Appartenance politique :
Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe
État civil :
Né le 20 juin 1947
Décédé le 25 novembre 2023
Profession :
Professeur agrégé de lettres classiques
Département :
Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


COLLOMB (Gérard)

Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Décédé le 25 novembre 2023 à Pierre-Bénite (Rhône)

Député du Rhône de 1981 à 1988

Sénateur du Rhône de 1999 à 2017 et en 2018

Ministre d'État, ministre de l'Intérieur du 17 mai 2017 au 3 octobre 2018

Fils d'un ouvrier métallurgiste devenu contremaître et d'une femme de ménage, Gérard Collomb voit le jour le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône. Après une hypokhâgne et une khâgne au lycée du Parc à Lyon et des études à la faculté des lettres dans la même ville, il obtient l'agrégation de lettres classiques en 1970. Il enseigne ensuite dans plusieurs lycées de la région lyonnaise, dont le lycée Jean-Perrin, à Lyon, en 1980 et 1981.

C'est en rejoignant en 1969 la Convention des institutions républicaines, parti politique fondé par François Mitterrand et Charles Hernu, que Gérard Collomb débute son engagement politique. Puis, il milite au sein du Parti socialiste (PS), refondé au congrès d'Épinay en 1971. Cette année-là, il sollicite pour la première fois un mandat : il est candidat infructueux aux élections municipales à Sainte-Foy-lès-Lyon. Il se présente ensuite aux élections législatives de mars 1973 dans la septième circonscription du Rhône sous les couleurs de l'Union de la gauche socialiste et démocrate. Après avoir obtenu 17,91 % des suffrages exprimés au premier tour, il est battu au second tour : il recueille 39,41 % des voix contre 57,95 % pour Frédéric Dugoujon, candidat du Centre démocrate. Il échoue de nouveau aux élections législatives de mars 1978, dans la deuxième circonscription du Rhône, mais cette fois comme suppléant de la socialiste Yvette Roudy, laquelle s'incline au second tour face à Roger Fenech, candidat de l'Union pour la démocratie française (UDF).

En 1977, Gérard. Collomb obtient son tout premier mandat électif : il est élu conseiller municipal de Lyon. Dès lors, il siège durant quarante-six ans au conseil municipal de la capitale des Gaules. Il est ensuite élu député de la deuxième circonscription du Rhône, à l'âge de trente-quatre ans, lors des élections législatives des 14 et 21 juin 1981. Porté par la vague rose qui suit l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République, il obtient 40,19 % des voix au premier tour, puis bat au second tour Roger Fenech : il réunit 52,39 % des voix contre 47,61 % pour le député sortant. Gérard Collomb est réélu aux élections législatives du 16 mars 1986 : avec 29,29 % des voix, la liste de la Majorité présidentielle conduite dans le Rhône par Charles Hernu, sur laquelle il figure en quatrième position, remporte cinq sièges.

Au Palais-Bourbon, il s'inscrit au groupe socialiste et siège à la commission des affaires culturelles de 1981 à 1988. Rapporteur pour avis du budget des rapatriés de 1981 à 1983, il rapporte également le projet de loi d'amélioration des retraites des rapatriés en 1985. Il est aussi rapporteur, en 1981, d'une proposition de loi tendant à modifier la loi du 9 décembre 1974 donnant vocation à la qualité de combattant aux personnes ayant participé aux opérations effectuées en Afrique du Nord entre 1951 et 1962.

Le député du Rhône rapporte en outre, en 1985, le projet de loi relatif à la négociation collective sur l'aménagement du temps de travail. Il intervient également en séance publique à propos de l'autorisation administrative de licenciement (1986), du Conseil de prud'hommes (1986) et de la durée du temps de travail (1987). Rapporteur pour avis d'un projet de loi organique, en 1984, sur le Conseil économique et social, il prend la parole dans l'hémicycle du Palais-Bourbon à propos de sujets variés, tels que l'enseignement élémentaire (1981), les hôpitaux psychiatriques (1981), la crise des banlieues (1983) et la police nationale (1985).

Il vote en faveur de la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, de la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982 et de la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982. Alors que Jacques Chirac est redevenu Premier ministre, il se prononce contre la loi relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, en 1986.

