M. Philippe DOMINATI, rapporteur spécial

L'article 49 de la LOLF fixe au 10 octobre la date limite pour le retour des réponses aux questionnaires budgétaires.

A ce jour, 100 % des réponses étaient parvenus à votre rapporteur spécial en ce qui concerne la mission « Direction de l'action du Gouvernement » et le budget annexe « Publications officielles et information administrative ».

PREMIÈRE PARTIE
« DIRECTION DE L'ACTION DU GOUVERNEMENT » :
UN VECTEUR DE LA MISE EN oeUVRE DE LA RGPP AU SERVICE DE L'ETAT ET DU CITOYEN

L'examen du projet de loi de finances pour 2012 conduit cette année votre rapporteur spécial à examiner tant les crédits de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » que ceux relevant du budget annexe « Publications officielles et information administrative ».

En effet, les dotations prévues pour la politique en matière d'information administrative et de diffusion publique, retracées dans cette dernière mission viennent compléter de manière cohérente l'action stratégique en matière de communication et de coordination menée grâce aux crédits de la mission « Direction de l'action du Gouvernement ». Ces deux budgets ont en commun leur rattachement aux services du Premier ministre afin d'en optimiser la gestion publique.

Au total, les crédits de la mission et du budget annexe demandés dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012 s'élèvent, hors fonds de concours (FDC) et attributions de produit (ADP), à 1,27 milliard d'euros en autorisations d'engagement (AE) et 1,32 milliard d'euros en crédits de paiement (CP). Près de 86 % sont consommés au titre de l'action du Gouvernement .

LES PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

Votre commission des finances a souhaité, cette année, confier à un même rapporteur spécial l'analyse des crédits de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » et ceux du budget annexe « Publications officielles et information administrative ». Ces deux missions, en effet, ont en commun différents aspects de la politique de communication et d'information du Gouvernement.

Au total, les crédits des deux missions inscrits dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012 s'élèvent à 1,27 milliard d'euros en autorisations d'engagement (AE) et 1,32 milliard d'euros en crédits de paiement (CP) 1 ( * ) . Ils sont répartis à hauteur de 86 % en faveur de l'action du Gouvernement et de 14 % au profit de l'information administrative et de la diffusion publique.

En ce qui concerne la maquette de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » , votre rapporteur spécial constate que ses contours ont particulièrement évolué ces quatre dernières années. Vecteur de la réalisation des différentes réformes en matière d'administration et de protection des droits, ses changements de périmètre récurrents visent à mettre en oeuvre des outils et des procédures d'optimisation de gestion dans une architecture particulièrement complexe .

La mission est à ce jour composée de trois programmes destinés à la coordination du travail gouvernemental, à la mutualisation des moyens des administrations déconcentrées et au fonctionnement de neuf autorités administratives et constitutionnelle indépendantes. Sa portée n'a fait que croître.

Représentant 52,53 % des crédits de la mission , les dotations du programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » progressent globalement de 3 % en 2012 par rapport aux crédits inscrits en loi de finances pour 2011. Cette augmentation est essentiellement due au renforcement des effectifs de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Hormis l'effort particulier en faveur de la cyberdéfense, l'enveloppe budgétaire du programme pour 2012 demeure relativement stable .

Votre rapporteur spécial prend acte de la poursuite de la démarche gouvernementale en matière de stratégie digitale avec la création d'une part, de la mission « Etalab » en février 2011 pour la mise en oeuvre d'un portail interministériel unique et celle, d'autre part, de la direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l'Etat ( DISIC ) visant à établir un cadre stratégique commun de développement des systèmes d'information.

Il salue la poursuite de la mise en oeuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) dans le cadre du programme . Il se félicite notamment de la réduction du nombre de cabinets ministériels à la charge des services du Premier ministre de six à deux, après le dernier remaniement ministériel.

Constatant, par ailleurs, le large spectre des missions des vingt-trois entités relevant des crédits inscrits au programme 129, votre rapporteur spécial souhaite procéder au cours du premier trimestre de l'année 2012 à un cycle d'auditions de ces différents organismes afin d'évaluer la portée de leur action, l'adéquation de leurs besoins ainsi que l'articulation de leurs missions dans l'ensemble du programme.

Concernant la performance du programme 129 , votre rapporteur spécial déplore que seulement 68 % des crédits du programme fasse l'objet d'une évaluation.

Il prend acte du nouvel objectif assigné à la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie ( MILDT ) d'améliorer la coordination des actions interministérielles de lutte contre les drogues et les toxicomanies. Cette nouvelle cible est mesurée par le niveau de connaissance des citoyens sur les dangers des drogues ainsi que par la capacité des chefs de projets départementaux à mobiliser les partenaires locaux. Il salue les efforts réalisés en matière de maîtrise des coûts des fonctions de support.

S'agissant du programme 333 « Moyens mutualisés des administrations déconcentrées » créé l'an dernier , votre rapporteur spécial rappelle que celui-ci constitue un des volets de la réforme des administrations territoriales de l'Etat (RéATE) lancée en 2007, au titre de la RGPP. Ainsi, il rassemble en une seule enveloppe budgétaire les crédits de fonctionnement des directions départementales interministérielles (DDI) ainsi que les crédits immobiliers d'une partie des services déconcentrés de l'Etat.

Convenant du bien fondé de la création d'un tel programme à vocation de mutualisation, votre rapporteur spécial s'interroge sur la pertinence du maintien en dehors du programme 333 de l'action 05 « Administration territoriale » du programme 129 . Celle-ci retrace en effet les crédits de rémunération notamment des directeurs des Directions départementales interministérielles (DDI) et des secrétaires généraux pour les affaires régionales (SGAR). La reconstitution du coût de leurs dépenses totales conduit à interroger quatre actions, trois programmes et deux missions (« Direction de l'action du Gouvernement » et « Administration territoriale »).

Les crédits du programme 333 qui représentent 39,23 % de l'ensemble des crédits de paiement de la mission demandés en 2012 ont été revalorisés à hauteur de 2 % par rapport à 2011. Les délais trop brefs de mise en oeuvre du programme en 2011 n'ont pas permis dans le cadre du projet de loi de finances pour 2011 d'évaluer l'ensemble des dépenses nécessaires aux besoins de fonctionnement des services déconcentrés regroupés dans les DDI.

