Appartenance politique :
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants
État civil :
Né le 14 juin 1899
Décédé le 25 août 1987
Profession :
Ingenieur general du Génie Rural
Département :
Seine-Maritime

Travaux parlementaires

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

HOUDET (Roger)

Né le 14 juin 1899 à Angers (Maine-et-Loire)

Décédé le 25 août 1987 à Ballainvilliers (Essonne)

Sénateur de Seine-Inférieure (devenue Seine-Maritime en 1955) de 1952 à 1958

Ministre de l'agriculture du 28 juin 1953 au 23 février 1955

Né le 14 juin 1899 à Angers, Roger Houdet effectue sa scolarité au lycée de Saumur, ville voisine de sa ville natale. En 1919, il est appelé avec sa classe, dans un régiment de tirailleurs algériens.

Il poursuit des études d'ingénieur agronome à l'Institut national agronomique et suit les cours de l'Ecole nationale du génie rural. Il obtient également le diplôme de l'Ecole supérieure d'électricité, et se consacre à une carrière essentiellement administrative et agricole.

Son sérieux et son efficacité le mènent à occuper les postes d'ingénieur, ingénieur en chef et ingénieur général du génie rural en Seine Inférieure, en Algérie et à Lille puis à devenir inspecteur général du génie rural.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Roger Houdet prend une part active à la lutte contre l'occupant en s'illustrant dans un réseau de résistance. La Médaille de la Résistance récompense son action.

La fin du conflit marque son entrée dans le monde politique : Roger Houdet est nommé, en octobre 1950, conseiller technique au cabinet du secrétaire d'Etat à l'agriculture, Paul Antier, et conserve ce poste dans le cabinet de Camille Laurens qu'il suit au ministère de l'agriculture le 21 novembre 1951. Cette même année, Roger Houdet ajoute à ses titres d'Officier d'Académie et d'Officier du Mérite agricole le titre d'Officier de la Légion d'honneur à titre civil, pour son action dans le domaine agricole, et notamment pour sa participation dans la mise au point, du plan de modernisation de l'agriculture, dans l'amélioration de l'équipement rural et l'installation de silos selon de nouvelles méthodes.

De janvier à février 1952, Roger Houdet est directeur de cabinet de Jean. Sourbet, secrétaire d'Etat à l'agriculture du gouvernement Edgar Faure. Roger Houdet se présente aux élections au Conseil de la République en mai 1952 sur la liste de l'Union républicaine des Indépendants et paysans qui réclame le retour au scrutin d'arrondissement, condamne les nationalisations de l'après-guerre et met la stabilité politique et monétaire au premier rang de ses objectifs.

Il est élu au Conseil de la République le 18 mai 1952 et rejoint le groupe des Républicains indépendants. Il est nommé membre de la Commission de la marine et des pêches et de la Commission des moyens de communication, des transports et du tourisme. L'année suivante, il est en outre membre suppléant de la Commission de l'agriculture, et membre de la Commission de coordination, chargée de suivre l'élaboration et la mise en oeuvre du deuxième plan de modernisation et d'équipement.

Dès le début de son mandat, Roger Houdet intervient sur un projet de loi relatif aux dépenses de fonctionnement des services de l'éducation nationale pour 1953. C'est dire qu'il prend part aux discussions sur les sujets les plus divers, même si l'agriculture reste, bien sûr, le domaine dans lequel il intervient le plus aisément : ainsi, en 1953, il propose trois amendements au projet de loi relatif aux dépenses d'investissement, dont un relatif à l'octroi de certains avantages aux obligations des emprunts communaux et syndicaux.

Au mois de juin de cette même année 1953, Roger Houdet se voit offrir par Joseph Laniel le portefeuille de l'agriculture. Il succède ainsi à Camille Laurens et devient le seul sénateur parmi les 21 ministres du nouveau gouvernement.

Le rythme de ses interventions s'accroît alors, au sein du Parlement. En tant que ministre de l'agriculture, Roger Houdet est en effet amené à participer aux discussions appréhendant les aspects les plus divers du monde agricole. Ces discussions concernent, pour la session de 1953, aussi bien l'adduction d'eau d'un village que les cotisations aux caisses d'allocations familiales agricoles, ou encore le budget du ministère de l'agriculture pour 1954. Roger Houdet est maintenu à son poste de ministre de l'agriculture dans le gouvernement que Pierre Mendès-France forme en juin 1954.

En cette qualité, l'ancien ingénieur agronome continue à apporter son savoir et ses compétences dans les débats qui animent la chambre, notamment, lors de la session de 1954, sur l'organisation des marchés agricoles, les différents problèmes que soulèvent l'organisation du marché de la viande (contrôle, importations...) et le budget de l'agriculture pour 1955.

