Appartenance politique :
Groupe Socialiste
État civil :
Né le 7 août 1893
Décédé le 27 mars 1968
Profession :
Directeur d'école
Département :
Martinique

Elu le 7 novembre 1948
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

SYMPHOR (Paul)

Né le 7 août 1893 au Robert (Martinique)

Décédé le 27 mars 1968 à Paris

Sénateur de la Martinique de 1948 à 1958

Paul Symphor est né en 1893 dans l'importante commune martiniquaise du Robert. Attiré par l'enseignement, il fait de solides études, passe par l'école normale de la Martinique, obtient le certificat d'aptitude pédagogique et le brevet supérieur et devient instituteur puis directeur d'école publique.

Il entre en 1910, à l'âge de 17 ans, au parti socialiste SFIO, dont il sera bientôt nommé secrétaire de la fédération de la Martinique, participe à la création du syndicat des instituteurs dont il est secrétaire général et assure les fonctions de secrétaire de la fédération des instituteurs. Il préside également aux destinées d'une coopérative agricole.

Elu au conseil municipal du Robert en 1935, il devient maire de cette commune et conseiller général de la Martinique en 1937. D'emblée hostile au gouvernement de Vichy, Paul Symphor démissionne de ses responsabilités électives en 1940, ce qui entraîne sa révocation, puis fait partie du comité clandestin de libération martiniquaise.

Son action courageuse dans la Résistance lui vaut d'être aisément réélu maire du Robert puis conseiller général de ce canton en 1945, mandats qu'il conservera jusqu'aux renouvellements de 1965 et 1967. Ses collègues le portent ensuite en 1947 à la vice-présidence puis en 1951 à la présidence du conseil général de la Martinique qu'il occupera encore pendant quatre années. En 1946, il représente son département à la conférence caraïbe de Saint-Thomas et à la conférence touristique de New-York. Pour ses mérites, son activité inlassable et son dévouement à la chose publique, Paul Symphor est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 11 août 1947 ; il est également officier des palmes académiques.

C'est tout naturellement qu'il conduit aux élections au Conseil de la République du 7 novembre 1948 la liste de concentration républicaine, qui remporte les deux sièges à pourvoir. Lui-même rassemble 299 voix des 531 suffrages exprimés.

A son arrivée à la Haute Assemblée, Paul Symphor rejoint le groupe socialiste. Membre assidu de la commission de la marine durant ses deux mandats au Conseil de la République, Paul Symphor appartient également à celles de l'intérieur, du travail, de l'éducation nationale, de la France d'outre-mer, de la reconstruction, des moyens de communication, de la production industrielle et des affaires économiques. Il fait également partie de la commission d'étude du régime des prestations familiales (1951) et des commissions de coordination chargées de la recherche scientifique et du progrès technique (1955,1957,1958), du deuxième plan de modernisation et d'équipement (1955) et de l'organisation commune des régions sahariennes (1956). En 1953, Paul Symphor entre comme secrétaire au bureau du Conseil de la République, auquel il sera reconduit aux sessions de 1954 et 1955.

Il fait preuve d'une grande activité législative en déposant pas moins de cinq propositions de loi ou de résolution, douze rapports et huit questions orales, notamment sur la situation des ports maritimes et le reclassement des ex-pilotes de la station de Haïphong, la réorganisation des territoires d'outre-mer mais surtout le sort des départements d'outre-mer, nouvellement créés par la loi du 19 mars 1946. C'est ainsi qu'il réclame à de nombreuses reprises dans l'hémicycle l'extension du régime des assurances sociales appliquée en métropole et l'amélioration des salaires et traitements des fonctionnaires de même qu'il s'insurge contre les difficultés financières rencontrées par les boursiers ne touchant pas le montant de leurs allocations avant les grandes vacances ou encore l'insuffisance du nombre d'infrastructures scolaires et la carence de l'inspection dans l'enseignement primaire en Martinique.

Paul Symphor participe bien sûr aux autres discussions intéressant les départements d'outre-mer, notamment sur les questions budgétaires, sur lesquelles il intervient inlassablement, l'organisation de la police, la fiscalité, l'urbanisme, le fonds d'investissements pour le développement économique et social, l'extension de la majoration de diverses allocations de vieillesse ou encore la réglementation de la pêche maritime dans les Antilles.

