La ruralité,un atout pour demain à défendre ensemble



Palais du Luxembourg, 28 mai 2003

Danielle DUMAS Présidente de l'Union Nationale de l'ADMR

Le rôle des associations ADMR dans le milieu rural est essentiel. Elles participent activement et concrètement au développement du monde rural par le maintien de sa population mais, contrairement aux idées reçues, pas uniquement en ce qui concerne les personnes âgées mais de façon beaucoup plus large de la naissance à la fin de vie. Nous avons des professionnels dans les différents champs d'activité où nous intervenons : des auxiliaires de vie sociale et familiale, des techniciennes de vie sociale et familiale, des aides-soignants, des infirmiers, des éducatrices jeunes enfants. Nous participons également à ce développement par la création d'emplois - emplois féminins parmi lesquels nous pouvons constater que 30 % de nos salariés sont chefs de famille - par l'intégration qu'elles permettent aux nouveaux habitants de notre milieu rural et par l'animation que nous avons au sein de nos associations à travers les fêtes et spectacles divers.

La particularité de notre fonctionnement permet de ne pas tout attendre des pouvoirs publics mais de se prendre en charge et de participer à la création de services, nos associations étant portées par plus de 150 000 bénévoles de proximité qui connaissent les besoins de la population et qui sont à l'écoute des attentes. Historiquement, notre secteur associatif a joué un rôle pionnier dans le développement des services aux personnes. Nos 3 200 associations locales représentent plus de 56 000 emplois actuellement. Notre projet associatif est de permettre aux familles, aux personnes âgées, aux handicapés et à toute personne de bien vivre chez elle et notre activité a une répercussion importante sur l'ensemble du monde économique du milieu rural, que ce soit sur les commerces, les écoles, les médecins, les pharmaciens... Les politiques publiques incitent à l'embauche et tout concourt au développement des services aux personnes et suscite l'arrivée de nouveaux opérateurs : entreprises, porteurs de projets individuels, associations diversifiant leurs activités. L'enjeu de la qualité se renforce.

Plusieurs questions sont alors posées au secteur associatif. L'offre des services associatifs a-t-elle encore un avenir ou les associations n'auront-elles été que des défricheurs ou des précurseurs ? Les associations seront-elles opérateurs ou sous-traitantes ? Leur permettra-t-on de s'impliquer dans les politiques de développement des pays ? Nous souhaitons une plus grande reconnaissance de ce secteur associatif, une meilleure reconnaissance dans les instances territoriales, une véritable participation des représentants du monde associatif aux débats des intercommunalités aux côtés du monde socio-économique, une meilleure reconnaissance du bénévolat, créateur du lien social et qui participe à la spécificité du monde rural. L'implication du citoyen dans la gestion de nos associations de services à domiciles est un véritable défi qui permet de réduire cette fracture rurale.

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