État civil :
Né le 28 novembre 1858
Décédé le 17 octobre 1939
Profession :
Propriétaire agricole
Département :
Nord
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 4 janvier 1903
Elu le 7 janvier 1906
Elu le 11 janvier 1920
Elu le 6 janvier 1924
Elu le 10 janvier 1933
Fin de mandat le 17 octobre 1939 ( Décédé )

1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

1889-1940

POTIÉ (AUGUSTE), né le 28 novembre 1858 à Haubourdin (Nord), mort le 17 octobre 1939 à Haubourdin.

Sénateur du Nord de 1903 à 1939.

Issu d'une vieille famille de cultivateurs fixée depuis plusieurs siècles en Flandre française, Auguste Potié fut guidé toute sa vie par un ardent amour de son terroir natal.

Appelé dès l'adolescence à prendre la direction du domaine héréditaire, il n'hésita pas à lui sacrifier l'achèvement de ses études secondaires.

La maîtrise dont il y fit preuve, le don de l'organisation qu'il y révéla, son souci permanent de suivre au plus près le progrès technique lui valurent rapidement une légitime autorité dans les milieux agricoles de sa contrée. Président du syndicat de dessèchement des marais de la haute Deule, fondateur et président de la Société des agriculteurs du Nord, il trouvait également le temps, à la tête de nombreux organismes de bienfaisance, de venir constamment en aide à ses concitoyens. Ceux-ci ne tardèrent pas à lui confier les responsabilités publiques pour lesquelles le désignaient tout naturellement de telles qualités d'altruisme. Conseiller municipal en 1886, adjoint au maire en 1892, il demeura premier magistrat de sa cité de 1896 à 1924.

Parallèlement, son canton l'élisait en 1892 au Conseil général et celui-ci le portait à la vice-présidence en 1913, puis à la présidence en 1922.

Le 4 janvier 1903, il entamait une carrière sénatoriale que seule la mort devait interrompre trente-six ans plus tard. Il sera alors doyen d'activité de la Haute Assemblée après avoir été l'un des plus jeunes sénateurs et siégé, à ce titre, au bureau d'âge en qualité de secrétaire.

Il était inscrit au groupe de la gauche démocratique, radicale et radicale-socialiste.

Son frère, Georges Potié, exercera également un mandat national en qualité de député, de 1910 à 1914.

La guerre et l'invasion devaient offrir à Auguste Potié la dramatique occasion de donner la mesure de son dévouement et de son courage.

Faisant front avec sang-froid et résolution aux exigences de l'occupant, il s'acharna à défendre les intérêts et la liberté des populations dont il avait la charge. Son refus des exactions et du joug ennemi le conduisit en conseil de guerre où il se vit infliger une peine d'un an de détention dans la prison allemande de Siegburg. Là, encore, son patriotisme demeura intransigeant au point qu'il fut envoyé dans les camps de représailles de Holzminden puis de Rastadt, tandis que sa femme était dirigée, comme otage, sur un autre camp. A son retour au Palais du Luxembourg, le 15 mai 1917, après dix-sept mois de captivité, Auguste Potié reçut un vibrant hommage du Sénat unanime. Sa réponse le dépeint tout entier : évoquant à peine ses souffrances personnelles et familiales, il préféra exposer longuement l'héroïsme, la misère et la désolation des provinces libérées et lancer un émouvant appel en leur faveur. C'est encore à l'amélioration de leur sort qu'il consacre ses efforts.

Réaliste et homme d'action, il voulut entreprendre immédiatement la reconstruction et déposa, dès le lendemain de l'armistice, une proposition de loi tendant à libérer les vieilles classes des régions reconquises, afin de trouver la main-d'oeuvre indispensable pour « rendre la vie à ces zones de mort ».

L'agriculture sous tous ses aspects demeura toujours au centre de ses préoccupations. Protectionniste, il défendit ardemment ses convictions au sein de la commission des douanes et veilla avec soin à l'équilibre entre les échanges métropolitains et coloniaux. Son objectif majeur était la revalorisation des produits de la terre.

Frappé de congestion dans sa ferme du Bocquiau, près d'Haubourdin, le 16 octobre 1939, Auguste Potié s'éteignit le lendemain. Il allait entrer dans sa quatre-vingt-unième année, ayant eu la douleur de voir pour la troisième fois sa patrie en guerre.

Il était chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'Instruction publique.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Auguste POTIE

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