Le gouvernement de Pierre Mendès-France tombe le 6 février 1955. Après un temps de congé, Roger Houdet revient siéger au Palais du Luxembourg. Il participe toujours activement à toutes les discussions relatives aux questions agricoles : il propose ainsi en mars 1956, une proposition de résolution sur la garantie aux producteurs de blé dont les récoltes ont été partiellement détruites par les gelées du mois de février 1956, de la rémunération des dépenses engagées pour le réensemencement des surfaces détruites. Il intervient par ailleurs sur la création éventuelle d'attachés agricoles, l'encouragement des producteurs de blé par une prime exceptionnelle, ou encore le développement de la formation professionnelle et de la vulgarisation agricole en 1957. Il prend également l'initiative de déposer deux propositions de loi, l'une tendant à faciliter le financement des installations d'équipement agricole collectif (juillet 1957) ; l'autre tendant à fixer les principes d'une charte agricole, et définir les moyens d'une politique agricole continue (octobre 1957).

Roger Houdet vote les pleins pouvoirs et approuve la révision de la Constitution les 2 et 3 juin 1958. Il est réélu sénateur de Seine-Maritime le 8 juin 1958 et est nommé ministre de l'agriculture dans le cabinet de Charles de Gaulle Il poursuit alors une longue carrière ministérielle et politique jusqu'en 1977, et meurt le 25 août 1987.

Ve République

HOUDET (Roger, Ambroise, Edouard)

Né le 14 juin 1899 à Angers (Maine-et-Loire)

Décédé le 25 août 1987 à Ballainvilliers (Essonne)

Sénateur de la Seine-Inférieure, puis de Seine-Maritime de 1952 à 1977

Ministre de l'Agriculture du 28 juin 1953 au 23 février 1955 et du 9 juin 1958 au 27 mai 1959

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 343-344)

Expert reconnu des questions agricoles, Roger Houdet est appelé au Gouvernement après que Charles de Gaulle a été investi comme président du Conseil. Il conserve son poste dans le cabinet Debré, formé en janvier 1959, puis se présente aux élections sénatoriales du 26 avril en Seine-Maritime. Il conduit une liste d'Union républicaine, indépendante, sociale et paysanne : y figurent également deux autres sortants, Geoffroy de Montalembert et Marcel Lebreton. Cette liste obtient 1 087 voix sur 2 190 (49,6%). Les sièges sont répartis à la proportionnelle dans ce département. Le bon résultat de la liste de Roger Houdet lui permet de remporter trois sièges de sénateurs, les deux autres allant à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et au Mouvement républicain populaire (MRP).

Il n'est plus possible, sous la Ve République, de cumuler un mandat parlementaire et des fonctions ministérielles. Entre janvier et avril 1959, les membres du Gouvernement qui détenaient un mandat de sénateur, soit Roger Houdet et Edmond Michelet, n'ont pas eu à s'en démettre, les dernières élections sénatoriales ayant eu lieu sous le régime précédent. Cette incompatibilité n'entre en vigueur, pour les sénateurs, qu'à partir du scrutin du 26 avril 1959. Réélu, Roger Houdet choisit donc de siéger à la Haute assemblée et démissionne du ministère de l'Agriculture. Il y est remplacé par le sénateur de la Vendée Henri Rochereau. Au Palais du Luxembourg, Roger Houdet s'inscrit au groupe des Républicains indépendants (RI). Il siège brièvement à la commission des affaires culturelles en juillet 1959, puis à la commission des lois d'octobre 1960 à octobre 1961. Il rejoint ensuite la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation pour un an, avant de passer à la commission des affaires économiques et du Plan en octobre 1962. Ce « nomadisme » trouve une fin provisoire lorsqu'il gagne la commission des finances du Sénat, en octobre 1964. Il y siège en effet jusqu'en 1973. C'est naturellement sur les questions agricoles que les interventions du sénateur de la Seine-Maritime sont les plus attendues. Il se garde bien de critiquer l'action de ses successeurs à l'occasion de la discussion de la loi d'orientation agricole (23 juin 1959), de l'examen du budget de l'Agriculture pour 1962 (24 novembre 1961) ou comme rapporteur d'une proposition de loi définissant les principes et modalités d'un système contractuel en agriculture (12 mai 1964). Il considère ainsi le Marché commun comme une chance pour les paysans français et la réforme des structures comme une nécessité.