En juin 1988, il se porte candidat aux élections législatives dans la première circonscription du Rhône. Réunissant 37,46 % des suffrages exprimés au premier tour, G. Collomb est battu au second tour par Bernadette Isaac-Sibille : il obtient 48,56 % des voix contre 51,44 % pour la maire UDF du 5e arrondissement de Lyon. Après ce revers électoral, il siège au Conseil économique et social de 1989 à 1994. Il est également conseiller régional de la région Rhône-Alpes de 1992 à 1999. Il joue par ailleurs un rôle de premier plan au sein du Parti socialiste. Membre de son conseil national à partir de 1985, il est nommé secrétaire national du PS, délégué aux relations extérieures puis aux pays en voie de développement (1988-1993). Il devient le secrétaire général de la Fondation Jean Jaurès dès sa fondation, en 1992, par l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy.

Il ne renonce toutefois pas à représenter le Rhône au Parlement. Il est ainsi candidat aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995. Mais la liste socialiste conduite par Franck Sérusclat sur laquelle il se présente en troisième position ne remporte que deux sièges, avec 666 des 2 798 suffrages exprimés. Il échoue également à reconquérir le siège de député de la première circonscription du Rhône aux élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997 : devancé par B. Isaac-Sibille dès le premier tour (avec 26,92 % des voix contre 30,43 %), il est battu par la députée UDF sortante au second tour (avec 48,69 % des voix contre 51,31 %).

L'investissement national de Gérard Collomb ne le détourne cependant pas de Lyon. Candidat infructueux aux élections municipales à la tête d'une liste socialiste en 1983 et 1989, il échoue une troisième fois à conquérir la mairie lors du scrutin municipal de 1995 : sa liste d'union de la gauche réunit 36,44 % des voix, contre 47,49 % pour celle d'union de la droite menée par l'ancien Premier ministre Raymond Barre. Toutefois, cette même année 1995, Gérard Collomb est élu maire du 9e arrondissement de Lyon. Puis, en 2001, la liste de la gauche plurielle qu'il conduit remporte les élections municipales avec 48,56 % des suffrages exprimés au second tour. Gérard Collomb devient ainsi maire de Lyon le 25 mars 2001, succédant à Raymond Barre, qui ne se représentait pas. Réélu en 2008 et en 2014, il se consacre à cette ville durant près de dix-huit ans (2001-2017 et 2018-2020). Il transforme largement la capitale des Gaules : les berges du Rhône sont piétonnisées, le tramway développé, des vélos en libre-service mis en place, le quartier de la Confluence créé et le quartier d'affaires de la Part-Dieu relancé. Gérard Collomb est par ailleurs président du Grand Lyon de 2001 à 2015.

Il retrouve par ailleurs un mandat parlementaire en 1999. Le 1er novembre 1999, il devient en effet sénateur du Rhône en remplacement de Franck Sérusclat, démissionnaire. Il est ensuite réélu aux élections sénatoriales du 26 septembre 2004 : avec 866 des 3 318 suffrages exprimés, sa liste PS remporte deux des sept sièges à pourvoir dans le Rhône.

Au Palais du Luxembourg, il siège au sein du groupe socialiste. Il est successivement membre de la commission des affaires culturelles (1999-2009) et de celle des lois (2009-2017).

Il consacre une part importante de son action sénatoriale aux collectivités territoriales. Membre de la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation de 2009 à 2011, il est l'auteur, en 2007 et 2009, d'une proposition de loi relative à la coopération internationale des collectivités territoriales dans le domaines des technologies de l'information et des communications. Le maire de Lyon dépose deux propositions de loi en 2014 : l'une sur la participation des élus locaux aux organes de direction des deux sociétés composant l'Agence France locale, l'autre relative à la zone d'aménagement concerté du quartier de Gerland à Lyon. En séance publique, il prend la parole dans le cadre de la discussion de plusieurs textes concernant les collectivités territoriales, dont le projet de loi relatif aux libertés et responsabilités locales en 2003, celui de réforme des collectivités territoriales en 2010 et celui portant nouvelle organisation territoriale de la République en 2014 et 2015.

Gérard Collomb se félicite de la création de la métropole de Lyon, collectivité territoriale à statut particulier qui réunit les compétences du Grand Lyon et celles du département du Rhône situé sur le territoire du Grand Lyon. De 2015 à 2017, il en est le premier président.

