2. Des hypothèses constamment revues

Conséquence de règles de perceptions à géométrie variable, les prévisions de recettes non fiscales n'ont cessé de fluctuer au cours de l'année 1999.

La note de la direction du budget du 7 avril 1999 prévoit une exécution en phase avec les prévisions malgré une " plus-value implicite " de 3,5 milliards de francs correspondant à des opérations non réalisées en fin de gestion 1998 et encaissées en 1999. Par ailleurs, dès le mois d'avril, il est acquis que les prélèvements sur la COFACE ne seront pas de 7 milliards de francs, comme inscrits en loi de finances initiale, mais de 3 milliards de francs. Au-delà de ces quelques indications, les observations sur les recettes non fiscales traduisent l'empirisme avec lequel elles sont traitées, essentiellement du fait des contingences politiques . Par exemple, s'agissant des dividendes d'EDF et GDF, et du remboursement des avances aéronautiques, la direction du budget " suppose qu'un régime permanent est désormais instauré et que l'année 1999 ne verra pas l'imputation d'une double année de recettes ".

La note au ministre du directeur du budget du 13 juillet 1999 fait, pour la première fois, état d'une moins-value en recettes non fiscales. Cette moins-value résulte des prélèvements sur les fonds d'épargne : la variation correspond à l'impact de la recapitalisation du Crédit foncier de France avec l'hypothèse d'un prélèvement moindre en fin d'année " si un provisionnement devait être envisagé pour faire face aux charges futures des fonds d'épargne ".

La note au ministre du directeur du budget du 26 octobre 1999 révise une nouvelle fois à la baisse les recettes non fiscales. D'ores et déjà, la décision est prise d'interrompre certains versements (les prélèvements sur les fonds d'épargne) et d'en différer d'autres (les versements de la Française des jeux).

La note du 14 décembre 1999 accentue les révisions à la baisse. Elle confirme l'interruption des prélèvements sur les fonds d'épargne à 10 milliards de francs au lieu de 17 milliards de francs prévus dans le projet de loi de finances rectificative et suppose, contrairement à la précédente note, qu'aucun prélèvement ne sera réalisé sur la COFACE.

En définitive, l'exécution 1999 en recettes non fiscales sera marquée par la décision de reporter un grand nombre de recettes sur l'exercice 2000 à des fins de lissage budgétaire 26( * ) .

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