Quant à la performance du programme, celle-ci est perfectible . Il eut été souhaitable qu'un indicateur mesure l'efficience de la gestion du parc automobile compte tenu des instructions de rationalisation des dépenses formulées à ce sujet dans le cadre de la circulaire du 2 juillet 2010 dite « Etat exemplaire ».

Enfin, votre rapporteur spécial salue la création du Défenseur des droits dans le cadre budgétaire du programme 308 . Il observe que la nouvelle autorité constitutionnelle a été instituée à budget constant en regroupant les crédits du Médiateur de la République, de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS), de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) ainsi que ceux du Défenseur des enfants.

Un réajustement des crédits du Défenseur pourrait s'avérer, néanmoins, nécessaire en 2013 afin de prendre en compte tant les synergies qui seront réalisées que les dépenses supplémentaires liées à la fusion des autorités.

L'ensemble des dotations du programme 308 représente un peu moins de 9 % des crédits de paiement de la mission en 2012. Si elles progressent globalement de 3 % en 2012, cette évolution bénéficie principalement à la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) dont les effectifs ont été augmentés afin de faire face à ses nouvelles missions en matière de vidéosurveillance. Les dotations des autres autorités sont, en revanche, globalement stables .

La mesure de la performance du programme 308 révèle une situation contrastée, selon les autorités. La CNIL a substantiellement réduit ses délais de traitement. L'optimisation des fonctions de support fait apparaître une marge de progression que le Défenseur des droits devrait permettre de réaliser.

I. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA MISSION

A. UNE ARCHITECTURE GLOBALE DE L'ACTION DU GOUVERNEMENT EN VOIE DE STABILISATION ?

La maquette de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » a connu de substantielles modifications ces trois dernières années .

En 2009, le programme 308 « Protection des droits et libertés » a été créé par regroupement des crédits des autorités administratives indépendantes inscrites sur le programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » et sur le 213 « Conduite et pilotage de la politique de la justice et organismes rattachés ».

En 2010, le programme 306 « Présidence française de l'Union européenne » disparaissait . Celui-ci a retracé les crédits destinés à l'exercice de la Présidence française de l'Union européenne du 1 er juillet au 31 décembre 2008.

En 2011 , la maquette de la mission était à nouveau modifiée afin d'y intégrer notamment les dépenses de fonctionnement des directions départementales interministérielles ( DDI ) ainsi que les crédits concernant les charges immobilières d'une grande partie des services déconcentrés dans un nouveau programme 333 « Moyens mutualisés des administrations déconcentrées » .

Cette dernière évolution a traduit la mise en oeuvre au 1 er janvier 2010 du volet départemental de la réforme des administrations territoriales de l'Etat (RéATE) lancée en 2007, au titre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

En 2012, l'architecture en programmes de la mission semble se stabiliser puisqu'elle n'a pas subi de nouvelles modifications . Elle se décline en trois unités :

- le programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » retrace les crédits relatifs aux fonctions d'état-major, de stratégie, de prospective et de coordination permettant de soutenir l'action du Premier ministre dans ses missions de direction de l'action du Gouvernement. Les crédits demandés pour 2012 s'élèvent à 599,29 2 ( * ) millions en CP et 610,26 millions d'euros en AE ;

- le programme 333 « Moyens mutualisés des administrations déconcentrées » vise à faciliter la gestion des moyens de fonctionnement des directions départementales interministérielles. Son enveloppe budgétaire s'établit à 447,54 millions d'euros 3 ( * ) en CP et 405,04 millions d'euros en AE pour 2012 ;

- le programme 308 « Protection des droits et libertés » rassemble les dotations allouées aux autorités administratives ou constitutionnelle indépendantes qui concourent à la défense des droits et à la protection des libertés publiques. Elles s'élèvent pour 2012 à 93,87 millions d'euros 4 ( * ) en CP et 82,14 millions d'euros en AE.

Répartition des crédits de paiement de la mission
Direction de l'action du Gouvernement en 2012

* Crédits demandés hors fonds de concours (FDC) et attributions de produits (ADP)

Source : Projet annuel de performances pour la mission « Direction de l'action du Gouvernement »

1. La « Coordination du travail gouvernemental » : des changements de périmètre au sein de la même maquette

La maquette du programme 129 demeure inchangée en 2012 , après avoir intégré les dotations de l'ordre national de la légion d'honneur et de l'ordre de la libération en 2008, celles de la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) en 2009 ainsi qu'une nouvelle action intitulée « Administration territoriale » en 2010.

Cette dernière regroupe les crédits de rémunération des secrétaires généraux aux affaires régionales ( SGAR ), auparavant inscrits à l'action 10 « Soutien ». De surcroît, elle rassemble ceux des chargés de mission sectoriels des plates-formes d'appui à la gestion des ressources humaines ainsi que ceux des responsables régionaux du service des achats de l'Etat (SAE) placés auprès du SGAR.

En conséquence, le programme 129 est composé de neuf actions :

- Action 01 « Coordination du travail gouvernemental » ;

- Action 02 « Coordination de la sécurité et de la défense » ;

- Action 03 « Coordination de la politique européenne » ;

- Action 05 « Administration territoriale » ;

- Action 10  « Soutien » ;

- Action 11 « Stratégie et prospective » ;

- Action 13 « Ordre de la Légion d'honneur » ;

- Action 14 « Ordre de la Libération » ;

- Action 15 « Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie ».

Votre rapporteur spécial relève néanmoins que le périmètre du programme 129 continue d'évoluer au sein de cette architecture.

Le Conseil de la création artistique , créé en février 2009, a été dissous 5 ( * ) après deux ans d'existence 6 ( * ) . Objet d'interrogations quant à ses actions et son financement, son président, Marin Karmitz, a toutefois déclaré « Nous considérons que nous avons fini notre mission. Nous avons remis au président de la République notre bilan, qui est, je crois, assez conséquent [...] C'est quelque chose qui dès le départ était conçu comme provisoire, expérimental et n'était pas appelé à durer » 7 ( * ) .

En revanche, de nouvelles structures intègrent les programmes 129. Les services du Premier ministre poursuivent leur politique d'information et de coordination, grâce notamment à la création de la mission dite « Etalab » en février 2011 8 ( * ) qui est chargée de mettre en place un portail unique interministériel « data.gouv.fr ».

