En juillet, au moment de la publication de son Agenda 2000, la Commission a demandé que les insuffisances actuelles soient corrigées avant la première phase d'élargissement. A notre avis, il y aurait donc lieu de penser qu'on organisera, au tournant du siècle, une nouvelle conférence intergouvernementale consacrée à ces questions institutionnelles.

Les annexes du Traité d'Amsterdam prévoient deux séries de réformes institutionnelles. L'annexe 1 concerne la pondération des voix et le nombre des commissaires, qui devraient être modifiés avant l'adhésion des premiers nouveaux Etats membres. annexe 2 a trait à la fonction et au rôle des institutions de l'Union, qui devraient être entièrement revus avant l'adhésion du sixième candidat. Nos chefs de gouvernements ont donc décidé de procéder en deux étapes. Mais nous, nous insistons pour que les réformes soient achevées vers la fin du siècle, avant l'adhésion du premier pays membre. Cela n'a rien d'étonnant. Nous estimons que la prise de décision est déjà assez compliquée à quinze et qu'il ne faut pas attendre d'être vingt pour se prononcer sur ces importantes questions. Je répondrai à l'honorable parlementaire que la Commission partage le point de vue de ceux qui nous incitent à accélérer les réformes institutionnelles. "

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