INTERVENANTS

Yvon COLLIN, Président du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen du Sénat

Je tiens à remercier le président Fischer qui a pris l'initiative de ce colloque ainsi que Messieurs Jean-Noël Jeanneney et Jean-François Sirinelli qui nous font l'honneur de leur haut patronage, de même que Monsieur Jean-Pierre Rioux qui vient d'ouvrir brillamment cette première table ronde. Avant de vous livrer mon approche des troubles de la mémoire française, je souhaite également remercier l'ensemble des organisateurs de ce colloque.

Le thème de la mémoire suscite de nombreuses réflexions dans différentes disciplines. Chez les historiens, l'ouvrage dirigé par Pierre Nora, Les lieux de mémoire , qui fait l'inventaire des lieux et des objets dans lesquels s'est incarnée la mémoire nationale, en témoigne. Chez les psychanalystes, la mémoire se présente à travers ses ambiguïtés, entre souvenirs-écrans et dévoilement du refoulé. Daniel Sibony nous éclairera sans doute sur cet angle d'approche de la question. Pour ma part, en ma qualité d'élu, je souhaiterais manifester l'intérêt des politiques pour ce thème.

En préambule, l'intitulé de ce colloque m'invite à rendre hommage à ceux qui, au cours de la période qui nous intéresse, furent deux fois les oubliés de l'histoire, d'abord lors de son déroulement, puis lors de son écriture. Invité à répondre à la question de la définition de la mémoire collective, je note d'emblée que celle-ci a fait récemment l'objet de nombreuses initiatives pour en prescrire l'usage. Je pense notamment à l'invocation de Jean Jaurès et de Léon Blum au cours de la dernière campagne présidentielle, à la lettre de Guy Môquet dont la lecture a été rendue obligatoire dans les établissements scolaires ou au projet de création d'une Maison de l'histoire de France. Cette avalanche mémorielle m'apparaît quelque peu suspecte et suscite en moi un curieux sentiment de scepticisme et de malaise. Face à ces pseudo-actualisations du passé, perçues comme autant de manipulations visant d'autres objectifs que ceux que l'on affiche complaisamment, des résistances s'organisent.

Mais ce malaise révèle, plus qu'une simple réaction à des tentatives d'instrumentalisation de la mémoire par nos gouvernants, une crise profonde du collectif, de l'avenir et de l'identité même des hommes d'aujourd'hui. A cet égard, il serait bon de rappeler les phases par lesquelles est passée l'historiographie moderne : l'histoire mémorielle, flamboyante et épique, telle que la pratiquaient Michelet et Péguy ; l'histoire positiviste polarisée sur l'événement, utile mais quelque peu anomique ; enfin, l'histoire critico-interprétative, aux fondations matérialistes solides et capable de s'affranchir des déterminismes.