De surcroît, une direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l'Etat (DISIC) a été créée à la même date 9 ( * ) . Celle-ci « oriente, anime et coordonne les actions des administrations de l'Etat visant à améliorer la qualité, l'efficacité, l'efficience et la fiabilité du service rendu par les systèmes d'information et de communication ».

Ces structures viennent compléter la liste des vingt-trois organismes rattachés aux services du Premier ministre . Il s'agit notamment des entités suivantes :

_ au titre de l' action 01 et 02 : le cabinet du Premier ministre et celui du ministre auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, le Commissaire à la diversité et à l'égalité des chances,  le Commissaire général à l'investissement,  le Secrétariat général du Gouvernement (SGG), le service d'information du Gouvernement (SIG) , le secrétariat général de la mer,  la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (« MIVILUDES »), l'académie du renseignement, la commission des archives constitutionnelles de la V ème République  et la commission supérieure de codification ;

_ au titre de l' action 02 uniquement, le commissaire général pour le développement de la vallée de la Seine, la mission interministérielle « Union pour la Méditerranée » (UPM), le Centre d'analyse stratégique (CAS), la commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) et la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) ;

_ au titre de l' action 11 , à nouveau le CAS, le Conseil d'analyse économique, le Conseil d'orientation des retraites, le Conseil d'analyse de la société, le Conseil d'orientation pour l'emploi, l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES), l'Institut français des relations internationales (IFRI), et l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS).

Constatant le large spectre d'intervention des organismes ainsi couverts par le programme 129, votre rapporteur spécial souhaite entreprendre un cycle d'auditions au premier trimestre 2012 afin d'évaluer la portée et l'impact de l'action de ces structures à l'aune des crédits budgétaires alloués.

S'agissant des autres évolutions notables de périmètre, il convient de souligner la poursuite de la montée en charge de l'action « Coordination de la sécurité et de la défense », en raison du renforcement des actions de lutte contre la recrudescence des attaques informatiques, menées par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI).

2. Les « Moyens mutualisés des administrations déconcentrées » : une enveloppe budgétaire unique au service des DDI et de l'Etat locataire

Créé en janvier 2011, le programme 333 « Moyens mutualisés des administrations déconcentrées » s'inscrit dans la mise en oeuvre du volet départemental de la réforme RéAte réalisée en 2010.

Cette dernière tend à réorganiser les services déconcentrés afin de les rendre plus accessibles aux usagers, tout en optimisant leur gestion. C'est pourquoi ces services ont été regroupés en 2009 au sein de deux ou trois directions départementales interministérielles ( DDI ) 10 ( * ) , selon le cas.

Assurant un service public de proximité dans un cadre interministériel, les DDI s'organisent autour de trois fonctions clairement identifiées : la cohésion sociale 11 ( * ) , la protection des populations 12 ( * ) et le développement des territoires 13 ( * ) . Dans les départements de moins de 400 000 habitants, ces deux premières directions n'en forment qu'une 14 ( * ) .

Dans ce nouveau cadre administratif, le programme 333 a pour objet de mutualiser deux catégories de coûts . Il s'agit, d'une part, des dépenses des moyens de fonctionnement courant 15 ( * ) des DDI et, d'autre part, des charges immobilières non seulement des DDI mais aussi des autres services déconcentrés de l'Etat tels que les directions régionales, les préfectures et sous-préfectures, les SGAR et certains services de l'éducation nationale 16 ( * ) .

En conséquence, le programme comprend deux actions :

- Action 01 : « Fonctionnement courant des directions départementales interministérielles » ;

- Action 02 : « Loyers et charges immobilières des administrations déconcentrées ».

En réponse aux interrogations de votre rapporteur spécial sur la pertinence de la création d'un nouveau programme au sein de la mission « Direction de l'action gouvernemental » au caractère déjà fort hétérogène, les services du Premier ministre ont souligné que ce programme poursuivait une finalité de simplification et d'optimisation de la gestion des DDI .

En effet, le programme tend à prévoir une seule enveloppe budgétaire consacrée à leurs moyens de fonctionnement . Le nombre de programmes budgétaires distincts, dont dépendaient les modalités d'opérations de ces directions, constituait une rigidité 17 ( * ) .

En ce qui concerne l'objectif d'optimisation des coûts , votre rapporteur spécial relève que les fonctions de support de l'Etat offrent un potentiel d'économies important puisqu'elles couvrent la gestion financière, la gestion des ressources humaines, les systèmes d'information, les achats ou encore les dépenses de communication.

Il en est de même des crédits immobiliers à la charge d'une grande partie des services déconcentrés de l'Etat. Le regroupement des dotations budgétaires, jusqu'à présent dispersées sur plusieurs programmes ministériels, devrait conduire à une gestion plus efficiente des dépenses de l'Etat en matière d'occupation de locaux et de charges afférentes.

Cette création répond également aux recommandations de la mission d'information relative à la mise en oeuvre de la loi organique relatives aux lois de finances ( MILOLF ) 18 ( * ) ainsi qu'aux observations de la Cour des Comptes 19 ( * ) .

Convenant du bien-fondé de la création du programme 333 , votre rapporteur spécial s'interroge toutefois sur la complexité de la grille d'analyse des crédits alloués aux DDI ainsi qu'aux SGAR . Ces dotations doivent être reconstituées à partir de quatre actions réparties sur trois programmes de deux missions.

En effet, s'agissant des DDI , les dépenses de personnel de leurs directeurs et directeurs adjoints sont retracées par l'action 05 « Administration territoriale » du programme 129 de la mission, les crédits de fonctionnement par l'action 01 « Fonctionnement courant des directions départementales interministérielles »  du programme 333 et les charges immobilières par l'action 02 « Loyers et charges immobilières des administrations déconcentrées » du programme 333.

Quant au SGAR , à l'instar des DDI, les crédits de personnel 20 ( * ) sont inscrits dans l'action 05 du programme 129, leurs charges immobilières dans l'action 02 du programme 333 alors que leurs dépenses de fonctionnement figurent au programme 307 « Administration territoriale » de la mission « Administration générale et territoriale de l'Etat ».

