Premiers États généraux de la démocratie locale et de la parité



Palais du Luxembourg, 7 mars 2005

Mme Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher, maire de La Chaussée-Saint-Victor

Je crois simplement, pour résumer un peu ce qui vient d'être dit, que ce qui est très fort depuis ce matin, c'est l'idée de complémentarité : que, même si nous reconnaissons, nous, que nous avons des approches ou des sensibilités particulières, c'est toujours dans une démarche de complémentarité avec les hommes que les femmes maires qui sont là depuis ce matin se situent.

La deuxième idée, c'est l'évolution naturellement des mentalités que nous constatons par les témoignages qui ont été donnés ici ou là ; et nous savons très bien que la loi qui a été votée y a été pour beaucoup car, comme l'a dit tout à l'heure le président de l'Association des maires de France, Jacques Pélissard, cette loi a donné une impulsion en France qui a été formidable. Je rappelle un chiffre : il y a seulement 4 000 communes de plus de 3 500 habitants. C'est dire donc que la parité s'exerce finalement sur un nombre limité de communes, mais que le nombre de maires a augmenté de façon considérable dans les zones rurales parce qu'il y a eu une impulsion qui a été donnée.

Enfin, il y a le genre. Mais il y a aussi, et je crois que cela a été très visible aujourd'hui, je dirais, le tempérament, la volonté, l'engagement qui est aussi une caractéristique aussi bien féminine que masculine. Je crois que c'est ce qui compte aussi dans la vie politique et dans la vie publique, toutes celles qui sont ici l'ont montré.

Et je voudrais conclure en remerciant bien sûr le Président du Sénat d'avoir organisé cette journée aujourd'hui et en remerciant aussi Jacques Pélissard pour ces mots extrêmement aimables qu'il a eus à mon endroit, pour dire donc qu'il y a des hommes formidables !

Mme Bernadette Dupont, sénatrice des Yvelines

Il est tout à fait redoutable d'avoir à conclure, d'autant que j'ai une spécificité par rapport à vous Mesdames les Maires, c'est que je ne suis pas maire. Je suis premier adjoint, mais je suis premier adjoint d'une grande ville, Versailles.

Je suis le premier adjoint d'un homme, dans une liste totalement paritaire, dans une ville qui, malgré son côté historique, a une parité qui existe pratiquement depuis 1989. C'est vrai qu'au début on disait : « Nous ne sommes pas des faire-valoir, alors placez-nous de telle sorte que cela veuille dire vraiment quelque chose. » Maintenant, c'est intégralement terminé. Mais, ce que je veux dire, c'est qu'effectivement, tout ce que j'ai entendu ce matin dans cette commission que vous a rapportée Mme Beaufils, je le reprends au compte d'une grande ville gérée par un homme. Nous avons des problèmes qui sont similaires pour beaucoup de choses. On a beaucoup parlé de la démocratie participative par exemple : nous avons le même souci de savoir jusqu'où aller dans la démocratie participative, parce qu'il ne faudrait pas que la démocratie tout court soit mise en défaut par la démocratie participative, à demander indéfiniment des référendums locaux.

Nous avons des soucis qui sont les mêmes que les vôtres. On nous dit « Oui, on vous élit, mais on vous surveille », et certains n'hésitent pas parfois à être de parfaite mauvaise foi dans certaines situations.

Je crois donc que la gestion homme-femme, comme vient de le dire Mme Gourault, est tout à fait complémentaire et les soucis que vous rencontrez sont ceux des maires en général, pas parce que vous êtes des femmes.

Et je terminerai en disant que les femmes sont tout aussi capables que les hommes dans la plupart des domaines, dont celui de la vie politique. Le problème est aujourd'hui, surtout quand elles sont jeunes, de trouver le temps de concilier, vie de famille, vie professionnelle et vie politique. Quand elles sont disponibles, si elles en ont le goût, les femmes ne doivent pas hésiter à s'engager.

Jean Dumonteil : Merci Madame Dupont. Et nous écoutons maintenant Madame Simone Veil. Vous incarnez, Madame l'ancienne présidente du Parlement européen, Madame le ministre d'État, le meilleur visage de la politique qui est celui du courage, du sens de l'intérêt général. Madame, nous sommes très impatients de vous écouter à partir de votre longue expérience de la vie publique.

Intervention de Simone VEIL, ancien Ministre d'État

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