Par ailleurs, secrétaire de la commission de la marine de 1949 à 1955, Paul Symphor en occupe la vice-présidence de 1956 à 1958 et s'exprime sur l'organisation du travail de manutention dans les ports, l'exploitation des services maritimes d'intérêt général, la sauvegarde de la vie humaine en mer et l'habitalité à bord des navires ainsi que les taxes locales de péage dans les ports maritimes.

Aux élections du 19 juin 1955, Paul Symphor est reconduit à son siège de sénateur de la Martinique en tête de la liste de concentration républicaine qui retrouve à nouveau les deux sièges à pourvoir. Les 2 et 3 juin 1958, il vote pour la reconduction des pouvoirs spéciaux en Algérie, accorde les pleins pouvoirs au gouvernement et approuve la révision constitutionnelle.

Ve République

SYMPHOR (Paul)

Né le 7 août 1893 au Robert (Martinique)

Décédé le 27 mars 1968 à Paris

Sénateur de la Martinique de 1948 à 1968

Représentant la Martinique au Palais du Luxembourg depuis 1948, Paul Symphor est réélu sénateur le 26 avril 1959 au deuxième tour. Cet ancien directeur d'école, figure de la Résistance, responsable du parti socialiste et du syndicalisme enseignant dans son département depuis l'entre-deux-guerres, maire et conseiller général du Robert depuis 1945, s'était montré sous la IVe République un efficace défenseur des intérêts socio-économiques des populations ultramarines, notamment au sein de la commission de la Marine qu'il avait longtemps vice-présidée et de la commission de la France d'Outre Mer qu'il avait animée par ses très nombreux rapports et propositions de loi ou de résolutions. Membre du groupe socialiste, il est nommé à la commission des affaires culturelles en octobre 1959. Ce spécialiste de l'enseignement y déploie une grande activité. Il suit de près ainsi en 1960 un projet de loi relatif à l'enseignement et à la formation agricoles. Il s'intéresse également en 1964 aux discussions sur le statut de l'ORTF.

Mais Paul Symphor ne se limite pas aux seules questions culturelles. Il intervient fréquemment sur tous les dossiers touchant aux populations de l'Outre Mer et des DOM antillais plus précisément. Refusant toutes discriminations pouvant pénaliser ces dernières, il déplore ainsi en 1959 lors d'une question orale que le SMIG n'ait pas été relevé en Outre Mer comme il l'a été en Métropole et regrette que le salaire minimum garanti ne soit pas indexé aux Antilles sur l'indice des prix de détail très élevés dans les îles. Les discussions des projets de loi de finances lui permettent année après année, de défendre une idée qui lui est chère : favoriser le développement socio-économique des DOM par des aménagements fiscaux incitant les investissements et, par là même, la création d'emplois. Très estimé au Palais du Luxembourg pour la précision de son travail en commission et ses qualités d'orateur en séance publique, apprécié au-delà des clivages partisans pour son amabilité et sa grande culture, Paul Symphor est nommé secrétaire du Sénat dès mai 1959, retrouvant ainsi des fonctions déjà occupées au Conseil de la République à partir de 1953.

Au Sénat, Paul Symphor, absent, ne participe pas au vote de la loi du 4 février 1960 autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Il approuve la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux.

A partir de 1962 toutefois, des problèmes de santé l'empêchent de séjourner longtemps en Métropole et Paul Symphor se montre moins actif au Sénat. Ses interventions se font de plus en plus rares jusqu'en 1967. Très malade, le sénateur ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections cantonales des 24 septembre et 1er octobre 1967. A l'occasion de sa disparition le 27 mars 1968, le président Gaston Monnerville se fait le porte-parole de tous les sénateurs pour déplorer la perte d'un parlementaire d'expérience, très attaché à sa terre natale, fidèle à son parti et à ses idéaux humanistes. Paul Symphor était chevalier de la Légion d'honneur depuis août 1947. En Martinique, dans la ville natale du sénateur, le collège construit en 1963 porte son nom.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Paul SYMPHOR

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