3. La « Protection des droits et libertés » : une « nouvelle autorité constitutionnelle », le Défenseur des droits

La maquette du programme 308 est substantiellement restructurée en 2012 puisqu'elle accueille une nouvelle action, le « Défenseur des droits 21 ( * ) », issue du regroupement de quatre autorités relevant du programme. Il s'agit du Médiateur de la République , de la Commission nationale de déontologie de la sécurité ( CNDS ), de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité ( HALDE ) ainsi que du Défenseur des enfants 22 ( * ) .

Prévu à l'article 71-1 de la Constitution modifiée en 2008 23 ( * ) , le Défenseur des droits a été institué par la loi organique du 29 mars 2011 24 ( * ) . Les pouvoirs des quatre autorités précitées lui ont été officiellement transmis le 1 er mai 2011.

En conséquence, le programme 308 comprend en 2012  six actions :

- Action 02 « Commission nationale de l'informatique et des libertés » (CNIL) ;

- Action 03 « Conseil supérieur de l'audiovisuel » (CSA) ;

- Action 05 « Contrôleur général des lieux de privation de liberté » (CGLPL) ;

- Action 06 « Autres autorités indépendantes » ;

- Action 07 « Sécurité et protection des libertés » ;

- Action 09 « Défenseur des droits ».

Ces actions concernent au total neuf autorités, administratives ou constitutionnelles, indépendantes . En effet, l'action 06 « Autres autorités indépendantes » retrace les crédits alloués :

- à la Commission d'accès aux documents administratifs ( CADA ) ;

- au Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé ( CCNE) ;

- à la Commission nationale consultative des droits de l'Homme ( CNCDH ).

Quant à l'action 07 « Sécurité et protection des libertés », son enveloppe budgétaire est dédiée à :

- la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité ( CNCIS ) ;

- la Commission consultative du secret de la défense nationale ( CCSDN ).

Si la maquette du programme 308 a été modifiée, son périmètre demeure , en revanche, constant puisque cette restructuration a été réalisée à moyens constants. A l'exception du transfert d'un ETPT au profit du CCNE 25 ( * ) et de certains redéploiements depuis le programme 129 26 ( * ) , aucun autre transfert entrant n'a impacté les crédits du programme 308.

B. UN SOUTIEN BUDGÉTAIRE RECENTRÉ ET CONTRAINT PAR LA RGPP

1. Une forte montée en puissance de la sécurisation des systèmes d'information du programme 129

Le total des crédits inscrits au programme 129 augmente de 3 % par rapport à l'an dernier. Cette moyenne masque une évolution contrastée selon les actions.

A l'exception de l'action « Coordination de la défense et de la sécurité », le montant des dotations pour l'ensemble des actions du programme 129 , inscrit dans le projet de loi de finances pour 2012, demeure stable ( + 0,81 % ) après une progression en 2011 de 23,9 % sous l'effet de l'élargissement du périmètre du programme l'an dernier 27 ( * ) . L'écart à la prévision pluriannuelle pour 2012 n'est, en revanche, que de 1 %.

Evolution des crédits de paiement sur la période 2011-2012
des actions du programme 129

Source : Projet annuel de performances pour la mission « Direction de l'action du Gouvernement »

S'agissant des crédits dédiés à l'action du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale ( SGDSN ), ces dotations enregistrent une hausse de 8 % par rapport aux crédits ouverts en loi de finances initiale pour 2011. Cette progression s'explique principalement par le développement de l' ANSSI.

Deux autres actions bénéficient d'une hausse de 2 % de leurs crédits par rapport à 2011 sous l'effet conjugué de transferts entrants et sortants. Il s'agit de l'action 01 « Coordination du travail gouvernemental » . En effet, sont alloués les crédits nécessaires à la rémunération des emplois de la nouvelle Direction des systèmes d'information DISIC ainsi qu'à la création de la mission ETALAB 28 ( * ) .

En revanche, la dotation de l'action 11 « Stratégie et prospective » est réduite de 2 % par rapport aux crédits ouverts en loi de finances initiale pour 2011. Son montant est conforme à la prévision pluriannuelle.

Quant au budget de l'action 05 « Administration territoriale », il est maintenu à son niveau de 2011. Il est en réduction de 1 % par rapport à la prévision pluriannuelle.

2. Un « rééquilibrage » des dépenses des DDI du programme 333

L'enveloppe budgétaire du programme 333 augmente respectivement de 2 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2011 et de 3 % par rapport à la programmation pluriannuelle.

L'examen de l'exécution des crédits des DDI, ouverts en 2010, première année opérationnelle pleine, a révélé l'insuffisance de la dotation pour couvrir les besoins de fonctionnement de ces directions en 2011. Le projet de loi de finances pour 2012 procède donc à un réajustement des crédits aux besoins.

3. Le renforcement du soutien à la CNIL et au contrôleur général des lieux de privation de liberté du programme 308

A l'instar du programme 129, les dotations du programme 308 pour 2012, soit 93,87 millions d'euros en CP, progressent de 3 % par rapport à 2011 et sont de 1 % supérieures à la programmation pluriannuelle. Cette hausse est essentiellement imputable aux dépenses de personnel du titre 2, soit 55 millions d'euros en CP qui augmentent de 4 % en 2012.

Evolution des crédits de paiement des actions du programme 308

* Somme des crédits ouverts en 2011 pour le Médiateur, la HALDE, la CNDS et le Défenseur des enfants

Source : projet annuel de performances pour la mission « Direction de l'action du Gouvernement »

La CNIL constitue l'un des principaux bénéficiaires de cette progression des crédits conformément à la programmation triennale qui prévoit l'augmentation de son plafond d'emploi.

En réponse aux interrogations de votre rapporteur spécial sur la finalité des ces nouveaux emplois, les services du Premier ministre ont mis l'accent sur l'émergence de nouveaux besoins issus des récentes attributions confiées à la CNIL par le législateur que sont le contrôle général de la vidéoprotection 29 ( * ) ainsi que l'obligation de notification des failles de sécurité 30 ( * ) .

Il convient aussi de souligner la hausse de 10 % des crédits de fonctionnement du contrôleur général des lieux de privation de liberté . Le présent projet de loi de finances ajuste les crédits des précédents budgets qui ne permettaient pas de faire face à l'augmentation croissante des saisines.