Ce parcours permet de retracer une évolution d'une histoire mythique vers une histoire critique et vivante, capable de susciter des rapports avec la mémoire tels que Marcel Proust les a merveilleusement décrits en les distinguant des souvenirs figés et mortifères. Or je crains fort que les prescriptions mémorielles que l'on nous propose aujourd'hui ne représentent une profonde régression, un effacement de l'histoire vivante et la figure d'une nouvelle forme de populisme. En effet, je dois avouer mon trouble face à la conjonction de cette frénésie de la mémoire collective et de la profonde indifférence, voire du mépris, témoignés envers l'histoire de la part des mêmes acteurs. J'en veux pour preuve la suppression de l'enseignement de cette discipline en classe de Terminale scientifique ou l'absence d'émissions historiques sur la première chaîne de télévision. Comment ne pas voir un lien étroit entre une telle débauche de mémoire et les tentatives quasi-révisionnistes portées par certains discours de candidats, de présidents ou par de malheureux amendements parlementaires procédant au morcellement d'un processus aussi unitaire et constitué que le colonialisme. Je vous renvoie par exemple aux propos tenus sur « l'homme africain » qui ne serait pas entré dans l'histoire, au désastreux débat sur l'identité nationale, qu'il faut mettre en parallèle avec cette hypermnésie infligée par des gouvernants qui, de communicants habiles, sont devenus de simples communicants. Je ne m'attarderai pas sur les aspects marchands de la mémoire collective, dont on trouve des traces aussi bien chez nous qu'aux Etats-Unis. Mais je souhaite insister sur les aspects dévastateurs des évolutions que nous connaissons aujourd'hui. N'assistons-nous pas au retour de l'imagerie d'Epinal aux dépens de la saine histoire critique et vivante ? La tension des émotions n'est-elle pas la figure sournoise du populisme et ne doit-on pas craindre que la mémoire joue ici le triste rôle d'une drogue contre les esprits vivants et celui d'une pomme de discorde placée au coeur même d'un peuple à qui l'on demande de s'humilier en admettant de prétendus crimes et des insuffisances notoires par rapport aux héros des temps passés. Devant l'effacement de l'esprit critique et la fascination pour les souvenirs morts qui les accompagnent, j'estime que ces entreprises mémorielles factices constituent un réel danger pour la cohésion nationale. Je ne doute pas que ces effets soient d'ailleurs recherchés. Souvenons-nous des affrontements suscités par le débat sur l'identité française, illustrés par une phrase-choc, politiquement très orientée : « La France, on l'aime ou on la quitte. » Pour reprendre l'apport des neurosciences qui nous enseignent que l'action précède la conscience, et non l'inverse, je dirais que la mémoire ne précède pas le présent et l'avenir, de même que la mémoire collective n'est pas placée devant le collectif. Et si le collectif peut transcender l'individu, il demeure sans lui comme une coquille vide.

Mesdames et Messieurs, mes chers amis, les troubles de la mémoire collective ne peuvent être guéris par l'hypermnésie ambiante, qui ne fait que les aggraver. Celle-ci m'apparaît en effet comme l'expression de la vision fantasmatique d'une « autre France », comme « l'autre femme » en psychanalyse, représentée par une statue de Commandeur ou par une mère-nourricière nourrissant d'une sourde culpabilité ceux à qui elle donne le sein. Le malaise me semble lié plus profondément à une triple crise contemporaine : la crise du collectif ; la crise de l'avenir ; enfin, la crise de l'identité de l'homme.

Premièrement, la crise du collectif renvoie à celle de l'Etat-nation, submergé par la mondialisation et amputé par ceux qui dénigrent l'Etat-Providence. A ce sujet, je pose la question suivante : combien de postes d'historiens seront supprimés au cours des prochaines d'années par ceux qui érigent des monuments à leur propre gloire et qui endossent les habits de résurrecteurs du passé ? Et je me demande pour quelles raisons la future Maison de l'histoire de France serait privée de toute vocation de recherche.

Deuxièmement, la crise de l'avenir m'apparaît liée à la vision à court terme des marchés financiers et à celle des gouvernants qui ont éliminé les instances nécessaires de projection dans l'avenir, ainsi qu'à la précarité grandissante de notre société. René Rémond avait coutume de dire en introduction à son cours à Sciences Po : « Faire de l'histoire, c'est connaître le passé pour comprendre le présent et prévoir l'avenir. » Selon cette conception, le présent et l'avenir comptent autant que le passé. L'avenir est nécessaire à la mémoire comme il l'est pour le présent et l'on sait depuis une certaine madeleine que la mémoire représente non pas le passé, mais le temps retrouvé, c'est-à-dire une actualisation du passé qui se prolonge dans la vie à venir.

Enfin, la crise de l'identité individuelle se décline d'abord, à mon avis, en une crise de l'hyper individualisme qui se résout dans l'essor des communautarismes, dont la mystification mémorielle accroît la vivacité et les affrontements. Mais elle se présente également comme une forme de dépersonnalisation et de réification de l'individu. Comme l'auraient posé Adorno ou Horkheimer, une chose a-t-elle de la mémoire ?

