B. L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

• Le redressement de l'économie mondiale constaté en 1999 se prolongerait en 2000 . La croissance mondiale passerait ainsi de 3 % en 1999 à 3,5 % en 2000.
- Le dynamisme de l' économie américaine s'est confirmé en 1999 (+ 3,8 % de croissance après + 3,9 % en 1998). Celle-ci connaîtrait en 2000 un ralentissement modéré (+ 2,6 %). Ainsi les risques de ralentissement brutal (surévaluation de la Bourse, surchauffe, endettement des agents privés et déficit extérieur) ne se matérialiseraient pas. L'OFCE considère en effet que les ajustements de l'économie américaine se feraient en douceur, grâce à la fois à la bonne combinaison de la politique monétaire et de la politique budgétaire et aux facteurs plus structurels propres à l'économie américaine (fin de l'inflation et maintien d'importants gains de productivité).

- La reprise conjoncturelle observée en Europe depuis le deuxième trimestre de 1999 se prolongerait en 2000 grâce à l'amélioration des débouchés extérieurs et à la bonne tenue de la demande interne.

La croissance de la zone euro, qui est passée de 2,7 % en 1998 à 2,1 % en 1999 sous l'effet de la crise des pays émergents, s'établirait ainsi à 3 % en 2000. Il faut noter que les grands pays européens, à l'exception de la France, connaîtraient en 2000 une croissance inférieure à cette moyenne (+ 2,8 % pour l'Allemagne et le Royaume-Uni, et + 2,6 % pour l'Italie). Le déficit de croissance de ces pays, relativement plus affectés par la crise des pays émergents en raison de leur spécialisation géographique et industrielle par rapport à la moyenne européenne, se réduirait toutefois sensiblement.

- Au Japon, les effets de l'impulsion budgétaire (investissements publics et réductions d'impôts), qui ont permis en 1999 de redynamiser l'activité, se dissiperaient. En effet, l'investissement privé ne semble pas avoir pris le relais de l'investissement public, signe de la dégradation des anticipations de rentabilité des investissements. La croissance de l'économie japonaise ne parviendrait pas à se redresser en 2000 (+ 1 % après + 1,2 % en 1999).

- Certains pays émergents d'Asie connaissent à nouveau une croissance vigoureuse, stimulée par les gains de compétitivité consécutifs à la crise financière et à la dévaluation de leur monnaie. Cela semblerait confirmer le diagnostic selon lequel les fondamentaux de l'économie réelle dans ces pays étaient sains. Le retour de la croissance dans cette zone se poursuivrait donc. La croissance se stabiliserait autour de 5 % (après + 6 % en 1999 et - 2,3 % en 1998).

- Après une stagnation en 1999, l' Amérique latine enregistrerait une croissance de 3,5 % en 2000, grâce au redressement de l'économie brésilienne qui bénéficie d'un niveau favorable de compétitivité et à la bonne tenue de l'économie mexicaine.

- L'économie russe s'est redressée en 1999 en raison de la dépréciation du rouble et du dynamisme de l'industrie. La croissance atteindrait 1,5 % en 1999 et 2,5 % en 2000. Les pays d'Europe centrale et orientale connaîtraient une évolution similaire, malgré les contraintes que fait peser la nécessité de rééquilibrer le solde extérieur et de contrôler l'inflation.

• A l'horizon du moyen terme (2001-2004), la croissance des partenaires de la France est évaluée à partir des estimations de leur croissance potentielle réalisées par l'OCDE ou par le FMI pour les zones hors OCDE (cf. tableaux ci-dessous).

CROISSANCE POTENTIELLE DES PRINCIPAUX PARTENAIRES EUROPÉENS DE LA FRANCE

Source

France

Allemagne

Royaume-Uni

Italie

Espagne

Pays-Bas

Belgique

Autre UE

Autre Europe

UE

OCDE

2,0

2,1

1,9

1,9

3,2

3,2

1,8

3,5

2,4

2,5

FMI

2,3

2,1

2,2

1,8

 
 
 
 
 
 
 
 

(17 %)

(10 %)

(11 %)

(6 %)

(4 %)

(8 %)

(7 %)

(5 %)

(53 %)

Entre parenthèses figurent la part de ces économies dans les échanges extérieurs de la France.

Source : OCDE, FMI.

CROISSANCE POTENTIELLE DES PRINCIPAUX PARTENAIRES
HORS EUROPÉENS DE LA FRANCE

Source

Etats-Unis

Japon

Autres OCDE hors Europe

Afrique

Amérique latine

Asie

Moyen Orient et OPEP

Europe Est

OCDE

2,9

0,8

2,7

 
 
 
 
 

FMI

2,7

1,0

 

2,6*

3,6*

7,5*

3,7*

2,2*

 

(8 %)

(2 %)

(2 %)

(6 %)

(3 %)

(4 %)

(5 %)

(2 %)

* Ce calcul correspond à la moyenne de la croissance de cette zone sur les dix dernières années.

Entre parenthèses figurent la part de ces économies dans les échanges extérieurs de la France.

Source : OCDE, FMI.




Les hypothèses de croissance des partenaires de la France ainsi retenues permettent d'évaluer, à l'aide de l'élasticité de leurs importations à la croissance, la demande étrangère adressée à la France. Celle-ci progresserait de 9,1 % en 2000 (après 2,5 % en 1999), puis rejoindrait à moyen terme son rythme tendanciel d'évolution, soit 6,8 % par an.

L'ensemble de ces hypothèses sont récapitulées dans le tableau ci-dessous.

PRINCIPALES HYPOTHÈSES D'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

 

1998

1999

2000

2001-2005*

ÉVOLUTION DU PIB EN %

 
 
 
 



- Union Européenne

- dont Allemagne
Italie
- Royaume-Uni


- OCDE

- dont Etats-Unis



- Demande mondiale adressée à la France (1)



2,6
1,9
1,3

2,2

2,3

3,9


6,7

2,1
1,3
1,2

1,7

2,6
3,8

2,5

3,0
2,8
2,6

2,8

2,5
2,6

9,1

2,5
2,1
1,9

1,9

2,5
2,9

6,8

* Taux de croissance potentiel annuel sur les années 2001-2005.


(1) En produits manufacturés.



• Enfin, les auteurs de la projection ont retenu l'hypothèse conventionnelle selon laquelle la compétitivité-prix de la France ne sera pas modifiée à l'horizon 2004. Cela signifie que les prix des concurrents évolueraient au rythme des prix français.


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