Enfin, l'action « Sécurité et protection des libertés » enregistre une réduction des crédits de 48 % en raison du transfert des crédits de la CNDS au profit du Défenseur des droits.

Récapitulation des crédits de paiement (CP) demandés pour 2012 par programme et par actions

Numéro et intitulé du programme et de l'action

Prévision pluriannuelle pour 2012

CP ouverts en LFI pour 2011 hors FDC et ADP

CP demandés en PLF pour 2012

FDC et ADP attendus en 2012

Ecart à la prévision en %

Ecart à la LFI en %

129 Coordination du travail gouvernemental

590 498 268

579 398 234

599 294 010

10 672 200

+ 1 %

+ 3 %

01 Coordination du travail gouvernemental

83 047 864

85 290 729

86 742 297

+ 4 %

+ 2 %

02 Coordination de la sécurité et de la défense

232 605 312

219 993 287

237 095 815

+ 2 %

+ 8 %

03 Coordination de la politique européenne

14 588 368

14 359 856

14 815 403

445 000

+ 2 %

+ 3 %

05 Administration territoriale

107 488 661

106 533 049

106 116 189

- 1 %

- 0 %

10 Soutien

76 166 604

76 450 369

77 778 451

127 200

+ 2 %

+ 2 %

11 Stratégie et prospective

28 353 075

28 870 252

28 261 064

100 000

- 0 %

- 2 %

13 Ordre de la Légion d'honneur

23 270 000

22 962 560

23 270 000

+ 0 %

+ 1 %

14 Ordre de la Libération

1 096 231

1 088 429

1 326 231

+ 21 %

+ 22 %

15 Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie

23 882 153

23 849 703

23 888 560

10 000 000

+ 0 %

+ 0 %

308 Protection des droits et libertés

92 921 721

91 207 370

93 871 052

50 000

+ 1 %

+ 3 %

01 Médiateur de la République

12 826 083

12 770 178

02 Commission nationale de l'informatique et des libertés

17 085 889

15 864 168

17 322 769

+ 1 %

+ 9 %

03 Conseil supérieur de l'audiovisuel

38 292 901

38 313 265

38 308 119

+ 0 %

- 0 %

04 HALDE

13 118 325

12 758 084

05 Contrôleur général des lieux de privation de liberté

4 099 659

4 055 403

4 469 672

+ 9 %

+ 10 %

06 Autres autorités indépendantes

2 601 201

2 564 842

2 833 172

+ 9 %

+ 10 %

07 Sécurité et protection des libertés

1 723 875

1 708 787

881 252

- 49 %

- 48 %

08 Défenseur des enfants

3 173 788

3 172 643

09 Défenseur des droits (nouveau)

30 056 068

50 000

333 Moyens mutualisés des administrations déconcentrées

435 004 677

438 579 069

447 540 661

3 359 000

+ 3 %

+ 2 %

01 Fonctionnement courant des directions départementales interministérielles

85 992 181

86 822 415

98 882 672

3 359 000

+ 15 %

+ 14 %

02 Loyers et charges immobilières des administrations déconcentrées

349 012 496

351 756 654

348 657 989

- 0 %

- 1 %

Source : Direction des services administratifs et financiers des services du Premier ministre

Récapitulation des crédits de paiements (CP) demandés en 2012 par programme et par titre

Numéro et intitulé du programme et du titre

CP ouverts en LFI pour 2011

CP demandés
pour 2012

FDC et ADP
attendus
en 2012

Ecart à la LFI
pour 2011
en %

129 Coordination du travail gouvernemental

579 398 234

599 294 010

10 672 200

3 %

Titre 2 Dépenses de personnel

244 511 848

254 065 433

27 000

4 %

Autres dépenses :

334 886 386

345 228 577

10 645 200

3 %

Titre 3 Dépenses de fonctionnement

213 562 931

220 818 864

6 645 200

3 %

Titre 5 Dépenses d'investissement

89 805 784

94 044 313

3 500 000

5 %

Titre 6 Dépenses d'intervention

31 517 671

30 365 400

500 000

- 4 %

308 Protection des droits et libertés

91 207 370

93 871 052

50 000

3 %

Titre 2 Dépenses de personnel

52 856 597

55 006 361

4 %

Autres dépenses :

38 350 773

38 864 691

50 000

1 %

Titre 3 Dépenses de fonctionnement

38 094 773

38 693 691

50 000

2 %

Titre 5 Dépenses d'investissement

175 000

120 000

- 31 %

Titre 6 Dépenses d'intervention

81 000

51 000

- 37 %

333 Moyens mutualisés des administrations déconcentrées

438 579 069

447 540 661

3 359 000

2 %

Titre 3 Dépenses de fonctionnement

438 579 069

441 540 661

3 359 000

1 %

Titre 5 Dépenses d'investissement

6 000 000

Total pour la mission

1 109 184 673

1 140 705 723

14 081 200

3 %

Dont :

Titre 2 : Dépenses de personnel

297 368 445

309 071 794

27 000

4 %

Autres dépenses :

811 816 228

831 633 929

14 054 200

2 %

Titre 3 Dépenses de fonctionnement

690 236 773

701 053 216

10 054 200

2 %

Titre 5 Dépenses d'investissement

89 980 784

100 164 313

3 500 000

11 %

Titre 6 Dépenses d'intervention

31 598 671

30 416 400

500 000

- 4 %

Source : Direction des services administratifs et financiers des services du Premier ministre

4. La poursuite de la mise en oeuvre de la RGPP

Les économies réalisées dans le cadre de la mission « Direction de l'action du Gouvernement » résultent d'une double démarche : d'une part, l'application des mesures décidées au titre de la RGPP au périmètre des services du Premier ministre et, d'autre part, la mise en oeuvre de dispositions de rationalisation des fonctions dites « support » entreprise par la Direction des services administratifs et financiers.

a) Les cinq chantiers de mutualisation de la RGPP

Cinq axes de rationalisation de la fonction support 31 ( * ) ont été définis sur la période 2011-2013 dans le cadre de la RGPP décidée par le conseil de modernisation des politiques publiques du 30 juin 2010. Ils concernent la mutualisation et /ou la rationalisation :

- des services de ressources humaines ;

- de la gestion des systèmes d'information ;

- de l'organisation des services logistiques et immobiliers ;

- des services financiers au sein de la DSAF ;

- des structures de documentation et la gestion des ressources de secrétariat.

