Premiers États généraux de la démocratie locale et de la parité



Palais du Luxembourg, 7 mars 2005

M. Jean-Claude Frécon, Sénateur de la Loire

Oui, je crois que le tableau de ce questionnaire va nous servir à remettre en cause un certain nombre d'idées reçues. Idées reçues dont on voit sur ce tableau qu'elles sont largement trop caricaturales et qu'elles sont dépassées. Le premier des domaines, c'est le dialogue. L'information et le dialogue avec les habitants de la commune. Nous le verrons dans les questions suivantes, ce dialogue est probablement encore plus inné chez les femmes que chez les hommes, donc elles veulent le mettre en application aussi dans leur vie municipale, c'est la première des choses.

La deuxième, c'est la voirie et les entretiens des équipements publics. Alors vous allez me dire que cette réponse ici met un petit peu en contradiction avec un tableau précédent, où on disait que la voirie et les travaux, cela, c'étaient les choses que les femmes maires déléguaient le plus, eh bien, elles ont envie pourtant de le faire.

Pour ma part, dans ma commune, une commune de 1 000 habitants, parmi mes adjointes, il y en a une qui a souhaité la délégation aux travaux et à l'entretien des bâtiments communaux. Ce n'est pas habituel, cela a surpris parce que les affaires sociales ont été prises par un homme, mais en plus de cela, cela permet justement d'affirmer cette volonté que la femme est l'égale de l'homme dans nos responsabilités et qu'elle veut avoir envie de gérer quelque chose qui ne lui était pas naturellement - mais la nature, c'est peut-être aussi quelque chose qui a été fait artificiellement au cours des décennies précédentes, alors il faut aussi la bousculer. Alors, bousculons, continuons à bousculer un peu les idées reçues et justement, la question suivante portait sur les meilleurs moyens d'associer la population à la prise des décisions.

Jean Dumonteil : Les meilleurs moyens d'associer la population à la prise de décision, c'est la relation avec les associations.

Jean-Claude Frécon : Eh oui, c'est massif. Mais on le sait, les femmes dans nos communes, en particulier dans les communes rurales - mais vous êtes ici, on l'a vu tout à l'heure dans le début du sondage, une grande majorité d'élues de communes rurales - s'impliquent dans les associations. Associations bien sûr traditionnelles, naturelles, comme je le disais tout à l'heure, éducatives, culturelles, humanitaires mais aussi des associations un peu sportives, c'est vrai que cela remue les schémas tout faits, mais la relation avec les associations est incontestablement le souhait de la grande partie de nos collègues femmes.

Dans le tableau suivant nous abordons le moyen le plus efficace de participer à la vie locale. Deux grands moyens naturellement au sein du conseil municipal : elles ont été élues, on a vu tout à l'heure un certain nombre de femmes nous dire que peut-être, cela leur a coûté, Mme Gautier le disait, cela leur a coûté, peut être, la première fois de s'engager, d'abord dire un non et puis ensuite un oui ! Et ce oui, ensuite, par contre, une fois que la décision est prise, elles l'appliquent complètement et elles s'investissent totalement au sein de leur conseil municipal mais en restant en contact avec le monde des associations, assurant ce lien indispensable surtout dans nos communes rurales entre les associations locales qui font vivre la commune et sans lesquelles nos communes ne seraient que des dortoirs. Les femmes ont bien compris cette imbrication totale entre la vie municipale et la vie associative.

Jean Dumonteil : Merci Jean-Claude Frécon. Sylvie Desmarescaux, vous étiez la rapporteure de la commission numéro deux, justement sur les priorités pour la gestion municipale. Alors, votre commission a identifié quelques priorités, quelques difficultés surtout quand on parle de gestion, quand on parle de finance locale, je crois.

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