En conclusion, je pense que l'hypermnésie errante, loin de guérir les troubles de la mémoire, ne fera que les aggraver. D'autres chemins doivent être suivis afin de rendre l'avenir désirable à des individus libres, capables d'éprouver le sens de la cohésion du peuple pour retrouver une mémoire heureuse, c'est-à-dire lucide et sereine. Un projet politique concret doit être proposé qui retrouve le sens de l'homme en posant les bonnes questions : plutôt qu'un débat sur l'identité nationale, pourquoi ne pas engager celui de l'identité humaine au-delà de l' homo economicus ou de l' homo estheticus ? La principale ambition politique, et la plus urgente, doit consister aujourd'hui, de mon point de vue d'élu, à restaurer le goût de demain pour retrouver celui d'hier. Cette grande ambition s'accompagne d'un respect sans faille pour les historiens qui, mieux que tous les monuments et toutes les statues, nous permettent de puiser dans notre passé, loin de toute fascination, les lumières dont nos temps troublés ont le plus grand besoin.

Jean-Noël JEANNENEY

Merci, Monsieur le Sénateur. Nous retiendrons cette formule : « L'avenir est nécessaire à la mémoire. » Elle fait écho à ce faux lapsus que Françoise Sagan faisait faire à l'une de ses héroïnes : « Je ne sais pas ce que le passé nous réserve... » Les organisateurs de ce colloque ont souhaité faire se rencontrer les historiens et les politiques et il faut admettre que vous avez parlé de politique, Monsieur le Sénateur, avec une vigueur de conviction qui ne nous a pas étonnés et qui, pour reprendre une expression gaullienne, donne du « ragoût » à notre discussion. Je me hâte maintenant de donner la parole à Monsieur Daniel Sibony qui, dans le domaine de la psychanalyse, fait entendre une voix originale. Je le remercie de sa présence.

Daniel SIBONY, Psychanalyste et écrivain

Merci. Je m'occupe quotidiennement de soigner des personnes qui sont malades de la mémoire. Non pas seulement au sens élémentaire où ils auraient oublié quelque chose d'essentiel, de traumatique, qu'il faudrait leur rappeler ; mais en un sens plus profond - où à la place de cet oubli, ils ont produit des symptômes « pour mémoire », pour ne pas oublier ; des petits monuments qui les font souffrir, dont j'ai la charge de les aider à transformer le symbole.

Avant de parler de mémoire collective, je donnerai deux petits exemples sur la mémoire individuelle, qui peuvent avoir une résonance pour ce qui nous intéresse. Je me souviens avoir eu un jour la visite d'une personne qui avait comme symptôme d'avoir 38° de fièvre, depuis des années ; elle a décidé cette fois-là de s'expliquer avec cette chose. L'explication ne fut pas longue, je l'ai fait parler de ses origines, elle était née en Allemagne, et dans le contexte que nous connaissons, il s'est révélé qu'en 1938 sa mère avait commis un acte, ordinaire à l'époque mais pour nous bouleversant : elle avait tout simplement livré son homme, le père de la patiente, à la Gestapo, pour « raisons ethniques » . Cette personne avait gardé une sorte de stèle brûlante dans son corps, qui attendait qu'on parle avec, qu'on en fasse quelque chose. Elle s'en est donc trouvé mieux. (Cela fait parfois problème : être délivré trop vite peut éviter d'approfondir la question que le symptôme avait posée.)

Un autre exemple tiré de la vie quotidienne concerne mon approche de cette maladie de la mémoire qu'on appelle l'Alzheimer, qui semble signer notre époque. Mon idée c'est qu'il y a, certes, une dégénérescence neuronale, mais qu'elle se double, comme tout ce qui arrive à l'homme, d'une dégénérescence du rapport à l'Autre, du rapport de parole à l'autre. Je parlais avec quelqu'un, et nous fûmes interrompus assez longuement ; je me suis demandé ce que j'étais en train de lui dire, et je n'ai pas trouvé. Alors je me suis posé l'autre question : qu'est-ce qu'il m'a répondu quand je lui ai dit cela ? Et j'ai trouvé tout de suite. Ce qui m'a confirmé dans l'idée que les gens qui sombrent dans cette perte de la mémoire, n'ont pas eu le retour sur eux de ce qu'ils ont dit. Certes, on leur parle (est-ce que vous allez bien ? la journée s'est bien passée ?... vous n'avez besoin de rien ?...), mais il leur a manqué la rencontre de parole, le retour de leur parole passée par l'autre .