Au Sénat, Gérard Collomb dépose également, en 2006, une proposition de loi tendant à favoriser le maintien des relations entre enfants et parents à la suite d'un divorce. Il intervient en séance publique sur différents sujets : la reconnaissance du génocide arménien de 1915 (2000 et 2011), la diffusion numérique terrestre hertzienne (2000), la liaison transalpine Lyon-Turin (2003) et la construction de grands stades (2009 et 2011).

Il vote en faveur de la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005, de la loi autorisant la ratification du traité de Lisbonne modifiant le traité sur l'Union européenne, le traité instituant la Communauté européenne et certains actes connexes en 2008, de la loi relative à la création de la Banque publique d'investissement en 2012, de la loi relative à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme en 2012, de la loi pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014, de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République en 2015 et des cinq lois prorogeant successivement l'application de l'état d'urgence en 2015 et 2016.

En revanche, il se prononce contre la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002, la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008 et la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010. Il s'abstient sur la loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion en 2008, la loi autorisant la ratification de la décision du Conseil européen modifiant l'article 136 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne en ce qui concerne le mécanisme de stabilité pour les États membres dont la monnaie est l'euro en 2012 et la loi constitutionnelle de protection de la Nation (engagement de l'état d'urgence, dépossession de la nationalité française) en 2016. Il ne prend pas part au vote de la loi favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet en 2009 et à celui de la loi interdisant le cumul de fonctions exécutives locales avec le mandat de député ou de sénateur en 2014.

Après avoir soutenu les différents candidats socialistes à la présidence de la République depuis son entrée en politique, il appuie la candidature de l'ancien ministre de l'Économie Emmanuel Macron à l'élection présidentielle de 2017. Après la victoire de ce dernier, Gérard Collomb est nommé ministre d'État, ministre de l'Intérieur, le 17 mai 2017, dans le gouvernement d'Édouard Philippe. Il renonce alors à ses mandats de sénateur du Rhône et de maire de Lyon, tout en conservant ceux de conseiller municipal et de conseiller métropolitain. Quittant le Parti socialiste, il rejoint La République en marche, parti créé en mai 2017 pour soutenir l'action d'Emmanuel Macron. Dans ses fonctions de ministre de l'Intérieur, il porte notamment le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme en 2017, ainsi que le projet de loi sur l'asile et l'immigration en 2018.

Le 3 octobre 2018, Gérard Collomb démissionne et quitte la Place Beauvau seize mois après y avoir fait son arrivée. Il redevient alors maire de Lyon en novembre 2018, son prédécesseur Georges Képénékian ayant démissionné. Il retrouve également son siège de sénateur du 4 novembre au 5 décembre 2018. À cette date, son mandat sénatorial prend définitivement fin.

Candidat aux élections métropolitaines en mars 2020, il échoue à reconquérir la métropole de Lyon : sa liste n'arrive qu'en quatrième position au premier tour et Gérard Collomb choisit de se désister en faveur de François-Noël Buffet, candidat des Républicains.

Au terme d'une lutte courageuse contre une longue maladie, il s'éteint le 25 novembre 2023, à l'âge de soixante-seize ans. Il était officier de la Légion d'honneur, décoration qui lui avait été remise en 2021 par le président de la République Emmanuel Macron.

1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 13 décembre 2013, p. 13168.

Hommage lors de la séance du 29 novembre 2023. Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 30 novembre 2023, p. 9717.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Bibliographie

Who's who in France, plusieurs éditions.

Ouvrage écrit par Gérard Collomb

Et si la France s'éveillait, Paris, Plon, 2011.

Devenu Sénateur le 2 novembre 1999 (en remplacement de M. Franck Sérusclat, démissionnaire)
Elu le 26 septembre 2004
Réélu le 28 septembre 2014 jusqu'au 17 juin 2017 (devenu membre du Gouvernement)
Redevenu Sénateur le 4 novembre 2018 (Reprise de l'exercice du mandat de sénateur suite à la cessation de fonction de membre du Gouvernement)
Fin de mandat le 5 décembre 2018 (cessation de mandat)

Ministre d'État
Député du Rhône

Membre de la Réunion administrative des Sénateurs ne figurant sur la liste d'aucun groupe

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Gérard COLLOMB

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