CHAPITRE IV
LA QUESTION IRAKIENNE ET LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE 2001

Les attentats du 11 septembre sont intervenus à un moment où le Conseil de sécurité essayait de trouver les voies et moyens d'une sortie de la crise qui oppose l'Irak et la communauté internationale depuis 1990. La proposition de « sanctions intelligentes » qui permettrait une levée importante de l'embargo qui affecte les populations civiles a été acceptée par le Conseil de sécurité à l'unanimité le 30 novembre 2001. Son application se heurte néanmoins à l'opposition de l'Irak.

Ce bras de fer continu qui dure depuis 1998 s'est aggravé dans le contexte de l'attaque subie par les États-Unis en septembre. Au moment où ce rapport est publié, la probabilité d'une intervention militaire américaine en Irak est réelle et pourrait intervenir au printemps 2002. Si cette hypothèse devait se concrétiser elle constituerait une erreur politique majeure aux conséquences imprévisibles. Le présent chapitre entend démonter que le fondement juridique d'une telle intervention n'existe pas actuellement.

I. LES RISQUES D'UNE INTERVENTION MILITAIRE

Le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan a clairement indiqué le 19 décembre 2001 :

« fondamentalement, j'ai indiqué à plusieurs occasion qu'il serait malavisé d'attaquer l'Irak maintenant. Je n'ai aucune preuve liant l'Irak à ce qui s'est passé le 11 septembre. Toute tentative de ce type ne peut bien sur qu'exacerber la situation et augmenter les tensions dans une région déjà en ébullition à cause du conflit israélo-palestinien ».

Le président de la République M. Jacques Chirac, semble partager pleinement cette analyse en déclarant lors de la cérémonie des voeux du corps diplomatique, le 4 janvier 2002 :

« Il faut aller jusqu'au bout de cet objectif militaire (la destruction d'Al-Quaida) et le circonscrire au territoire afghan, sauf preuve irréfutable de collusion d'un autre pays dans l'organisation des attentats ou dans l'accueil des principaux responsables de ces actes criminels »

Nous ne pouvons que partager ces analyses. Une opération militaire en Irak serait évidemment une erreur politique majeure. Il semble pourtant qu'en dépit de ces avertissements répétés cette hypothèse progresse aux Etats-Unis, non seulement dans les médias et auprès des lobbys anti-irakiens, mais aussi au sein du gouvernement comme en témoigne les propos tenus par le président BUSH lors du discours sur l'état de l'Union le 29 janvier 2002.

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