Car la mémoire n'est pas qu'un objet, c'est une dynamique qui se charge, se décharge, se recharge, avec des grincements, des refoulements et des retours, des oublis pour respirer, et des reprises. Sachant que rien ne s'efface, rien. Il ne faut pas craindre l'effacement mais l'absence de retour de ce qui est là, et qui reste en souffrance, en attente.

Si des événements importants du collectif ont eu lieu, et si on n'en a pas parlé, ils attendront, dans la mémoire affichée - comme le 38° de fièvre -, ils trouveront l'interprétation provisoire, la forme symptomatique, en attendant de s'exprimer mieux, d'une façon qui puisse irriguer le présent et enrichir le futur.

« La mémoire collective » est à la fois un objet qui comporte beaucoup de traces affichées et une dynamique pulsatile où nos choix sont impliqués. Côté affichage, on va loin aujourd'hui, grâce à l'Internet. Il y a des portails pour des morts, où l'on peut inscrire avec leurs photos ses disparus et les commémorer. Là où commence le problème c'est du côté de la dynamique de cette mémoire, déjà dans son déclenchement, sa mise en fonction, dans les sélections qu'on y fait, l'élaboration du message et de sa transmission, etc. Les instances politiques et médiatiques y jouent un rôle mais ne sont pas toutes puissantes. Il y a une vérité à l'oeuvre.

Pour qu'il y ait une mise en fonction, il faut que ce qu'on évoque soit déjà affiché et concerne le lien social, en tant qu'événement passé dont on a des choses à apprendre.

C'est aussi cela « co-mémorer » , célébrer la mémoire collective. Au-delà de la mémoire que le collectif possède, il y a la dynamique mémorielle qui contribue à sa « re-génération ». La mémoire collective sert à régénérer le collectif dont elle est la mémoire ; en l'irriguant d'un vécu qui le concerne.

Il semble étrange de se régénérer grâce au passé , mais après tout, c'est notre forme d'altérité la plus maniable ; quoique parfois manipulable. En intégrant ce passé, on réintègre du vécu à la transmission. On intègre du passé dans un projet de dépassement.

Mais pour que ça se régénère, il faut y mettre du vivant, notamment du témoin fiable .

Si la commémoration entérine un collectif déjà existant, la fonction de mémoire risque de se fétichiser : on se réunit pour nommer les disparus, rappeler que l'épreuve a été dure, etc. On consomme du passé déjà défini.

Or si la mémoire collective est vivante, le passé qu'elle gère n'est pas complètement défini ; le collectif aussi n'est déjà constitué. Il se reconstitue à chaque mouvement, à chaque vague où le passé, plus qu'évoqué, est rappelé - au-delà du souvenir, comme on se rappelle à soi. Se rappeler à soi est aussi fondamental que de s'appeler... On ne sait pas comment on s'appelle « vraiment ». On se rappelle à soi dans ces moments particuliers, mais le « soi » reste en partie ouvert, il n'est pas totalement défini.

D'où cette remarque, en passant : au lieu d'un « débat sur l'identité nationale », il aurait pu y avoir un débat sur les mémoires collectives de ce pays. C'eût été plus intéressant que de se questionner, devant le cercle identitaire qu'on a tracé, pour savoir ce qui est inclus ou exclu.

La mémoire collective est un opérateur, une dynamique qui doit permettre aux traces du passé, aux traces affichables ou affichées d'être intégrées comme des limites de l'humain . Par exemple, pour intégrer la mémoire de certains génocides, on voit qu'ils ont transmis des événements-limites, aux limites de l'humain, face auxquelles il est trop facile, après-coup, pour un groupe, d'être du côté du bien pour pointer le mal de l'autre côté.

