Premiers États généraux de la démocratie locale et de la parité



Palais du Luxembourg, 7 mars 2005

PREMIERE TABLE RONDE  :LA CONDITION FEMININE À L'ÉPREUVE DES RESPONSABILITÉS ÉLECTIVES MUNICIPALES

Jean Dumonteil : Ainsi j'appelle :

Mme Gisèle Printz, qui est sénatrice de la Moselle, secrétaire de la Commission des affaires sociales. Au Sénat, vous êtes vice-présidente de la Délégation du Sénat au droit des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, et vous siégez au groupe socialiste.

M. Yvon Collin, qui est Sénateur de Tarn-et-Garonne, secrétaire du Sénat, vice-président de la Délégation du Sénat au droit des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes. Et, au Sénat, M. Collin, vous êtes membre du groupe RDSE. C'est le Rassemblement démocratique et social européen. Et je rappelle par ailleurs que vous êtes maire de Caussade.

Catherine Troendle, sénatrice du Haut-Rhin, également membre de cette Délégation du Sénat au droit des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.

Mme Troendle, vous êtes membre du groupe UMP au Sénat. Et vous êtes par ailleurs maire d'une petite commune de 620 habitants. Vous êtes aussi vice-présidente de votre communauté de communes. Vous êtes la rapporteure de la commission numéro un, réunie ce matin pour travailler sur « La condition féminine à l'épreuve des responsabilités municipales » . Et cette commission était présidée par Yolande Boyer qui nous rejoint.

Mme Boyer est sénatrice du Finistère, secrétaire du Sénat et secrétaire de la Délégation du Sénat au droit des femmes et l'égalité des chances entre les hommes et femmes. Vous êtes au Sénat membre du groupe socialiste, et maire de Châteaulin. Vous êtes également vice-présidente de votre communauté de communes.

Nicole Ameline, ministre de la parité et de l'égalité professionnelle nous rejoint. Mme Ameline, dont on sait que vous avez été fonctionnaire territoriale, administratrice territoriale, est élue locale de Basse-Normandie.

Pour guider notre débat, le Sénat a interrogé les femmes maires. Un questionnaire très complet est envoyé à toutes les maires de France, et plus de 1 430 d'entre elles ont répondu. Alors, je vous rappelle qu'il y a à peu près 4 000 femmes maires, 4 082 exactement selon les chiffres qui ont été fournis aujourd'hui par le ministère de l'intérieur. Donc 1 430 réponses c'est mieux qu'un sondage, mieux qu'une enquête. C'est une véritable consultation des femmes maires, et je vous propose tout de suite qu'on commence à découvrir leurs réponses, avec vous Gisèle Printz. En se demandant en image, puisqu'on va nous projeter les tableaux, qui sont ces élues et où elles sont élues ?

Mme Gisèle Printz, sénatrice de la Moselle

Où les femmes maires sont-elles élues ? Comme vous le constatez sur ce graphique, 57 % des femmes sont élues dans des communes de moins de 500 habitants, et 9 % dans des communes de plus de 3 500 habitants. Donc ces 36 600 communes, je pense que c'est une richesse pour notre pays, et qu'il faut la conserver. 57 % des femmes sont maires de communes de moins de 500 habitants. On pourrait se poser la question. Pourquoi ? Il semblerait que les enjeux du pouvoir soient moins importants dans les petites communes, donc qu'il y ait moins de concurrence masculine.

L'âge des femmes maires maintenant : plus de 75 % ont plus de 50 ans, 24 % ont entre 35 et 50 ans. Donc, 75 % sont des femmes qui sont un peu plus libres, plus disponibles. Elles n'ont plus le souci de la garde des enfants, et elles s'occupent un peu moins de ce que fait notre ami Cupidon.

52 % des femmes maires à partir de 2001 : c'est peut-être la période où intervient la parité, bien qu'elle ne soit pas applicable dans les petites communes. Mais cela a eu un effet d'entraînement bénéfique pour les femmes.

On leur a demandé aussi si elles exercent une activité professionnelle. Pour 45 %, elles exercent une activité professionnelle. Et 55 % n'en exercent pas. Je pense qu'il y en aurait peut-être plus qui laisseraient tomber leur profession si le statut de maire était mieux approprié.

Justement, on va le voir, et c'était la question suivante : Si vous exerciez une activité professionnelle, avez-vous dû y renoncer en devenant maire ? 15 % y ont renoncé, et 85 % n'y ont pas renoncé. Cela veut dire que les femmes sont capables de mener deux activités de front, parfois trois. Quand elles rentrent à la maison, elles sont souvent obligées de faire la cuisine, le ménage et tout le reste. Cela montre que les femmes sont capables de faire pas mal de choses.

Justement, combien de temps consacrent-elles en moyenne par semaine à leurs fonctions de maire ? C'était la question suivante : elles consacrent beaucoup de temps à la fonction de maire. Moi, de par ma fonction de sénatrice, je fais des tournées régulièrement dans mon département, et, quand je suis dans les petites communes, je vois que les maires n'ont pas peur de mettre la main à la pâte. Ils ne sont pas regardants. Ce n'est pas un travail de bureau. Il faut être présent partout sur le territoire communal, et parfois être corvéable. Mais je pense que cela leur plaît car elles se sentent utiles, dans le sens où les citoyens de la commune font davantage appel à elles pour leur parler de problèmes plus personnels parce que ce sont des femmes. C'est mon impression, maintenant, je peux me tromper.

Jean Dumonteil : On va continuer la présentation des résultats de l'enquête, on va le faire avec vous, Yvon Collin. Je rappelle que vous êtes maire de Caussade et Sénateur de Tarn-et-Garonne.

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