11. Exposé de M. Ugo Mifsud BONNICI, Président de Malte - Question de M. Bernard SCHREINER, député (RPR) (Jeudi 24 septembre)

S'adressant à M. Ugo Mifsud BONNICI qui résume lui-même son propos en ces termes : " En tant qu'Européens, nous sommes tenus de partager ; nous ne devons jamais nous retenir d'offrir notre aide, c'est là ma conviction. J'en appelle aujourd'hui au Conseil de l'Europe pour qu'il montre la voie à suivre pour partager toutes les connaissances et la sagesse que nous avons acquises ", M. Bernard SCHREINER, député (RPR), pose la question suivante :

" Monsieur le Président, malgré notre bonne volonté de partage, nous sommes confrontés en Europe au problème de l'immigration, et particulièrement à celui de l'immigration clandestine dont nos pays d'Europe occidentale souffrent tous. Votre pays connaît-il également cette situation ? D'où viennent les personnes que vous avez pu contrôler ? Quelle est leur origine géographique ? Quelle est l'importance de cette immigration ? Quelles mesures réglementaires, de contrôle de police et de douane mettez-vous en oeuvre pour lutter contre ce phénomène ? ".

M. Ugo Mifsud BONNICI, Président de Malte, lui apporte les éléments de réponse suivants :

" Très proche des Etats de la rive sud de la Méditerranée, qui sont des terres d'émigration, Malte est exposée à l'immigration. Nous sommes confrontés au problème de l'immigration en provenance de Tunisie et d'autres Etats voisins parce que, quand la mer est calme, il est très facile d'aborder nos côtes. La situation est la même pour certaines côtes italiennes, et notamment celles de l'île de Lampedusa.

Nos lois sur l'immigration sont très strictes - trop strictes même selon certains. Il faut tâcher de garder un certain équilibre. C'est quelquefois faire simplement preuve d'humanité que de venir en aide à ces pauvres gens qui sont venus chez nous sur des embarcations de fortune. Un rapatriement s'avère parfois extrêmement difficile, parce qu'ils n'ont pas de papiers et qu'il est presque impossible de savoir d'où ils viennent. Toutefois, mon pays s'est toujours montré extrêmement prudent à l'égard des personnes venant tant de l'est que du sud.

Il est facile de maintenir l'ordre dans un petit pays comme Malte. Le contrôle des côtes est assuré avec une extrême vigilance, notamment eu égard au trafic de drogue et autres activités illégales. Certaines personnes parviennent à entrer sur notre territoire, mais, je le répète, dans ce domaine. Malte fait montre d'une vigilance extrême. Etant donné la taille de l'île, tous les gouvernements successifs sont conscients du problème, d'autant que nous ne pouvons faire face à un accroissement de notre population.

Nous avons connu un certain nombre de problèmes, notamment avec des réfugiés en provenance de Bosnie et d'Albanie, ainsi qu'avec des réfugiés kurdes venant de Turquie. Nous avons pu les accueillir pour un temps, mais nous avons demandé à des pays plus grands - notamment aux Etats-Unis et au Canada - de prendre la relève. Ces réfugiés ne peuvent pas rester à Malte. L'île n'est pas un pays d'immigration. Certes, le taux de chômage y est très bas, mais elle ne pourrait faire face à un accroissement inconsidéré de sa population. Notre espace géographique est très restreint. C'est pourquoi nous restons très vigilants et, à Malte, on pourrait presque recenser les habitants chaque jour ".

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page