Lorsqu'on essaie d'intégrer ces événements génocidaires, qui ont eu lieu en plusieurs points de la planète, on voit qu'ils nous lancent un défi, le même qu'ont connu beaucoup de ceux qui les vivaient ou qui en furent les témoins : c'est de comprendre ce qui s'est passé et qui reste incompréhensible. Il faut tenter de franchir l'écart entre perception et pensée. Par exemple, lorsque des gens voient arrêter en masse et déporter des enfants, ils peuvent dire : on n'a pas compris , et être sincères. Ils n'ont pas compris parce que les limites qu'ils avaient pour protéger leur existence, leur dignité, ne leur ont pas permis de penser qu'on peut arrêter des enfants, en masse, pour les exterminer. Donc intégrer l'incompréhensible, c'est intégrer ce qui a fait barrière pour eux. Raymond Aron dit : Ce que je n'ai pas compris, je ne l'ai pas su . C'est sur ce mode que beaucoup n'ont pas su. La mémoire collective intègre ce savoir qui au passé n'a pas pu se dire ; et tente ainsi de réparer des formes variables de traumatisme ; celles que signale ce grand écart entre perception et pensée. Car le savoir et la compréhension ont une composante affective : si elle est trop ébranlée, le sujet en reste à la posture de ne pas comprendre, de ne pas savoir, et finalement de s'absenter à ce qui se passe.

Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui la mémoire collective est pauvre même au niveau de l'affichage, de la simple information. C'est dire que les deux niveaux de la mémoire collective sont liés.

Cette mémoire est faite pour ré-intégrer des événements qui ont marqué par leur excès, leur excédent sur la pensée du moment, sur le pouvoir de comprendre. Quand l'histoire a des cauchemars ou des états de réalité un peu seconds, la mémoire collective tente de les interpréter, après-coup, dans le sens de l'apaisement ; avec l'illusion qu'on aurait pu savoir ou faire quelque chose, mais que, vu que c'est trop tard, on peut au moins y penser et agir pour que cela se transmette. Il serait trop dommage que des choses du passé soient perdues pour l'avenir du fait qu'elles ont dépassé ceux qui les ont vécues.

La mémoire collective autant que la mémoire individuelle nous offre des questions d'une haute tenue ontologique : ça se passe sous vos yeux, ça vous passe au-dessus, ça vous écrase, et il n'y a pas de mots que l'in puisse mettre là-dessus collectivement, ça peut rester un bloc inerte dans votre corps, et aussi dans le corps social. Celui-ci doit intégrer cette limite qui fut trop lourde.

La mémoire collective doit délivrer les morts de l'événement qu'ils n'ont pas pu dire, et faire profiter les vivants d'une nouvelle pensée de l'événement. Ainsi le veut la transmission symbolique, celle de l'humain, qui anime cette dynamique entre l'appel et le rappel, la perception et la pensée, l'affichage des faits et l'authentique connaissance.

Jean-Noël JEANNENEY

Un grand merci, Monsieur Sibony. En vous écoutant, attentif, stimulé et parfois perplexe, je me disais que les historiens étaient tentés à juste titre de se rapprocher de la psychanalyse depuis les travaux de Saul Friedländer mais qu'ils étaient parfois un peu frustrés de ne pouvoir y trouver assez d'éléments d'éclairage. Or, vos propos constituent une belle exception et ils chemineront assurément pendant longtemps dans notre réflexion. Vous confirmez notre appréhension de la mémoire comme dynamique et vous nous invitez à l'envisager également comme frontière. Je vais maintenant donner la parole à Olivier Wieviorka, professeur à l'École normale supérieure de Cachan, spécialiste éminent de la Seconde Guerre mondiale, qui a bien voulu nous entretenir du cas pratique que représente pour notre sujet le 10 juillet 1940.

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