La bonne conduite de ces projets 32 ( * ) est assurée par deux comités, l'un pour le pilotage, l'autre pour le suivi, associant, pour le premier, les chefs des services  et, pour le second, les représentants du personnel.

Les économies budgétaires attendues au titre du programme 129 ont été chiffrées à 85 ETPT dans le cadre de la programmation triennale couvrant la période de 2011 à 2013.

En effet, l'application de la règle du « non remplacement d'un départ à la retraite sur deux » conduit à la suppression de onze ETPT en 2009 33 ( * ) , de douze ETPT en 2010 34 ( * ) et quatorze ETPT en 2011 35 ( * ) , d'un ETPT en 2012 et en 2013.

La diminution prévisionnelle des crédits de fonctionnement est fixée à 10 % en moyenne sur la période 2011-2013 sur l'action 10 « Soutien » du programme 129. La politique de mutualisation des activités de « support » des structures indépendantes appartenant au programme 129 telles que le CAS, le SGAE, le SGDSN, comme des fonctions de secrétariat des cabinets ministériels, s'est ainsi matérialisée par la suppression de dix ETPT en 2011 36 ( * ) , de vingt-neuf ETPT en 2012 37 ( * ) et de sept ETPT en 2013 38 ( * ) conformément à la programmation triennale sur 2011-2013.

b) L'approfondissement de la démarche de rationalisation des dépenses par la DSAF

Les objectifs de mutualisation des structures et de rationalisation de la gestion en matière de ressources humaines, de systèmes d'information, de logistiques, d'immobilier, de secrétariats, et de services financiers ont conduit la DSAF à en renforcer la dynamique dans le cadre des crédits de soutien qu'elle gère au titre du programme 129.

Ainsi, la direction a mis en place une nouvelle organisation des achats au sein des services du Premier ministre afin d'optimiser l'achat courant. Elle vise également à promouvoir les comportements éco-responsables. Elle tend à réaliser des mesures d'économies ciblées, notamment en matière d'abonnements de presse, en réduction de 18 % sur la période de 2008 à 2010.

L'un des principaux leviers de sa démarche réside tout d'abord dans l'application des instructions relatives à l'Etat exemplaire en matière de gestion du parc automobile ou de dépenses de fonctionnement des cabinets ministériels.

En outre, votre rapporteur spécial relève que la procédure de la notification et du suivi des enveloppes de gestion contribue à la maîtrise des coûts de la fonction soutien. Ces enveloppes constituent un véritable support du dialogue de gestion avec ces services. D'une part, elle représente un plafond à ne pas dépasser. D'autre part, elles permettent de reconstituer, par nature de dépenses, le coût global des services. En effet, en début d'exercice, le secrétaire général du Gouvernement notifie aux services le montant de leur enveloppe de crédits. Puis la DSAF les informe mensuellement de leur consommation. Au cours du troisième trimestre, le directeur de la DSAF rencontre les responsables des services concernés afin de prendre en compte leurs besoins en moyens humains, logistiques et informatiques.

La création du centre de services partagés et financiers (CSPF) participe également à cette optimisation de gestion des crédits budgétaires. Il vise notamment à harmoniser et à simplifier les pratiques comptables de l'ensemble des services du programme 129 ainsi que celles de certaines autorités administratives indépendantes relevant du programme 308. Ce centre a accompagné le déploiement, dans les services du Premier ministre, du nouveau système d'information financière de l'Etat Chorus.

Enfin, des secrétariats mutualisés ont été mis en place auprès des sous-directions et divisions de la DSAF, au titre de la rationalisation des fonctions de support.

c) Un effort particulier en matière d'immobilier locatif

La mise en oeuvre d'une politique immobilière financièrement efficiente conduit d'une part, à mettre en oeuvre un projet de regroupement des différents services du Premier ministre ainsi que des AAI qui le souhaitent, et d'autre part, à renégocier les contrats de location des autorités ne souhaitant pas déménager.

(1) La réalisation du « centre du Gouvernement »

Votre rapporteur spécial tient à rappeler que la politique immobilière de l'Etat , a pour objet de rassembler les services pour une utilisation optimale des espaces afin de résorber les coûts liés à un fonctionnement en mode dispersé. Celle-ci est formulée dans une circulaire du 16 janvier 2009.

Les services du Premier ministre ont souhaité renforcer cette démarche de rationalisation immobilière en concevant une nouvelle capacité d'accueil ayant pour objet de regrouper les services administratifs des services du Premier ministre ainsi que certaines autorités administratives indépendantes.

Ce nouveau « centre du Gouvernement » situé au 20 avenue de Ségur dans le septième arrondissement de Paris, constituera, une fois rénové, un ensemble immobilier d'une surface d'environ 56 000 m² offrant une occupation de 2 500 à 2 800 postes de travail .

Le premier bénéfice attendu d'une telle opération réside dans la réalisation d'économies directes, telles que la cession de sites et la résiliation de certains contrats de bail. Une optimisation de la gestion peut également être espérée en raison de la mutualisation de moyens (soutien logistique et informatique) et des synergies fonctionnelles entre des services ayant des missions voisines ou complémentaires.

En ce qui concerne la réalisation de ce projet, les travaux de rénovation du centre devraient débuter au second semestre 2012 pour une livraison prévue en 2015. Le coût des travaux est estimé à environ 200 millions d'euros. La Société de valorisation foncière et immobilière (SOVAFIM) a été mandatée afin de procéder à la définition du programme technique et fonctionnel. Elle devrait remettre un projet à cette fin au Gouvernement au début de l'année 2012.

Dans un souci de rationalisation des dépenses, la DSAF assure la gestion du site depuis le 1 er juin 2010 . Elle y accueille des services de ministère en recherche de locaux temporaires jusqu'au commencement des travaux. C'est ainsi que le bâtiment compte ainsi près de 2 000 occupants, issus des ministères sociaux, de l'intérieur, des affaires étrangères et de l'écologie ainsi que de nombreuses entités de taille plus réduite telles que le groupement d'intérêt public pour l'éducation numérique en Afrique, l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués ou encore le Conseil supérieur de la magistrature.

