3. Une information volontairement faussée

L'écart entre le discours tenu devant le Parlement et la réalité de l'information détenue par les ministres ne concerne pas seulement les recettes fiscales. Une tradition d'opacité couvre aussi l'ensemble des autres lignes budgétaires, dont les recettes non fiscales.

Toutefois, contrairement aux prévisions en matière de recettes fiscales, les prévisions en matière de recettes non fiscales ont cherché à cacher des moins-values volontaires.

Dès le mois d'avril , il est acquis que les prélèvements sur la COFACE ne seront pas de 7 milliards de francs, comme inscrits en loi de finances initiale, mais de 3 milliards de francs. Au mois d'août 1999, le cabinet du ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a déjà décidé de ne pas encaisser l'ensemble du prélèvement sur les fonds d'épargne.

Pourtant, dans les évaluations attachées au projet de loi de finances pour 2000, les décisions déjà prises ne sont pas mentionnées.

La note de la direction du budget du 26 octobre 1999 révise une nouvelle fois à la baisse les recettes non fiscales. La décision d'interrompre certains versements (les prélèvements sur fonds d'épargne) et d'en différer d'autres (les contributions de la Française des jeux) est confirmée. Mais tout ceci n'est pas traduit dans les textes officiels. Alors que des décisions ministérielles sont prises en fin d'année pour reporter plus de 15 milliards de francs de recettes non fiscales, le Parlement adopte fin décembre un collectif budgétaire avec un niveau de recettes non fiscales très proche des estimations de la loi de finances initiale.

Les prévisions officieuses et officielles de recettes non fiscales

Recettes non fiscales

Document

Prévisions d'exécution confidentielles

Prévisions d'exécution officielles

Texte

7 avril 1999

Note direction budget

0,1

0

 

13 juillet 1999

Note direction budget

-3,2

0

 

26 octobre 1999

Note direction budget

-6,3

-3

(PLF 2000)

14 décembre 1999

Note direction budget

-9,4

-1

(PLFR 99)

réalisation

-

-

-15,5

(LR 99)

(Ecart par rapport à la LFI, en milliards de francs)

Au-delà de l'écart entre le discours officiel des ministres et la réalité des informations qui leur étaient communiquées, l'absence de transparence s'explique par l'importance des opérations comptables et budgétaires qui ont conduit à fausser la perception des exercices 1998, 1999 et bientôt 2000.

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