État civil :
Né le 8 décembre 1833
Décédé le 3 mars 1921
Profession :
Général
Département :
Loire-Inférieure
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 28 janvier 1900
Elu le 7 janvier 1906
Fin de mandat le 10 janvier 1920 ( Ne se représente pas )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

MERCIER (AUGUSTE), né le 8 décembre 1833 à Arras (Pas-de-Calais), mort le 3 mars 1921 à Paris.

Ministre de la Guerre du 3 décembre .1893 au 26 janvier 1895.

Sénateur de la Loire-Inférieure de 1900 à 1920.

Entré à l'Ecole polytechnique le 1er novembre 1852, Auguste Mercier en sortit le 1er octobre 1854 avec le numéro 2 et passa comme sous-lieutenant à l'école d'artillerie, dont il sortit premier. Lieutenant le 1er octobre 1856, il fut successivement promu capitaine en 1860, chef d'escadron en 1872, lieutenant-colonel en 1876, colonel en 1879, général de brigade en 1884, général de division en 1889.

Décoré de la Légion d'honneur le 14 août 1863, pour sa conduite au siège de Puebla, il prit part, en 1870, aux batailles sous Metz, fut fait prisonnier après la capitulation de Bazaine et interné à Bonn ; puis il commanda une batterie contre la Commune de Paris.

Mercier était commandant de l'artillerie du 12e corps à Angoulême quand Freycinet, ministre de la Guerre, l'appela, en 1888, à la direction des services administratifs. Il contribua ainsi aux transformations de l'armée ; c'est pendant qu'il occupait ce poste qu'éclata l'affaire Lecerf et Sarda, qui montra combien avait été peu surveillée l'exécution des marchés passés pour l'équipement des militaires.

En juillet 1889, il alla commander, à Amiens, la 3e division d'infanterie et il fut nommé, en 1893, commandant du 18e corps d'armée, à Bordeaux. Le 3 décembre de cette année, Casimir Périer lui confia, dans le cabinet dont il prenait la présidence, le département de la Guerre. Quand Casimir Périer devint Président de la République, le général Mercier conserva son portefeuille dans la combinaison Charles Dupuy, qui vint ensuite aux affaires (31 mai 1894 au 26 janvier 1895).

Pendant son passage au ministère de la Guerre, le général Mercier prit d'énergiques mesures pour réprimer certaines fraudes qui se produisaient dans l'administration militaire. Il prit aussi l'initiative du renvoi anticipé d'une partie du contingent. Il obligea Mirman, député de Reims, qui, professeur de l'Université, avait rompu son engagement décennal, à accomplir son service militaire ; il prépara et dirigea l'expédition de Madagascar, votée le 26 novembre 1894.

C'est au cours du ministère du général Mercier qu'est née l'affaire Dreyfus, qui passionna et divisa l'opinion.

Peu après la condamnation du capitaine Dreyfus, un courant, favorable à l'officier dégradé, se manifesta dans la presse et dans le public. L'émotion devint très vive quand, le 28 octobre 1897, Scheurer-Kestner, sénateur de Meurthe-et-Moseile, déclara qu'il avait en mains les preuves complètes de l'innocence d'Alfred Dreyfus.

Mis en cause dès la première heure, le général Mercier affirma hautement la culpabilité du prisonnier de l'île du Diable, déclarant qu'il avait été régulièrement et légalement jugé et justement condamné. Cependant, après l'avoir longtemps nié, il dut avouer avoir fait communiquer secrètement, à l'insu de l'inculpé et de son défenseur, Me De-mange, aux seuls membres du Conseil de guerre de 1894, des pièces de la plus haute importance, dont plusieurs furent pourtant reconnues fausses plus tard. Le général Mercier déclara avoir agi dans l'intérêt de la patrie et, devant le deuxième conseil de guerre appelé à réviser le procès, à Rennes, il essaya de communiquer aux nouveaux juges militaires son assurance de culpabilité de Dreyfus et de les convaincre surtout de la nécessité d'une nouvelle condamnation, toujours dans un but patriotique (août 1899).

La deuxième condamnation de Dreyfus à dix années de détention par le conseil de guerre de Rennes fut suivie d'une grâce accordée par le Président de la République (20 septembre) puis d'une amnistie votée l'année suivante par le Parlement pour tous les faits se rattachant à l'affaire et le général Mercier dut, à cette dernière mesure législative, l'annulation d'une demande de mise en accusation qui avait été déposée à la Chambre contre lui.

Quand, en 1895, il quitta le ministère, le général Mercier fut nommé commandant du 4e corps au Mans. Il devint Inspecteur d'armée et membre du conseil supérieur de la Guerre en 1898. Il passa au cadre de réserve la même année. Le décès de Chesnelong, sénateur inamovible, ayant fait attribuer un siège de plus au département de la Loire-Inférieure, Mercier posa sa candidature qui fut patronnée par tous les partis de l'opposition : monarchiste, nationaliste et ultramontain.

Elu sénateur le 28 janvier 1900 par 703 voix contre 287 à Riom, ancien maire de Nantes, républicain, le général Mercier intervint à la tribune dans la discussion des problèmes relatifs à la réorganisation de l'armée coloniale, au recrutement de l'armée. Il s'intéressa également à l'enseignement technique et commercial.

Il fut réélu le 7 janvier 1906 par 701 voix sur 998 votants et s'inscrivit au groupe nationaliste.

Il ne se représenta pas aux élections de 1920.

Dignitaire d'un certain nombre d'ordres étrangers, l'ancien ministre de la Guerre avait été fait grand officier de la Légion d'honneur en 1895.

Il mourut le 3 mars 1921 à Paris, à l'âge de 88 ans.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Auguste MERCIER

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