Son expérience et son goût du travail parlementaire permettent à Roger Houdet d'aborder d'autres sujets. Il consacre ainsi une part importante de son activité aux problèmes de l'information au début de la Ve République. Rapporteur du budget de l'Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) pour 1961 et 1962, il insiste sur la nécessité d'une réorganisation de ses services dans l'esprit de l'ordonnance du 4 février 1959, qui a fait de l'ORTF un « établissement public à caractère industriel et commercial ». Le fonctionnement de l'Office doit, selon lui, évoluer vers plus de « souplesse » et se dégager « des méthodes traditionnelles d'un service de l'Etat ». Enfin, Roger Houdet appelle l'attention du ministre de l'Information sur le délicat problème des artistes et des producteurs de l'ORTF, qui « ne peuvent se classer objectivement dans des grilles de salaires » mais devraient « avoir une certaine stabilité d'emploi » (28 novembre 1960). Il insiste sur la nécessité de donner aux Français une information « franche et complète », qui ne cède pas au « démon de la propagande » mais ne les laisse pas non plus « dans l'ignorance des desseins et des décisions de la politique gouvernementale » (27 novembre 1961). Le sénateur de Seine-Maritime est rapporteur du budget des services généraux du Premier ministre pour 1965, 1966, 1967, 1968 et 1969. Dans son intervention du 14 novembre 1965, il en souligne le caractère hétéroclite : ce budget couvre aussi bien la subvention destinée à l'Ecole nationale d'administration que celle du Centre national d'études spatiales. L'ancien ministre est également rapporteur du budget de la direction des Journaux officiels et du Conseil économique et social, qui dépendent des services du Premier ministre, pendant plusieurs années. Roger Houdet accorde les pouvoirs spéciaux au gouvernement de Michel Debré pour rétablir l'ordre en Algérie au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960), approuve la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) et la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967).

Les élections sénatoriales du 22 septembre 1968 sont un succès pour les centristes d'opposition en Seine-Maritime, où Jean Lecanuet est leur figure de proue. C'est la liste de ce dernier qui arrive en tête lors de ce scrutin avec 751 suffrages sur 2 329, contre 674 - soit 413 de moins que neuf ans plus tôt - pour celle de Roger Houdet. Mais ce dernier, devenu maire de Luneray en 1962, est réélu sénateur de la Seine-Maritime.

Rapporteur du budget du développement industriel et scientifique pour 1970, 1971 et 1972, il s'investit de manière croissante dans les questions européennes. Toutefois, Roger Houdet quitte la commission des finances du Sénat pour celle des affaires culturelles, en octobre 1973. Il siège par ailleurs à l'Assemblée unique des communautés européennes, qui prend ensuite le nom de Parlement européen, de 1968 à 1977. Il est membre du groupe libéral et prend la présidence de la commission de l'agriculture en mars 1972. Cette commission est alors celle qui exige de ses membres le plus d'assiduité, car elle se réunit plusieurs fois par mois à Bruxelles. Roger Houdet, qui a participé à la création de la politique agricole commune (PAC), souligne, le 19 novembre 1974, qu'elle est « la seule politique commune dont peut s'enorgueillir l'Europe » et que « l'opinion agricole française y est fortement attachée ». Il s'étonne que le Royaume-Uni, qui vient d'adhérer à la Communauté européenne, s'en prenne « violemment » à la PAC et en particulier au fonds européen de garantie et d'orientation agricole (FEOGA). Il engage le Gouvernement à faire preuve de fermeté sur ce dossier. Un an plus tard, il prononce un long discours sur le fonctionnement du marché commun agricole. Il suggère à cette occasion que les autorités européennes osent « orienter la production agricole pour réduire les excédents structurels et limiter la dépendance alimentaire », affirment « une politique d'exportation dynamique, cohérente » et veillent à améliorer le stockage des produits agricoles européens (16 décembre 1975). Face à la crise économique qui frappe l'agriculture à l'instar d'autres secteurs d'activité, il prône un approfondissement du Marché commun comme préalable à son élargissement à la Grèce, au Portugal et à l'Espagne. Il s'interroge en outre sur l'opportunité de dépasser le principe de la préférence communautaire dans ce contexte économique « déprimé » (séance du 9 novembre 1976).

Roger Houdet soutient la création des régions (29 juin 1972) mais s'oppose à la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (20 décembre 1974). Il vote la réforme du divorce (18 juin 1975).

L'ancien ministre n'est pas candidat aux élections sénatoriales de 1977. Il meurt 10 ans plus tard, à l'âge de 88 ans. Officier de la Légion d'honneur et commandeur du Mérite agricole, il avait également été décoré de la médaille de la Résistance.

Elu le 26 avril 1959
Réélu le 22 septembre 1968
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)

Ministre

Membre de la commission des affaires culturelles
Membre du Groupe des Républicains et Indépendants

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Roger HOUDET

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