(2) La situation locative des AAI en voie de résolution

Force est de constater que la situation locative des AAI a été améliorée depuis deux ans. A titre d'illustration, le Conseil supérieur de l'audiovisuel est parvenu, en juillet 2010, à obtenir une réduction de son bail après une année de négociation. Aux termes du nouveau contrat de location, le Conseil bénéficie d'une franchise de quatorze mois de loyer assortie d'une participation « travaux » de la part du propriétaire.

En conséquence, le loyer économique du Conseil s'élève à 431 euros par m² HT hors charge hors travaux valorisés, selon les services du Premier ministre. L'économie annuelle qui en résulte est de l'ordre d'un million d'euros pour l'Etat sur la durée totale de neuf ans du bail.

Quant au Défenseur des droits , il devrait rejoindre le nouveau centre du Gouvernement dès l'achèvement de ce dernier. Aux interrogations de votre rapporteur spécial sur les modalités d' hébergement temporaire du Défenseur , il a été précisé qu'il « aurait vivement souhaité que ses services soient très rapidement regroupés en un seul lieu. La situation actuelle, quatre sites dans Paris, n'est, en effet, satisfaisante ni du point de vue financier, ni du point de vue managérial. Toutefois, les perspectives de regroupement se heurtent aux conditions juridiques des baux pris par les autorités indépendantes auxquelles succède le Défenseur des droits et aux contraintes budgétaires du triennal 2011-2013. »

En effet, les termes des contrats de location respectifs du Médiateur de la République 39 ( * ) et de la HALDE 40 ( * ) sont respectivement le 30 novembre 2014 et le 14 janvier 2014. Quant aux baux de la CNDS 41 ( * ) et du Défenseur des enfants 42 ( * ) , les stipulations de leur contrat autorisent plus facilement une résiliation. Il y sera donc mis fin, sous réserve d'un préavis de six mois.

En attendant 2015, France Domaine a été chargée d'étudier les différents scenarii d'hébergement de la nouvelle autorité constitutionnelle. Un troisième site, rue de Richelieu, a été envisagé. Cette solution s'est révélée néanmoins plus onéreuse qu'annoncée.

Un projet intermédiaire consisterait en la location de surfaces supplémentaires au rez-de-chaussée des adresses actuelles du Médiateur et de la HALDE pour une fin de bail concordant avec la fin des baux des immeubles principaux en 2014.

Récapitulatif des modalités d'hébergement du Médiateur de la République,
de la HALDE, de la CNDS et du défenseur des enfants

Médiateur de la République

HALDE

CNDS

Défenseur des enfants

Date du terme du bail

30 novembre 2014

14 janvier 2014

31 mars 2012

Mars 2013

Montrant annuel TTC du loyer et des charges de location

1 935 438 €

1 970 744 €

140 000 €

380 000 €

Nombre d'ETP

100

85

8

27

Nombre de m²

3 349

2 143

220

754

Montant des charges de location rapporté au nombre d'ETPT

19 354 €*

23 185 €*

17 500 €*

14 074 €*

Prix au m² TTC

578 €

919 €

636 €

504 €

Source : Services du Premier ministre

(*) Le dénominateur utilisé ici n'est toutefois pas représentatif puisqu'il ne prend pas en compte l'ensemble des postes de travail existants consacrés aux stagiaires, aux personnels mis à disposition, aux différents prestataires (courriers, accueil, logistique, plateforme téléphonique, accompagnement des personnes handicapées...). Ces personnes occupent, en effet, des postes de travail au-delà du plafond d'emplois.

S'agissant de la CNIL , la commission devrait également intégrer les locaux du nouveau centre du Gouvernement.

Modalités d'hébergement de la CNIL

Date du terme du bail privé

31 décembre 2014

Montant annuel TTC du loyer et des charges

161 753 €

Nombre d'EPTPT

165

Nombre de m²

3 192

Montant des charges de location rapporté au nombre d'ETPT

980 euros/ ETPT

Source : services du Premier ministre

Votre rapporteur spécial espère qu'aucun retard dans les travaux de rénovation du centre ne viendra compromettre ce déménagement car son bail vient à terme le 31 décembre 2014.

Enfin il tient à souligner le loyer annuel « modeste » du Contrôleur général des lieux de privation de liberté qui s'élève à 168 870 euros hors charge, soit 334 euros par m² HT hors charges.

Les principales observations de votre rapporteur spécial
sur la présentation générale de la mission « Direction de l'action du gouvernement »

- Votre rapporteur spécial prend acte des différents changements de périmètre de la maquette « Direction de l'action du Gouvernement ».

- Il en constate la particulière complexité, plus particulièrement en ce qui concerne les crédits affectés à la mise en oeuvre du volet départemental de la réforme territoriale des services déconcentrés de l'Etat dont les dotations relèvent à la fois des programmes 129 et 333.

- Les crédits alloués au programme 129 apparaissent stabilisés en 2012, à l'exception de ceux dédiés à la cybersécurité qui tendent à progresser de 8 %.

- Il salue les efforts de gestion des fonctions de support menés dans le cadre de la RGPP ainsi que la mise en oeuvre de la politique immobilière de l'Etat visant à réduire les charges locatives tant des services du Premier ministre que celles des AAI dépendant de la mission.

- Il espère que les travaux de rénovation du nouveau centre du Gouvernement, seront achevés dans les délais prévus, c'est-à-dire en 2015, afin de permettre l'accueil de structures dont le loyer est à ce jour onéreux (la CNIL, les services de la HALDE intégrée désormais au Défenseur des droits ...).

- Il constate que les crédits du programme 333 de mutualisation des moyens des administrations déconcentrées, qui a été créé l'an dernier, ont été sous-évalués en 2011 si bien qu'ils sont réajustés à la hausse en 2012, à hauteur de 2 %.

- Il se félicite de la création à coût constant du Défenseur des droits dans le cadre du programme 308, tout en craignant qu'une révision de sa dotation ne soit nécessaire éventuellement l'an prochain.

- Il observe que si les budgets de fonctionnement des diverses AAI du programme 308 sont stables, voire en légère diminution, la CNIL voit sa dotation augmentée afin de faire face à ses nouvelles missions, notamment en matière de contrôle de la vidéosurveillance.


