État civil :
Né le 4 décembre 1850
Décédé le 12 octobre 1941
Profession :
Négociant
Département :
Landes
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 3 janvier 1897
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 9 janvier 1933 ( Ne se représente pas )


Ancien Vice-président du Sénat

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)
1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1889-1940

MILLIÈS-LACROIX (RAPHAËL), né le 4 décembre 1850 à Dax (Landes).

Sénateur des Landes de 1897 à 1933.

Ministre des Colonies du 25 octobre 1906 au 24 juillet 1909.

Raphaël Milliès-Lacroix fait ses études secondaires à Dax avec le désir de se préparer à l'Ecole polytechnique. Ses espoirs se trouveront déçus car, après son premier baccalauréat, cédant aux instances de son grand-père, il s'oriente vers le commerce de la draperie. Son père, Eugène, peintre de talent, était mort très jeune. La guerre survient, il s'engage au 55e régiment de ligne et fait campagne dans l'Ouest. A la fin de la guerre, il revient dans son pays natal et, à l'âge de 21 ans, prend la direction de la maison de tissus en gros et la fait prospérer.

Bientôt, Raphaël Milliès-Lacroix se sent attiré par la vie publique. Ses sentiments républicains, très vifs, le poussent dès son jeune âge à s'engager dans la politique. Ainsi, dès 1873, il est membre du comité républicain puis, en 1877, secrétaire trésorier du comité ré publicain de résistance. Il est membre du comité républicain d'arrondissement de 1877 à 1885 et secrétaire général du comité républicain aux élections de 1885 et 1886 qui ont lieu au scrutin de liste.

Son activité politique s'exerce d'abord sur le plan local. Il est élu conseiller municipal de Dax en 1879, maire-adjoint en 1880, maire en 1887. Il est très conscient du rôle d'un administrateur local et se révèle comme un ardent défenseur des prérogatives des élus locaux. C'est ainsi qu'en 1891, à propos des franchises municipales, il a un duel avec le sous-préfet de Dax, Plantié. Il est révoqué de ses fonctions de maire en 1894 par Dupuy, président du conseil des ministres et ministre de l'Intérieur, pour avoir autorisé ouvertement, malgré l'avis contraire de l'autorité préfectorale, des courses de taureaux. La population de Dax le réélit maire à la suite de cet incident.

Il est conseiller général des Landes en 1899, vice-président du Conseil général en 1908 et président en 1922.

Son activité sur le plan local sera fort bénéfique pour la ville de Dax. Il développe le thermalisme de la cité. On lui doit la création des thermes salins. Il réalise de grands travaux d'urbanisme qui changent complètement la physionomie de la ville. Intransigeant pour la défense de ses idées, il n'agit que dans la loyauté la plus parfaite et il en donne la preuve au moment de l'affaire Dreyfus. Partisan de la révision du procès et se trouvant à ce sujet en opposition avec la majorité du conseil municipal, il donne sa démission.

Les idées républicaines qu'il a si bien défendues sur le plan local, il entend les défendre sur le plan national.

Il se présente aux élections sénatoriales le 3 janvier 1897 dans le département des Landes et est élu par 357 voix contre 258 à Démoulins de Riols, en même temps que Lourties et Pazat. Il sera constamment réélu jusqu'en 1933 : par 481 voix sur 710 suffrages exprimés le 7 janvier 1906 ; par 421 voix sur 695 suffrages exprimés le 11 janvier 1920 et par 543 voix sur 664 suffrages exprimés le 9 janvier 1924. Il ne se représentera pas aux élections de 1933 et c'est son fils, Eugène, qui lui succédera.

Il est inscrit au groupe de la gauche démocratique radicale et radicale-socialiste.

En 1900, il est élu membre de la commission des finances du Sénat et il est rapporteur du budget des Chemins de fer et de celui de l'Intérieur.

En 1906, dans son premier cabinet, Clemenceau en fait son ministre des Colonies. Il occupera ce poste jusqu'en 1909. A ce titre il visite - à ses frais- l'Afrique occidentale. Clemenceau l'avait surnommé « Le Nègre ».

Après la chute du premier ministère Clemenceau, il retourne à la commission des finances du Sénat, en 1910. Il est rapporteur des budgets des ministères de l'Intérieur et de la Guerre de 1911 à 1917 et, à ce titre, se préoccupe particulièrement de l'habillement et du harnachement. Il élabore un projet de réorganisation de nos arsenaux et établissements d'artillerie. Il est rapporteur général du budget au Sénat de 1917 à 1920, président de la commission du budget de 1920 à 1924. Elu vice-président du Sénat le 10 janvier 1929, il le restera jusqu'à la fin de son mandat sénatorial.

Il est l'auteur d'un projet de loi, adopté par les deux Chambres, sur la décentralisation administrative communale et départementale ; idée qui, nous le savons, lui était chère.

Son rapport sur le renouvellement du privilège de la Banque de France en novembre 1918 fut particulièrement remarqué. Il déposa aussi en 1897 une proposition de loi sur les incompatibilités parlementaires. Il est au Luxembourg le principal défenseur des courses de taureaux. Il soutint de ses votes le ministère Waldeck-Rousseau, le ministère Combes. Il vota la loi sur les associations, la loi de séparation des Eglises et de l'Etat et apporta son soutien au gouvernement Poincaré.

Raphaël Milliès-Lacroix fut un travailleur assidu en commission, mais point orateur de séance publique. C'était un homme d'ordre, de méthode et de loyauté. Il fut très souvent sollicité d'accepter un portefeuille ministériel mais refusa toujours, préférant se consacrer exclusivement au contrôle des finances publiques. Il était un des dirigeants du Dacquois, organe républicain de sa région.

Officier d'académie, titulaire de la croix du Mérite agricole, il avait refusé la Légion d'honneur, ne voulant pas céder aux sollicitations du ministre de l'Intérieur de l'époque, Dupuy, qui subordonnait l'attribution de cette haute distinction au retrait de sa candidature aux élections sénatoriales.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

1940-1958

MILLIÈS-LACROIX (Raphaël)

Né le 4 décembre 1850 à Dax (Landes)

Décédé le 12 octobre 1941 à Candresse (Landes)

Sénateur des Landes de 1897 à 1933

Ministre des colonies du 25 octobre 1906 au 24 juillet 1909

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2471)

Retiré de la vie politique, Raphaël Milliès-Lacroix meurt à Dax à l'âge de 91 ans, le 12 octobre 1941.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Raphael MILLIES-LACROIX

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