* 1 Hors fonds de concours (FDC) et attributions de produit (ADP).

* 2 Hors FDC et ADP dont le montant global attendu en 2012 est de 10,67 millions d'euros.

* 3 Hors FDC et ADP dont le montant global attendu en 2012 est de 3,35 millions d'euros.

* 4 Hors FDC et ADP dont le montant global attendu en 2012 est de 50 millions d'euros.

* 5 La suppression des crédits du Conseil de la création artistique conduit au transfert de quatre équivalents temps plein travaillé (ETPT), 0,39 million d'euros en titre 2 et 0,26 million d'euros hors titre 2 du programme 129 vers le programme 224 « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » de la mission « Culture ».

* 6 Cf. Décret n° 2011-598 du 27 mai 2011 portant abrogation du décret n° 2009-113 du 30 janvier 2009 relatif au Conseil de la création artistique.

* 7 In l'article du Point.fr, publié le 29 avril 2011, intitulé « Le Conseil de la création artistique disparaît des écrans » .

* 8 Cf. Décret n° 2011-194 du 21 février 2011 portant création d'une mission « Etalab » chargée de la création d'un portail unique interministériel des données publiques.

* 9 Cf. Décret n° 2011-193 du 21 février 2011 portant création d'une direction interministérielle des systèmes d'information et de communication de l'Etat.

* 10 Cf. décret n° 2009-1484 du 3 décembre 2009 relatif aux directions départementales interministérielles.

* 11 La direction départementale de la cohésion sociale comprend les services de la jeunesse et des sports et les services sociaux des anciennes directions départementales des affaires sanitaires et sociales.

* 12 La direction départementale de la protection des populations rassemble les services vétérinaires et l'administration de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

* 13 La direction départementale des territoires (et de la mer, sur le littoral) regroupe les services de l'équipement et de l'agriculture (et des affaires maritimes, sur le littoral).

* 14 La direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations.

* 15 Hors moyens en personnel.

* 16 Les rectorats pour la partie de leurs services installés en cité administrative.

* 17 En outre, le programme 333 vise à clarifier leurs conditions de fonctionnement en unifiant leurs calendriers, leurs modalités de dialogue de gestion ainsi que leurs indicateurs de suivi.

* 18 Rapport d'information n° 2706 (XIII ème législature) du 7 juillet 2010 de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire sur l'articulation entre la LOLF et les réformes de l'organisation de l'Etat présenté par MM. Michel Bouvard, Jean-Pierre Brard, Thierry Carcenac et Charles de Courson.

* 19 La Cour des comptes a souhaité que soient mises en place des procédures de regroupement des dotations budgétaires et, notamment, des crédits de loyers précédemment dispersés sur les programmes inscrits dans les budgets des ministères.

* 20 Les emplois de SGAR, SGAR-adjoints ainsi que des chargés de missions et agents dans les services des SGAR.

* 21 Loi n° 2011-334 du 29 mars 2011 parue au JO n° 75 du 30 mars 2011.

* 22 La dotation budgétaire du Défenseur des enfants avait été transférée l'an dernier du programme 124 « Conduite et soutien des politiques sanitaires et sociales » de la mission « Solidarité, insertion et égalité des chances » vers la mission « Direction de l'action du Gouvernement » dans la perspective de la création du Défenseur des droits.

* 23 Cf . loi constitutionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008 de modernisation des institutions de la V ème République.

* 24 Loi organique n° 2011-333 du 29 mars 2011 relative au Défenseur des droits.

* 25 Le transfert a été effectué à partir du programme 172 « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires ». Il est destiné à garantir la prise en charge dans le cadre du programme 308 d'un agent auparavant mis à disposition gratuitement par le CNRS au sein du CCNE.

* 26 Cf. redéploiement depuis le programme 129 au profit de la CNIL de 0,14 million d'euros en titre 2 et de 0,1 million d'euros hors titre 2, au profit du CGLPL de 0,26 million d'euros en titre 2 et 0,1 million d'euros hors titre 2, au profit de la CCSDN de 0,06 million d'euros en titre 2, au profit de la CADA de 0,1 million d'euros en titre 2 et au profit de la CNCDH de 0,07 million d'euros en titre 2.

* 27 Le programme avait enregistré en 2011 de nombreux transferts d'emplois et de crédits pour les rémunérations des directeurs départementaux et de leurs adjoints.

* 28 Il convient également de souligner que des crédits ont été demandés pour le remboursement par le Secrétariat général de la mer de deux agents mis à disposition gratuitement. Un transfert interne au programme 129 est également effectué depuis l'action 11, au profit du Commissariat général à l'investissement. Enfin, un redéploiement de crédits de personnel interne au programme 129 vient augmenter les crédits de l'action 01, pour financer les emplois chargés de la mise en oeuvre et du pilotage de la réforme de l'administration territoriale de l'Etat.

* 29 Cf .article 18 de la loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure.

* 30 Cf .article 17 de la loi n° 2011-302 du 22 mars 2011 portant diverses dispositions d'adaptation de la législation au droit de l'Union européenne en matière de santé, de travail et de communications électroniques.

* 31 Ils concernent essentiellement le secrétariat général du Gouvernement (SGG) et la direction des services administratifs et financiers du Premier ministre (DSAF), le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), le secrétariat général des affaires européennes (SGAE), le service d'information du Gouvernement (SIG), le Centre d'analyse stratégique (CAS) ainsi que les organismes qui lui sont rattachés, et la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT).

* 32 L'ensemble de ces projets s'intègrent par ailleurs à des dispositifs interministériels, entrepris notamment par le service des achats de l'Etat.

* 33 Soit une réduction de 0,42 million d'euros en année pleine.

* 34 Soit une réduction de 0,46 million d'euros en année pleine.

* 35 Soit une réduction de 0,91 million d'euros en année pleine.

* 36 Soit une réduction de 0,78 million d'euros en année pleine.

* 37 Soit une réduction de 1,73 million d'euros en année pleine.

* 38 Soit une réduction de 0,41 million d'euros en année pleine.

* 39 7 rue Saint Florentin, Paris.

* 40 11 rue Saint-Georges, Paris.

* 41 Boulevard de la Tour Maubourg, Paris.

* 42 Boulevard Auguste Blanqui, Paris.